Calvary : Notre critique

Par Cinecomca @cinecomca

SYNOPSIS

“La vie du père James est brusquement bouleversée par la confession d’un mystérieux membre de sa paroisse, qui menace de le tuer. Alors qu’il s’efforce de continuer à s’occuper de sa fille et d’aider ses paroissiens à résoudre leurs problèmes, le prêtre sent l’étau se refermer inexorablement sur lui, sans savoir s’il aura le courage d’affronter le calvaire très personnel qui l’attend…”
(Source : FOX Searchlight)

LE FILM

Réalisateur : John Michael McDonagh
Scénario : John Michael McDonagh
Casting : Brendan Gleeson, Chris O’Dowd, Kelly Reilly, Aidan Gillen, Dylan Moran, Isaach de Bankolé, M. Emmet Walsh, Marie-Josée Croze, Domhnall Gleeson, David Wilmot

Sortie française : 26 Novembre 2014

CRITIQUE

Calvary, nouveau film de John Michael McDonagh qui est connu pour son premier long-métrage “The Guard” (L’Irlandais) sorti en 2011, est un film que nous avons découvert sans vraiment savoir à quoi nous attendre. Nous ne connaissions pas vraiment l’histoire, nous n’avions vu aucune bande-annonce, etc. Bref, l’aventure totale (et nous privilégions ce mode de découverte pour le cinéma). Est-ce que Calvary était une bonne surprise ou un désastre complet ?

Pour tout avouer, Calvary est le genre de pépite que nous sommes heureux de pouvoir découvrir au cinéma et surtout de pouvoir partager avec vous. Calvary jongle entre plusieurs styles et thèmes avec un humour noir qui fait mouche.

Calvary a l’avantage de pouvoir captiver son spectateur dès la première minute en mettant les prémices de l’histoire en avant. Et surtout grâce à un scénario très fin, on passe du rire aux grincements de dents en moins de quinze secondes. Une introduction qui en dit long sur le style du film.

En effet, Calvary joue sur plusieurs tableaux. Tout d’abord, sur le plan thriller grâce au fait que l’on sait que le Père James va sûrement mourir au bout d’une semaine. Effectivement, au fur et à mesure que la semaine avance, la tension monte avant d’arriver au climax de la dernière scène révélatrice.

Ensuite, sur un plan humain, Calvary étudie méthodiquement les comportements des personnages secondaires afin de savoir qui pourrait être le futur meurtrier, mais aussi leurs états psychologique.

Pour finir, Calvary joue aussi sur le plan personnel et l’état d’esprit du Père James qui doit réfléchir à sa situation, se pardonner pour certains de ses actes et tenter de partir l’esprit léger, en paix avec lui-même, mais aussi avec les autres (et particulièrement sa fille).

Le Père James est interprété avec brio par Brendan Gleeson qui signe sûrement un de ses meilleurs rôles en montrant plusieurs facettes de son personnage. Tout d’abord, Père James est quelqu’un d’éduqué, intelligent et qui sait écouter les autres. Suite à la perte de sa femme, il a reçu un “appel divin” et s’est mis au service de Dieu. Et celui-ci doit affronter les critiques des habitants qui ne sont plus vraiment religieux. Il doit donc garder son calme face à des personnes irrespectueuses. Mais le Père James est également quelqu’un de torturé qui lui aussi doit faire face à ses propres démons. Pour n’en citer qu’un, on peut parler de son problème avec l’alcool qui causera quelques dégâts lors du film. Malgré cela, Brendan Gleeson arrive à créer un personnage absolument sympathique et beaucoup d’empathie se crée au fur et à mesure que le film avance.

Autre facette du film dont il faut absolument parler est bien évidemment l’écriture du scénario de John Michael McDonagh et la manière dont il arrive à créer de l’humour même dans les pires situations. Si vous n’êtes pas amateur d’humour noir, ce film vous déplaira, mais dans notre cas, nous considérons ce type d’humour très fin car il faut savoir naviguer sur la ligne du politiquement correct. Et c’est bien évidemment le cas dans Calvary. Toujours très osé, ce type d’humour permet de rafraîchir un peu la lourdeur de la situation et d’amener quelques rires dans la salle.

Mais l’humour n’est pas la seule facette du film qui est intéressante à relever, c’est aussi les thématiques nombreuses que Calvary aborde. Là encore, John Michael McDonagh fait ça assez simplement et pourtant, c’est extrêmement efficace. Il arrive à poser des questions existentielles au grès de ses dialogues, nous faisant réfléchir sur qui nous sommes, pourquoi nous sommes ici et pourquoi vivons-nous. On s’aperçoit que ce simple village d’Irlande cache bien des secrets et que tous les habitants sont torturés, chacun avec leurs problèmes.

Comme vous avez pu le comprendre, Calvary est un film très dense malgré sa courte durée (1h40). Beaucoup de choses à analyser, des styles différents (thriller, western, etc) et des thèmes certes classiques mais abordés avec l’humour fin de John Michael McDonagh. Calvary est donc évidemment un film que nous vous invitons à découvrir lors de sa sortie.

BANDE-ANNONCE

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