Parlons d’Amérique latine par l’image
La revue Espaces Latinos, dédiée depuis 1984 aux sociétés et cultures de l’Amérique latine, propose du lundi 24 au samedi 29 novembre 2014 à l’AmphiOpéra de Lyon la 8e édition de Documental, rendez-vous annuel de films documentaires sur l’Amérique latine.
Rappelons que ce festival a pour objectif de mettre en lumière les différents aspects de l’Amérique latine en évoquant des thèmes divers, à travers une programmation éclectique de films récents. Ces rencontres sont animées par des spécialistes et réalisateurs des films . Au terme de la semaine, deux prix sont décernés aux deux films les plus appréciés par le public : un dans la catégorie court-métrage et un long-métrage . Notre ambition est de créer l’opportunité d’une découverte, de générer une réflexion du public français sur ce qui fait les sociétés latino-américaines contemporaines : leur situation politique, leurs cultures, leur histoire, leurs traditions, leurs croyances, leur place dans le monde globalisé. Les cinéphiles et passionnés d’Amérique latine peuvent ainsi profiter de cette occasion unique de découvrir un cinéma documentaire de qualité artistique et humaine moteur de rencontres, d’échanges et de discussions sur l’Amérique latine.
LYON – Lundi 24 novembre – 12 h 30 – AmphiOpéra de Lyon
« Mémoire du fleuve » (Memória de rio) de Roney Freitas – Brésil – 14 min
Avec très peu d’artifices, Roney Freitas arrive à retenir notre attention sur la rivière Tietê qui traverse São Paulo. Une voix off et des images abstraites suffisent à nous laisser porter par le film. Les réflexions qui accompagnent les très belles images abordent avec finesse des questions liées à l’environnement, au temps qui passe ou aux mythes inhérents aux courts d’eau. La rivière est le réceptacle des déchets, une mémoire vivante de nos habitudes de consommation. Elle accompagne le flux incessant des voitures, et malgré les assauts de la ville, elle reste un univers à part. Les reflets de la rivière captés par le réalisateur sont accompagnés de méditations philosophiques et poétiques qui échappent à la banalité. Site sur le film.
Roney FREITAS : Diplômé en audiovisuel de l’ECA-USP, Roney Freitas travaille dans le secteur audiovisuel brésilien depuis 2003. Auteur de Laurita sélectionné dans divers festivals nationaux et internationaux, Roney Freitas a réalisé Memória de rio avec le soutien de la ville de São Paulo.
AMPHIOPÉRA DE LYON : PLACE DE LA COMÉDIE, 69001 LYON. 08 26 30 53 25 – ENTRÉE LIBRE – SITE
LYON – Lundi 24 novembre – 12 h 30 – AmphiOpéra de Lyon
« Le chemin du vent » (Wuejia Nyi) de Diana Marcela Torres – Colombie – 13 min
Prix court métrage du public 2014
Erika, une petite fille de cinq ans et son grand frère, John Anderson quittent leur maison située sur les hauts plateaux de Colombie pour prendre le chemin de l’école. Ils semblent connaître chaque détail de leur itinéraire escarpé. Ces deux enfants qui ne rechignent pas devant l’effort respirent le bonheur, malgré la difficulté du chemin et les bourrasques de vent. Les paysages spectaculaires et la vitalité de ces petits êtres plein de ténacité ont quelque chose d’universel. On se demande quel sera le destin de ces enfants pour qui l’accès à l’éducation et à la culture constitue une véritable lutte. Diana Marcela Torres Llantén a su en quelques minutes nous transmettre ce que vivent tous ces écoliers issus de régions montagneuses. Site sur le film.
Diana Marcela TORRES LLANTÉN : Elle a d’abord travaillé comme assistante de production, puis comme chef de production dans le court métrage El Laberinto. Avant Le chemin du vent, elle avait réalisé un documentaire intitulé Erika. Le chemin du vent a reçu le prix du meilleur documentaire au festival de courts métrages de Popayán (Colombie) en 2013.
