Date de sortie: 1 avril 2015
Casting: Yun-seok Kim, Park Yu-chun, Han Ye-Ri
Synopsis: Capitaine d’un bateau de pêche menacé d’être vendu par son propriétaire, Kang décide de racheter lui-même le navire pour sauvegarder son poste et son équipage. Mais la pêche est insuffisante et l’argent vient à manquer. En désespoir de cause, il accepte de transporter des migrants clandestins venus de Chine. Lors d’une nuit de tempête, tout va basculer et la traversée va se transformer en cauchemar.
Sea Fog est un conte dans le sens où les frères Grimm l’entendaient. Une histoire romantique au milieu d’horreurs, où les amants sont poursuivis par un monstre.
Si l’on doit trouver d’autres points de comparaison pour décrire le style de Sea Fog, il faut imaginer un survival movie joué comme une tragédie de théâtre et intégrant dans un de ses personnages le stéréotype du dingue pervers et ridicule des mangas. Une sorte de film de genre qui serait un film multigenres.
Sea Fog démarre pourtant d’une manière plutôt classique. Kang, joué par le grand Kim Yoon-Seok, est capitaine de chalutier. Il va accepter l’impensable pour éviter la casse à son vieux rafiot rouillé : embarquer un chargement de clandestins venus de Chine pour les débarquer en Corée du Sud.
Evidemment rien ne va se passer comme prévu.
Une fois les clandestins à bord, le film semble s’installer comme un huis-clos astucieux avec quatre lieux scéniques où toute l’histoire se déroule : la cale, la salle des machines, le pont et le poste de pilotage.
Mais évidemment il s’agit d’un drame coréen et rien ne va se passer comme le spectateur l’avait prévu. Le film va questionner ce que l’obstination a d’inhumain et d’humain dans l’opposition entre le capitaine et le jeune matelot Dong-Sik.
Sea Fog est joué comme au théâtre, surjoué par une partie de ses interprètes, ce qui contraste fortement avec l’attitude renfermée et bougonne du capitaine. La photographie, réalisée par Hong Kyeong-Pyo, qui avait travaillé avec Bong Joon Ho sur Snowpiercer est magnifique.
Le film est une expérience étrange, qui ne laisse pas indifférent mais qu’il est difficile de décrire et que l’on a également du mal à apprécier en sortant de la salle en raison de l’épilogue navrant qui semble lui avoir été greffé dessus contre nature. Mais si l’on dépasse cette fin aussi contre-productive qu’inutile, Sea Fog réussit à créer une histoire prenante dans une belle atmosphère de tension et d’inquiétude au milieu de la brume qui lui donne son titre.
- La photographie
- Un film qui sort de l’ordinaire
- Théâtral et surjoué par moments
- L’épilogue gâche le film