[Légers Spoilers sur la version longue et gros sur la version cinéma]
La fin d’année, la période des tops, des flops, des cadeaux et de la nourriture en masse. Mais, certaines années, c’est aussi synonyme de voyage en Terre du milieu. Et donc, de voyage allongé pour le film précédent. Cette année, c’est donc la deuxième partie de l’adaptation du Hobbit qui s’y colle, juste avant l’arrivée dans les salles de l’ultime volet des aventures de la Terre du Milieu. C’est donc le cœur remplit d’attentes (immense fan de tout ce qui touche à Tolkien, et légèrement déçu par ma découverte de cette Désolation de Smaug en salles), que je suis parti affronter les 25 minutes supplémentaires de cette version longue.
Comme je l’ai dit précédemment, lors de ma découverte de ce second acte de la nouvelle trilogie de Peter Jackson, je fus déçu. Ne retrouvant pas tout ce que j’avais lu à l’écran, la magie n’avait pas assez bien opéré, et les défauts que je trouvais à la chose n’arrangeaient rien. Mais, aux nouveaux visionnages, je l’appréciais de plus en plus, en comprenant que les moments que je trouvais loupés étaient minimes dans l’ensemble du film, et trouvant une utilité aux passages que je trouvais stupides. Et (génie de Peter Jackson oblige), la version longue n’a fait que confirmer mon impression, le Hobbit 2 est un grand film, qui n’attendait que ces 25 minutes de plus pour nous le prouver.
Avant d’entamer plus avant cette critique, je tiens à signaler (en plus du bandeau du haut) que les spoilers vont affluer. Pour la version cinéma évidemment, mais aussi pour certains points de la version longue qui mériteront d’être illustrés. Vous êtes donc prévenus..
Déjà il faut signaler que les rajouts faits au film se situent majoritairement au début. En effet, on signalera des extensions sur les scènes à Laketown, Dol Guldur et au promontoire, mais à partir de l’apparition de Smaug, tout est comme dans la version cinéma (et non, le final n’a pas changé). Les principaux ajouts au film se font en réalité dès les premières minutes, lors de la discussion entre Gandalf et Thorin, qui révèlent une sous-intrigue entière dévoilée par la version longue, et qui prendra toute son importance lors de la visite du magicien à la Forteresse du Nécromancien, et chez Beorn, avec une discussion qui aura elle aussi son importance dans la compréhension du récit (et fait directement écho à la scène du Conseil Blanc de la version longue du premier volet). On verra aussi une scène supplémentaire à Mirkwood et, parfois, de simples lignes de dialogues qui avaient été coupées.
On peut donc se demander si toutes les coupes sont pertinentes. En effet, sans demander que les 25 minutes aient été dans la version vue en salles, le fait de couper 2 ou 3 phrases est assez aberrant. C’est d’ailleurs en ayant vu la version longue que j’ai remis en place tous les éléments du trailer du 3e et ultime volet. Voir Thranduil expliquant ses intérêts envers la Montagne Solitaire coupé au montage est assez incompréhensible sachant que cela aurait occupé 30 secondes d’écran en plus. On se satisfera de la scène de la présentation chez Beorn, et de la traversée du pont de Mirkwood, qui participent chacun à l’amélioration de la chose.
Car oui, la version longue est un plaisir de tous les instants. Chaque scène et dialogue en plus, permet de fluidifier le récit ou de lui faire gagner en profondeur. Là où la version longue du premier avait été critiquée pour avoir fait du fan service et rien d’autre, ici on peut quasiment appliquer cette critique…à la version salle. Prenons l’exemple de Beorn. De quasi-caméo dans la version salle, il passe ici à véritable personnage, impliqué dans les affaires de la Terre du Milieu. La présence du promontoire où les héros observent la Désolation de Smaug était aussi terriblement courte. Dans ce montage, on prend quelques instants de plus pour s’y attarder, et donc bien mesurer l’impact et l’importance du lieu.
Et, malgré mon aversion pour les personnages de Laketown, je dois dire que la scène supplémentaire dans la ville est utile. Je suis toujours aussi horripilé par les personnages et leurs interprètes, mais les ajouts effectués dans la ville sont très, très efficaces. On comprend mieux les relations entre les personnages, l’importance de Barde, les enjeux très politiques de sa présence, la ville est encore mieux spatialisée, et on comprend mieux comment la présence des nains est détectée.
Au final, la scène ajoutée à Dol Guldur est un régal. On savait que Peter Jackson s’était fait plaisir niveau mise en scène, mais là c’est encore plus flagrant tant il utilise des codes de films d’horreur (entre autres) pour nous faire savourer la scène. Et en plus c’est d’une importance capitale, car au cœur de la sous-intrigue ajoutée.
Il aura fallu attendre la version longue, mais je suis finalement conquis. Plus fluide, plus agréable à voir, les défauts sont donc noyés dans le flot de génie de cette version longue. Amateur, je ne saurais que trop vous conseiller de bien vous préparer au 3e volet avec cette version longue. Pour les autres, ce serait bien dommage de ne vous en tenir qu’à la version salle.