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LYON – Lundi 24 novembre – 18 h 30 – AmphiOpéra de Lyon
« Rue López » (Calle López) de Gerardo Barroso et Lisa Tillinguer – Mexique – 81 min
Le choix des réalisateurs Gerardo Barroso et Lisa Tillinger était osé : se poster avec une caméra dans une rue animée du centre de Mexico et filmer de l’aube au crépuscule. Le résultat est une vraie réussite. Filmée en noir et blanc, la rue, malgré l’agitation qui y règne apparaît comme une scène de théâtre. Du balayeur de rue aux artisans bouchers, du retoucheur au récupérateur de matériaux en tout genre, chacun a sa place dans le chaos ambiant. Nous découvrons avec une certaine fascination la précision de leurs gestes routiniers et les différentes étapes de travail qui émaillent leurs journées. Les réalisateurs nous offrent un aperçu très captivant de tous ces “petits métiers” qui tiennent une place primordiale dans l’économie du pays. Site sur le film.
La projection sera suivie d’un dialogue avec Maurice Nahory, éditorialiste d’Espaces Latinos.
Gerardo BARROSO (Mexique, 1979). Il a étudié le cinéma au Centro de capacitación cinematográfica (CCC) au Mexique et s’est spécialisé en photographie. Il a travaillé comme directeur de la photographie dans plusieurs films mexicains comme Familia Tortuga (2006) etLas buenas hierbas (2010). Lisa TILLINGER (Autriche, 1977). Elle a étudié à l’académie de cinéma de Vienne et au Centro de capacitación cinematográfica (CCC), au Mexique. Elle a été directrice de la photographie dans le film Paraísos artificiales (2011).
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LYON – Mardi 25 novembre – 12 h 30 – AmphiOpéra de Lyon
« La dernière scène » (La última escena) de Mijael Bustos – Chili – 19 min
Ce court métrage nous plonge dans la vie quotidienne d’un grand dramaturge et metteur en scène chilien des années soixante-dix qui s’est exilé pour fuir la dictature de Pinochet. Heine Mix Toro, aujourd’hui âgé de 78 ans, de retour au Chili depuis quelques années, vit dans le plus grand dénuement au milieu de ses livres, entouré de ses animaux. Mijael Bustos nous montre ce que vit Heine au jour le jour, ses petits gestes ordinaires mais aussi les obstacles qu’il doit affronter pour rester dans son logement de fortune situé sur les hauteurs de Cartagena, au bord du Pacifique. On sent que Heine Mix Toro restera fidèle à ses convictions et gardera sa dignité quoi qu’il arrive. Un portrait sensible et très humain d’un homme intègre qui n’a plus aucune illusion sur le monde. Site sur le film.
La projection sera suivie d’un dialogue avec Olga Barry, éditorialiste d’Espaces Latinos.
Mijael BUSTOS : Il est né en 1991 à Santiago-du-Chili. Il obtient son diplôme de cinéma en 2009 à l’Université Uniacc-Communications. Le documentaire La dernière scène qu’il a écrit et réalisé, est son premier court métrage. Il suit actuellement un magister en documentaire et prépare un long métrage.
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LYON – Mardi 25 novembre – 18 h 30 – AmphiOpéra de Lyon
« Nicaragua, le rêve d’une génération » (Nicaragua, el sueño de una generación) de Roberto Persano, Santiago Nacif et Daniel Burack – Nicaragua – 91
Mention spéciale 2014
En juillet 1979, la révolution sandiniste met fin à des années de dictature au Nicaragua. Un élan de solidarité s’est constitué avec l’arrivée notamment de militants Argentins pour soutenir la révolution. Les protagonistes de l’époque témoignent de leur expérience, trente ans après et se remémorent les différentes initiatives lancées par ce grand mouvement populaire. On sent dans ce documentaire l’engagement toujours présent de tous ces militants venus d’ailleurs pour participer à un moment historique d’Amérique latine. Site sur le film
La projection sera suivie d’un dialogue avec Santiago Nacif animé par Maurice Nahory.
