Mercredi 5 novembre, première de Sacco et Vanzetti dans le cadre du ciné-club italien de La Dante Alighieri

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Du 5 au 11 novembre le ciné-club italien de La Dante Alighieri  met à l’honneur le célèbre film de Giuliano MONTALDO Sacco et Vanzetti .  La première séance aura lieu mercredi 5 novembre à 20h30 au Ciné-Mourguet. Toutes les informations sur http://www.cinemourguet.com

LA LISTE COMPLETE DES SEANCES

  • Ciné Mourguet : 1 séance le MERCREDI 5 novembre (20h30)
  • Cinéma Maison du Peuple : 3 séances le JEUDI 6 novembre (16h00 / 18h00 / 20h00)
  • Ecully Cinéma : 1 séance le VENDREDI 7 novembre (18h00)
  • Ciné-Caluire : 2 séances le LUNDI 10 novembre (14h30 / 20h30)
  • Le Zola : 3 séances le MARDI 11 novembre (14h30 / 18h00 / 20h30)

Sacco et Vanzetti
Un film de Giuliano MONTALDO
Avec Riccardo Cucciola, Gian Maria Volonte

 Italie-France,  1971 , 124mn
Date de reprise : 6 août 2014

DESCRIPTION
New York, 1920. Deux Italiens, Nicolas Sacco, cordonnier, et Bartolomeo Vanzetti, marchand de poissons anarchiste, sont arrêtés et accusés du meurtre de deux hommes commis au cours d’un hold-up. Fred Moore, leur avocat, démontre leur innocence mais le procureur et le juge développent une argumentation imprégnée de xénophobie et de paranoïa antibolchevique. Le jury condamne à mort les deux Italiens.

A PROPOS DU FILM
Zacco et Vanzetti, dans la lignée de Z de Costa Gavras, fait partie de ces films cultes qui ont marqué l’arrivée, dans les années 70, du réalisme politique au cinéma. Une œuvre puissante et galvanisante qui suit avec minutie le déroulement de l’affaire, indigne sans pour autant forcer le trait et interroge en profondeur les rapports étroits entre justice et pouvoir dans une Amérique socialement minée et ultrasécuritaire en proie à la xénophobie et gouvernée par la peur.

Sacco et Vanzetti. monument à la mémoire de deux hommes devenus exceptionnels par la force de leur conviction, prend très vite des allures de fable universelle contre l’intolérance.  Guiliano Montaldo s’appuie sur un scénario brillant, relatant avec force détails les différents procès, et sur une mise en scène atypique, mêlant multiples flash-back et archives originales – coupures de journaux, actualités d’époque. Il s’agit moins pour Montaldo de partir à la quête de la vérité que de dénoncer l’incroyable entreprise de diabolisation de deux hommes considérés comme « différents » dans une Amérique de plus en plus conservatrice et hostile envers les étrangers.  En quelques gros plans qui font sens,  Le réalisateur  montre la déchéance psychique et morale de ses personnages esseulés devenus malgré eux des symboles, symboles d’une résistance contre toutes les formes d’injustice, symboles de toute une frange de la population refusant l’asservissement de l’homme par l’homme, symboles aussi d’une liberté qui ne devrait être enlevée à aucun homme : celle de vivre.

Sacco et Vanzetti ont vécu la fin de leur vie en martyres, et sont des exemples à ne pas oublier si l’on ne veut sombrer dans le totalitarisme et la barbarie. Dépeints avec une très grande pudeur, sans héroïsme, les deux amis (la complicité entre Gian Maria Volonte et Riccardo Cucciola est incroyable) s’aiment fraternellement, s’épaulent l’un l’autre en échangeant seulement un regard ou un cri de détresse, et restent dignes dans l’épreuve, jusqu’au bout.

 « J’ai plus souffert pour ma famille et pour ceux qui me sont chers que pour moi-même, mais je suis tellement convaincu d’être dans le juste que si vous aviez le pouvoir de me tuer deux fois et si par deux fois je pouvais renaître, je vivrais de nouveau pour faire exactement ce que j’ai fait jusqu’à présent. » Bartolomeo Vanzetti

N’oublions pas de signaler que le film doit beaucoup à son interprétation magistrale : Riccardo Cucciolla campe un Sacco résigné et vite dépassé par les événements – prix d’interprétation au Festival de Cannes de 1971 – et Gian Maria Volonté (Pour une poignée de dollars, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon) un Vanzetti combatif et intègre jusqu’au bout dans ses idées.

Cette fable a été immortalisée grâce à l’extraordinaire bande son signée Ennio Morricone et à la chanson « Here’s to You ». de Joan Baez. :

« Voici pour vous, Nicola et Bart
Reposez pour toujours dans nos cœurs
Le dernier et ultime instant est le vôtre
Cette agonie est votre triomphe »
Joan Baez, Here’s to You (paroles : Joan BAEZ, musique : Ennio MORRICONNE)

FICHE TECHNIQUE

  • Réalisation : Giuliano MONTALDO
  • Scénario : Fabriozio ONOFRI, Giuliano MONTALDO, Mino ROLI, Ottavio JEMMA
  • Avec : Gian MARIA VOLONTÉ, Riccardo CUCCIOLLA, Cyril CUSACK, Rosanna FRATELLO, Geoffrey KEEN et Milo O’SHEA dans le rôle de « Moore »
  • Musique : Ennio MORRICONE
  • Directeur de la photographie : Silvano IPPOLITI
  • Décors : Aurelio CRUGNOLA
  • Montage : Nino BARAGLI
  • Producteurs : Arrigo COLOMBO et Giorgio PAP