Date de sortie 28 janvier 2015
Réalisé par Christian Petzold
Avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Nina Kunzendorf
Genre Drame
Production Allemande
Synopsis
En juin 1945.
Lene Winter (Nina Kunzendorf) aide son amie Nelly Lenz (Nina Hoss) à revenir à la vie. Celle-ci, survivante des camps, a perdu toute sa famille.
Défigurée, elle se fait reconstruire le visage et ne ressemble plus tout à fait à ce qu'elle était. Passionnément amoureuse de son mari Johnny (Ronald Zehrfeld), un pianiste, cette ancienne chanteuse berlinoise part à sa recherche et le retrouve dans un cabaret. Il ne la reconnaît pas mais trouve néanmoins qu'elle ressemble à sa femme qu'il croit morte. Il lui propose un étrange marché : Nelly, qui se fait appeler Esther, doit se faire passer pour la "défunte".
Il pourra ainsi récupérer son argent...
Christian Petzold s’est librement inspiré du roman Le Retour des Cendres de l’écrivain français Hubert Monteilhet. Le roman met également en scène une jeune femme qui revient de camp de concentration et tente de reconstruire sa vie.
L’autre livre qui a inspiré Christian Petzold pour réaliser Phoenix est un texte d’Alexander Kluge intitulé Une Expérience d’amour. Il s’agit du récit d’une expérience menée par les nazis qui consistait à stériliser une femme juive avec des rayons. Les nazis placent ensuite la femme avec son amant dans une pièce et attendent qu’ils fassent l’amour pour vérifier par la suite qu’elle est bien stérile. Cependant, les amants refusent de se toucher et sont exécutés. Christian Petzold était fasciné par cette insoumission et par le fait que cet échec des nazis est en réalité une victoire de l’amour.
Christian Petzold retrouve avec Phoenix l’équipe de son précédent film Barbara.
En plus de la comédienne Nina Hoss, (Cinquième collaboration avec le metteur en scène pour Nina Hoss) et Ronald Zehrfeld déjà présent dans son précédent film, Barbara, le cinéaste collabore une nouvelle fois avec le scénariste Harun Farocki et avec le chef opérateur Hans Fromm.
Sources :
http://www.allocine.fr
Mon opinion
Terrible jeu de manipulation dans le Berlin d'après guerre.
Dès le début du film un duo de femmes au cœur de l'intrigue qui s'installe avec intérêt.
Magnifiquement incarnées par la merveilleuse Nina Hoss et Nina Kunzendorf, que je découvre dans ce film.
"Les morts m'attirent plus que les vivants" déclarera l'une des protagonistes pendant que l'autre ira jusqu'au bout de sa recherche. De femme martyrisée, marquée à tout jamais par les horreurs vécues dans les camps, elle arrivera à recouvrer une allure, et un physique qui confondra celui qui cherche à s'emparer de sa fortune.
Certes, j'ai eu du mal à comprendre qu'un homme ne reconnaisse en rien celle qui fut sa femme. Qu'à aucun moment, ce manipulateur aveuglé par le gain n'ait eu aucun doute malgré des indices probants. Tels, son écriture parfaitement identique à ce qu'elle était auparavant, le son de sa voix, la forme de ses mains, l'odeur de son souffle.
La réalisation très démonstrative plombe l'ensemble et devient très lourde.
En dépit de ces quelques bémols je suis resté scotché de bout en bout grâce à la magnifique interprétation de Nina Hoss, son allure, sa délicatesse, son regard, sa douleur. Sa revanche, enfin, et un retour à la vie, toutefois incertain, devant celui qui comprend qu'il a définitivement tout perdu.
La dernière image est poignante avec la musique de Kurt Weill et la belle silhouette de Nina Hoss qui s'éloigne.
Douloureux réveil après des années de martyre et un espoir anéanti.