Roberto Sebastián PERSANO : Né à Buenos Aires en 1976, il a une licence en communication sociale. Il écrit et réalise L’âme forte (El Almafuerte) en 2010 avec Santiago Nacif Cabrera,Nicaragua… le rêve d’une génération (Nicaragua… el sueño de una generación) en 2012 avec les deux autres réalisateurs. Récemment, il a aussi écrit et réalisé La partie pour le tout (La parte por el todo). Santiago NACIF CABRERA : Né à Buenos Aires en 1977, il a une licence en sciences de la communication. Il écrit et réalise L’âme forte (El Almafuerte) en 2010 avec Roberto Sebastián Persano, Nicaragua… le rêve d’une génération (Nicaragua… el sueño de una generación) en 2012 avec les deux autres réalisateurs. En 2013, il produit J’avorte, tu avortes, tous se taisent (Yo aborto, tu abortas, todos callamos) réalisé par Carolina Reynoso. Daniel BURAK : Né à Buenos Aires en 1960, il écrit et réalise Bar, le chinois (Bar, El Chino). Il a produit plusieurs films dont Thérapies alternatives (Terapias alternativas) en 2007, 100% lutte, le film(100 % lucha, la película) en 2008 et 100% lutte, le maître des clones (100 % Lucha, el amo de los clones).
LYON – Mercredi 26 novembre – 12 h 30 – AmphiOpéra de Lyon
« Moncho » de Maureen Burnot – Argentine – 25 min
L’Argentine est l’un des plus grands producteurs de bétail au monde. L’économie agricole et l’occupation de la terre y sont largement dominées par des grands propriétaires qui emploient du personnel pour garder le bétail : les fameux gauchos. Dans la province de Corrientes, dans le nord-est du pays, Moncho travaille pour le compte de l’un de ces latifundistes. Seul dans l’immense plaine et entouré d’animaux, il surveille, soigne et nourrit les bêtes de son patron.Site sur le film.
La projection sera suivie d’un dialogue avec Maureen Burnot et animé par Januario Espinosa d’Espaces Latinos.
Maureen BURNOT : anthropologue et réalisatrice, elle termine actuellement une thèse de doctorat sur les cultes de deux saints populaires en Argentine : le Gauchito Gil et le San la Muerte. Formée à l’anthropologie visuelle grâce aux enseignements de François Laplantine, Christian Lallier et Daniel Pelligra, elle mêle dans sa pratique professionnelle le cinéma et l’anthropologie. Attirée depuis toujours par l’Amérique latine, elle s’intéresse également aux milieux populaires, ruraux, marginaux, à la religion et aux rapports de pouvoir.
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LYON – Mercredi 26 novembre – 18 h 30 – AmphiOpéra de Lyon
« Portraits de famille » (Retratos de familia) de Alexandra Cardona Restrepo – Colombie – 91 min
Portraits de famille est un documentaire très fort qui retrace l’itinéraire de familles de jeunes Colombiens disparus, enlevés puis assassinés par l’armée de leur propre pays. Quatorze jeunes sans histoire âgés entre 16 et 26 ans, originaires des environs de Bogota ont subitement disparu en 2008, pour être finalement découverts morts à plus d’une centaine de kilomètres de la capitale. Nous suivons donc la lutte acharnée des familles de ces enfants disparus et assassinés afin de prouver leur innocence et connaître les circonstances de leur mort. La politique de primes attribuées aux soldats colombiens pour chaque guérillero abattu a engendré des dérives, faisant des victimes innocentes appelées « faux positifs ». Ces jeunes issus de milieux défavorisés en sont directement les victimes. Site sur le film.
La projection sera suivie d’un dialogue avec Alexandra Cardona Restrepo et Luz Marina Belnal Parra, l’une des temoins du documentaire, animé par Olga Barry
Alexandra CARDONA RESTREPO : elle écrit et réalise des documentaires et des séries. Son travail est surtout axé sur la défense des droits de l’homme en Colombie. Elle vient également de terminer son deuxième roman. Grâce à sa maison de production audiovisuelle, Karamelos producciones, elle a réalisé plusieurs projets, notamment le film Confession à Laura qui a obtenu plusieurs récompenses.
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LYON – Jeudi 27 novembre – 12 h 30 – AmphiOpéra de Lyon
« Une ville dans une ville » (Una ciudad en una ciudad) de Cylixe – Venezuela – 18 min
Una ciudad en una ciudad (Une ville dans une ville). Caracas, Venezuela. Un immeuble resté inachevé en raison d’une crise financière dans les années 1990 abrite aujourd’hui 700 familles malgré l’insalubrité des lieux. Cet îlot de béton rassemble une communauté qui au fil des années s’organise pour gérer son quotidien. Nous entrons dans une société parallèle, avec ses attentes et ses espoirs pour améliorer ses conditions de vie. Sans sortir de cette tour restée nue et vertigineuse, nous avons un aperçu du combat incessant des plus démunis de ces grandes mégalopoles pour se loger dignement. Site sur le film.
