Kingsman : Services Secrets, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Voilà la bonne surprise de ce début d’année. Kingsman : Services Secrets souffle un vent de fraîcheur sur l’espionnage british avec ce qu’il faut d’humour et de scènes d’actions pour un résultat super fun !

Après un X-Men le Commencement qui remettait les mutants de Marvel sur la bonne voie, le réalisateur Matthew Vaughn était évidemment pressenti pour en réaliser la suite mais à préféré décliner l’offre (qui sera finalement reprise en main par Bryan Singer pour le passionnant X-Men Days of Future Past) lorsque son ami Mark Millar (consultant sur les adaptations de comics chez Fox et scénariste de Kick-Ass que Vaughn avait justement adapté avec succès au cinéma) lui a proposé d’adapter une autre de ses créations : Kingsman : Services Secrets. Et pour le réalisateur, revisiter l’univers de James Bond des 60′s avec l’irrévérence et l’énergie d’un Kick-Ass, forcément, c’était plus que tentant.

Kingsman pourrait être un film au pitch assez classique pour le film d’espionnage pop. Un agent de l’agence Kingsman vient de mourir et un remplaçant doit être trouvé. Harry Hart déniche alors un petit jeune de banlieue qui va devoir faire sa place au milieu des autres candidats gosses de riches alors que le grand méchant mégalo de l’histoire commence à comploter sur la fin de l’humanité.

Heureusement, le film se détache assez vite de son image « teenager»  en alignant tout de suite une pléthore de clins d’œils, abordant le genre avec une irrévérence cautionnée par de grands acteurs britishs (Michael Caine, Colin Firth, Mark Strong) qui prennent un certain plaisir à passer le relais à une génération suivante. Mais surtout, l’histoire classique nous entraîne régulièrement vers quelques terrains inattendus avec des rebondissements réguliers qui entretiennent un rythme qui nous emporte facilement.

Evidemment, on retrouve toute la patte de Vaughn et Millar dans le film pour notre plus grand plaisir dans l’envie de dynamiter le genre, mais aussi avec leurs gros défauts. Pour le premier, il s’agit surtout de cette posture du cool à tout prix et de cette manie d’ajouter des éléments flous dans sa manière de filmer, en particulier lorsque les effets visuels sont de la partie, ce qui a le don de gâcher certains plans qui méritaient de meilleures intégrations. Pour le second, il s’agit évidemment de son côté grossier voir parfois carrément vulgaire, faussement provoquant dans sa violence exacerbée.

Mais finalement, on tombe quand même facilement dedans et ceci grâce à un rythme qui tient sur ses deux heures, des séquences d’action particulièrement réussies, parfaitement chorégraphiées et parfois mêmes jouissives lorsqu’on en arrive au meurtre de masse et un casting qui s’en donne à cœur joie. On notera en particulier un Samuel L Jackson en complète roue libre dans son rôle de bad guy avec un petit défaut de prononciation qui fait forcément rire et la révélation du jeune Taron Egerton aussi à l’aise en gamin de banlieue qu’en espion super classe, à suivre de près.

Si on peut lui reprocher son côté parfois too much, c’est aussi ce qui fait tout l’intérêt de Kingsman et qui nous emporte sans mal dans son univers d’espionnage classe et à la violence cartoonesque revendiquée. C’est donc un divertissement enlevé et rafraîchissant qui nous est offert et par les temps qui court ça permet de bien se défouler.