Palmarès du festival Doc en courts 2015

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Le site du festival : www.docencourts.com

Jeudi 12 février, le jury  a délivré le palmarès de la 14e édition du festival du court métrage documentaire.

Le jury était  composé de Jacques Aumont, professeur des  universités et essayiste, de Pauline Horovitz, cinéaste et de Benjamin Labé, maître de conférences en études cinématographiques.

Grand Prix Doc à  Les Immobiles de Béatrice Plumet

Le prix a été accordé pour l’intelligence  avec  laquelle ce film met en jeu et questionne son idée  fixe, pour la justesse de son rapport  à ses modèles, Pour l’inattendu de sa démarche.

« J’ai demandé à des gens que je ne connaissais pas de poser totalement immobile et de fixer l’objectif. Le désir de faire ce film est né autour d’un dispositif d’installation vidéo. J’avais alors demandé à des modèles de rester immobiles, le regard fixe, le plus longtemps possible. Le désir de ce film est venu de ce qui échappait à mon travail d’installation, mais qui faisait partie de sa fabrication même. Je n’avais pas imaginé que dans cet exercice très simple que j’avais proposé, il y avait un trouble, qui suscitait la parole. Je n’avais pas imaginé non plus la fascination ressentie devant l’étrangeté de leur propre image immobile. Ce film explore ce face à face entre moi qui regarde et le modèle de l’autre côté de l’objectif.   C’est ce « dialogue » qui est au cœur de ce film.  » Béatrice Plumet

 Mention à Hillbrow, de Nicolas Boone

La mention a été accordée pour la maîtrise avec laquelle il arpente un lieu contemporain mythique, pour l’intensité qu’il a su capter et  incarner, pour l’énergie rythmique qu’il communique. ..

PALMARÈS COMPÉTITION GRAINES DE DOC

Prix Graines de doc à Le Skate moderne, d’Antoine Besse,

Dès le générique on est captivé par le travail sur l’image. Format, ralentis, travellings… permettent au spectateur de rentrer dans l’univers et la temporalité particuliers de ce film. Les protagonistes nous emmènent et nous accompagnent dans leur univers. Les scènes se déroulent dans un contexte original, aux décors et costumes très cinématographiques, en évitant les clichés habituels. La mise en scène des familles, ingrédient efficace, conforte l’originalité et donne un regard intergénérationnel plein d’amour et d’une belle violence. La musique enfin, dans un contraste puissant souligne parfaitement les intentions. Skate moderne travaille l’humanité des personnages sans exclure le spectateur.

Mention à Là 440 de Lorien Raux et Mahatsanga Le Dantec

 Un dispositif intéressant qui joue sur la répétition et l’écoute. De l’humour et de l’humanité qui apportent une tendresse poétique au film. La voix féminine, très claire, jeune et assurée permet une forme de dramatisation et porte l’enjeu de la résolution finale. C’est aussi le vecteur intérieur/extérieur, de l’enfermement de la cabine à l’ouverture vers la mer.

PRIX  DU PUBLIC

 Kijima Stories de Laetitia Mikles

Le film nous entraîne sur les traces du mystérieux M. Kijima, un ex-yakuza disparu qui se serait choisi une nouvelle vie. Telle une enquête conduite par un dessinateur, ce documentaire, tourné entre Sapporo et Tokyo, interroge les personnes qu’il aurait connues, visite les lieux qu’il aurait fréquentés.

Autour du thème de la place des yakuzas dans la société japonaise, ce film aux accents poétiques mélange le réalisme à la libre interprétation des faits, notamment par la présence croissante qu’il accorde à de très beaux dessins à l’encre noire (dont une sélection sera exposée dans le hall du cinéma pour l’occasion).
In fine, c’est avec grâce qu’il évoque le motif de l’absence et le rôle central des arts traditionnels dans la culture japonaise.