Comics express : the Wake, Sidekick, Black Science

Par Fredp @FredMyscreens

Et si on faisait un petit tour des nouvelles séries de comics à lire sorties deux mois ? Si il y en avait 3 à sélectionner, ce serait sans aucun doute les nouvelles idées de Scott Snyder, Rick Remender et JM Straczynski, à savoir the Wake, Black Science et Sidekick.

A côté d’American Vampire et Batman, Scott Snyder ne manque pas d’idées. Et c’est avec son comparse de American Vampire Legacy, Sean Murphy (que l’on avait déjà vu à l’oeuvre dans le fantastique Joe l’Aventure Intérieure) qu’il nous propose the Wake. Composé de 2 grandes parties, la première est relativement classique avec cette scientifique appelée en Antarctique pour donner son avis sur une incroyable découverte. Cela vire évidemment à l’horreur quand la créature se libère. Tout cela est efficace, avec des personnages auxquels on arrive à s’attacher en peu de temps et là … c’est déjà terminé ! Arrive alors la seconde partie se situant loin dans le futur subissant encore les conséquences de ce qui a pu se dérouler dans la première partie, avec une héroïne en quête d’une solution. L’ouvrage s’ouvre alors à un tout autre genre, celui du récit héroïque et post-apocalyptique aux frontière de la fantasy. L’association des genres est donc inattendue mais particulièrement rafraîchissante tout en offrant alors une véritable ambition à l’histoire qui va autant puiser dans les mythes anciens que dans les nouvelles idées des auteurs sacrément efficaces à l’écriture et au dessin. Une lecture originale à découvrir, d’autant plus qu’il s’agit d’une histoire complète, à lire d’une seule traite.

Depuis qu’il est revenu aux comics avec son propre label, Joe Michael Straczynski est sacrément prolifique. Après l’obscur Ten Grand, il s’intéresse à nouveau au genre super-héroïque (qu’il avait magnifié dans Rising Stars) pour s’intéresser cette fois à la figure du de l’acolyte du héros qui reste en permanence dans ses pattes sans jamais avoir son heure de gloire. Dans Sidekick, le super-héros Red Cowl vient de mourir, son jeune associé Flyboy décide donc d’enquêter sur sa mort mais tombe vite dans une grande dépression en cherchant à se montrer aussi bon que son mentor. Entre drogue, sexe, mensonges, il vit un véritable enfer qui ne fera que s’accentuer en découvrant que son maître lui avait caché certaines choses. Voilà donc un parcours complexe et implacable évoqué par Straczynski qui n’y va pas avec le dos de la cuillère pour faire souffrir son personnage principal. D’une noirceur absolue, Sidekick risque bien, dans les prochains numéros, de nous montrer comment on peut passer de l’innocence au mal absolu. Bref, l’auteur s’intéresse toujours au même thèmes sans se répéter finalement, la seule chose que l’on peut regretter, c’est  un Tom Mandrake peut-être trop classique aux crayons pour ce genre d’histoire.

Depuis sa géniale vision de Uncanny X-Force, Rick Remender est l’un des hommes forts de Marvel avec 2 séries phares au compteur (Uncanny Avengers et Captain America), mais a d’autres idées plus indépendantes qui le font revenir à la science-fiction qu’il abordait déjà de manière très personnelle et cinglée dans Fear Agent. Et après les voyages dans le temps, il récidive avec les mondes parallèles de Black Science. Avec un pitch assez proche de la série Sliders (un groupe de scientifique invente une machine pour se déplacer à travers les dimensions, mais elle est détruite et les voilà contraints de voguer à travers toutes ces dimensions jusqu’à ce qu’ils puissent rentrer chez eux), il nous offre encore une vision sombre et violente de la SF avec des personnages comme souvent assez individualistes et anarchistes. Avec le dessin sombre de Matteo Scalera (qui aurait juste pu faire un petit effort supplémentaire pour mieux distinguer ses personnages), le scénariste se montre violent avec tous ses personnages qui sont engagés dans une course contre la montre implacable et d’une redoutable efficacité. Si bien qu’on en ressort forcément avec l’envie de connaitre la suite après ces rebondissements.