SYNOPSIS
“Sonny et Steven sont frères. Arrivés de Chine, ils tentent de survivre dans le New York des années 80 en rejoignant le gang de Chinatown « The Green Dragons ». Sonny et Steven grimpent rapidement les échelons, mais bien vite Sonny se désolidarise de l’organisation et de son frère.”
(Source : Allociné)
LE FILM
Réalisateurs : Andrew Lau et Andrew Loo
Scénario : Michael Di Jiacomo, Andrew Loo
Musique : Mark Kilian
Casting : Ray Liotta, Justin Chon, Shuya Chang, Harry Shum, Jr., Kevin Wu, Billy Magnussen
Sortie US : 24 octobre 2014 / Sortie française (DVD) : 3 mars 2015
CRITIQUE
Basé sur des faits réels et avec Martin Scorcese en producteur exécutif, Revenge Of The Dragons annonçait être un film de Andrew Lau (réalisateur de Internal Affairs dont The Departed de Scorcese s’inspire, le monde est petit n’est-ce pas ?) assez impressionnant. Une sorte de “Goodfellas” sur la mafia chinoise. Est-ce vraiment le cas ?
Pas vraiment fan de “Goodfellas” (oui, je sais, bouh, la honte), il faut quand même savoir que le film des deux Andrew est bien loin de celui de Scorcese. Condenser en 1h30 un récit riche, compliquer l’intrigue en oubliant de se resserrer sur les personnages fait de Revenge Of The Green Dragons une jolie déception.
Sans réellement être un mauvais film, Revenge of the Green Dragons ne permet pas de nous satisfaire quand on s’attend à un film sur la mafia. L’histoire tourne autour de deux jeunes, Sonny et Steven. Deux enfants qui rejoignent un gang très jeune et qui vont se retrouver dans une spirale qu’ils ne contrôleront pas. Le récit se concentre bien plus sur Sonny interprété par un Justin Chon impeccable. C’est le seul personnage qui a la tête sur les épaules et qui pour simplifier, différencie le mal du très mal. Mais c’est justement sa loyauté et son côté “trop sympa” qui va lui jouer des tours…
Le film suit donc la vie de ce gang, sa rivalité avec les autres gangs chinois du Queens, les problèmes judiciaires et policiers de leurs membres. Le film complique extrêmement son intrigue en y instaurant twists et révélations assez souvent, ce qui rend le récit confus et long… On aurait préféré que l’intrigue se resserre seulement sur quelques éléments : Sonny et sa vie par rapport au groupe et l’intrigue de la traque policière. C’est dommage de ce côté là même si cela permet de donner une vue d’ensemble au film. Il y manque juste quelque chose.
L’autre problème majeur de Revenge Of The Green Dragons est parfois son manque d’esthétisme dans sa production. En effet, on dénombre bon nombre de scènes absolument clichées et dignes d’un procédural (aka : image au ralenti en close-up sur un objet ou une tête, en noir et blanc et avec la musique de CSI), le montage au ralenti peut en exaspérer plus d’un. Pourtant, le film arrive à nous délivrer de très beaux plans plus généraux sur la ville et le quartier du Queens transformant celui-ci en personnage important du récit.
Mais le film a l’avantage de traiter d’un sujet et d’une minorité qui est souvent laissé pour compte dans le cinéma occidental. S’intéresser à ces gangs chinois en évitant les mauvais clichés permet de se rendre compte de la situation dans laquelle était l’immigration US dans les années 80 et 90 concernant cette minorité… C’est d’ailleurs ce qu’ils se disent eux-mêmes avec d’une part “Quand tu dois tuer quelqu’un, ne tue pas de blancs parce que là, ils ne s’en foutent pas” et d’autre part “Tout le monde s’en fout quand c’est un chinois qui est tué”. Deux répliques annodines mais qui révèlent l’état d’esprit à l’époque.
Mais le film parle aussi du rêve américain et de ce qui peut arriver dans ce pays. Un mythe qui permet de faire gagner beaucoup d’argents à certaines personnes (le “chef” des Green Dragons “Paul Wong interprété par un Harry Shum Jr dans un registre complètement différent de Glee est excellent !) et que finalement, ce rêve est inatteignable. “Quand on est esclave aux Etats-Unis, on pense que l’on peut réussir. Quand on est pêcheur en Chine, on restera un pêcheur en Chine toute sa vie”. Une philosophie qui s’applique aussi à nos personnages qui resteront des Green Dragons à jamais quoi qu’ils essaient de faire.
Revenge of the Green Dragons souffre de grosses faiblesses de scénario, de traitement des personnages et de production sur certaines scènes, mais pour le fait que le film s’intéresse à un sujet qui n’est pas souvent montré au cinéma, il s’avère regardable pour sa courte durée.
BANDE-ANNONCE
http://youtu.be/IkCaIbXkP8Q
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