La projection sera suivie d’un dialogue avec Januario Espinosa d’Espaces Latinos
CYLIXE : Née en Allemagne en 1985, elle travaille en tant que réalisatrice de documentaires et écrit des essais, alternant entre le récit d’expériences vécues et la narration. Elle s’intéresse particulièrement aux créations de systèmes et de structures de l’Homme, au niveau sociologique, philosophique ou architectural.
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LYON – Jeudi 27 novembre – 18 h 30 – AmphiOpéra de Lyon
« Infini soit-il » de Eduardo Lamora – Cuba – 71 min
Eduardo Lamora retourne sur son île natale, Cuba, où il propose de réaliser un documentaire sur son frère. D’abord circonspect, celui-ci finit par accepter le projet. Par petites touches, Eduardo Lamora filme son frère dans la maison familiale où cohabitent toutes les générations. Le destin de cet homme, atteint d’une grave maladie, et celui de Cuba semblent converger. Sans critiquer ouvertement le régime castriste, il peine à comprendre le sens de la révolution cubaine. Nous assistons au long naufrage d’un homme exemplaire et plein de dignité. Site sur le film
La projection sera suivie avec un dialogue avec Eduardo Lamora, animée par Thierry Lesprit
Eduardo LAMORA : Fuyant son pays natal pour des raisons politiques dans les années 70, Eduardo Lamora s’installe en Norvège où il se consacre à l’écriture de romans et de scripts pour la télévision. Il arrive à Paris en 1988, où il vit actuellement, et réalise des documentaires sur le déracinement et le nécessaire retour aux origines.
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LYON – Vendredi 28 novembre – 12 h 30 – AmphiOpéra de Lyon
« Bois » (Madera) de Daniel Kvitko – Cuba – 25 min
Avec Madera, nous passons un très bon moment en compagnie d’un couple d’un certain âge formé par Abelardo et Marbelia, dans la campagne cubaine. Dès les premières images, nous sommes absorbés par les bruits de la nature au milieu des arbres. Les quelques conversations entre les deux protagonistes, souvent elliptiques traduisent leurs désirs et leurs craintes. Abelardo écrit tous les jours sur son passé de combattant de l’armée rebelle et compte poursuivre son récit jusqu’à la fin de ses jours, et Marbelia s’interroge sur les années qui leur restent à vivre. Site sur le film
Daniel KVITKO : Né à Buenos Aires en Argentine, Daniel Kvitko est diplômé de la section réalisation documentaire de l’École Internationale de Cinéma et Télévision de Los Baños, Cuba (EICTV). Son premier film en tant que réalisateur, Moving House, court métrage documentaire réalisé à Cuba en 2011, a été sélectionné dans de nombreux festivals, dont Visions du Réel et le Festival International du Film de San Sebastián.
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LYON – Vendredi 28 novembre – 18 h 30 – AmphiOpéra de Lyon
« Je suis toujours là » (Sigo Siendo) de Javier Corcuera– Pérou – 110 min Prix du Public 2014
Sigo siendo ou kachkaniragmi en quechua, nous donne un bel aperçu des musiques péruviennes. Nous découvrons successivement des musiciens, chanteurs, des danseurs, tous aussi passionnés de musique. Les paysages époustouflants de beauté, depuis les montagnes jusqu’à la mer inspirent tous ces grands musiciens. Ils se nourrissent des traditions ancestrales pour renouveler sans arrêt leur musique, et la faire partager. Chaque rencontre est très émouvante, car chacun des musiciens, renommé ou non, revient sur ses racines et la source de leur passion partagée. Tous ces talents réunis nous donnent envie d’en découvrir davantage sur les musiques péruviennes. Site du film
La projection sera suivie avec un dialogue avec Victor Morante, professeur péruvien et animée par Alain Sand, éditorialiste d’Espaces Latinos.
Javier CORCUERA : Il réalise des films depuis une vingtaine d’années, axés sur les droits de l’homme et des moments historiques méconnus. Parmi ses films, La Turquie et le Pérou a obtenu le prix de la critique internationale du Festival de San Sebastián, Hiver à Bagdad tourné pendant l’occupation des États-Unis en Irak a reçu le prix du festival de Málaga en 2005 et celui du meilleur documentaire du Festival de Cinéma latino de Los Angeles.
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