Date de sortie 11 mars 2015
Réalisé par Stefano Consiglio
Avec Ariane Ascaride, Helmi Dridi,
Francesca Inaudi, Carmine Maringola, Antonia Truppo, Stefania Montorsi
Titre original L'Amore non perdona
Genre Romance
Production Italienne, Française
Synopsis
Une femme, un homme, deux cultures et des années qui les séparent.
Adriana (Ariane Ascaride) est une française exilée dans le sud de l’Italie depuis des années. Sept ans qu’elle vit seule entre son métier d’infirmière, sa fille et son petit-fils.
Sa vie monotone bascule quand son regard croise celui d'un jeune marocain, soigné à l'hôpital où elle travaille, Mohamed (Helmi Dridi)
Parviendront-ils à dépasser les préjugés du monde qui les entoure ?
Une femme, un homme, une grande différence d'âge, deux cultures et deux religions.... Et pourtant, ces deux-là s'aiment sincèrement.
Le regard des autres, le choc des cultures et les nombreux préjugés auront-ils raison de cette histoire ?
Ariane Ascaride parle de ce film à l'occasion de l'avant-première qui a eu lieu à Nice.
Reportage : E. Felix / J. Soffer /P. Pauron
Note du réalisateur Stefano Consiglio
Amours difficiles, amours contrastés, amours impossibles : c’est de cela que se nourrit habituellement le "mélodrame" au cinéma. Un genre éternel, aujourd’hui peu raconté, car les tabous et les conventions (morales, sociales, économiques) qui rendent une histoire d’amour, difficile, contrastée ou impossible, sont aujourd’hui heureusement moins fréquents.
Mais ils n’ont pas pour autant disparu !
Avec ce film – qui raconte l’histoire d’amour entre une femme de soixante ans et un homme beaucoup plus jeune qu’elle, et qui plus est d’une origine et d’une religion différente – j’ai voulu me mettre dans le sillage de la tradition de ce genre cinématographique.
Adriana et Mohamed réussiront-ils à défendre leur amour, à le faire survivre aux tourbillons qu’ils vont croiser sur leur chemin ?
C’est l’essence de tout "mélodrame", le suspens qui l’anime.
C’est une histoire d’amour, qui est donc constituée de toute une série de thématiques du présent et où se reflètent beaucoup des contradictions de notre monde actuel. Une histoire qui est d’un côté inexorablement projetée dans le futur et en même temps animée par la peur de l’inconnu.
Ariane Ascaride et Dridi Helmi
Le réalisateur offre aux comédiens Helmi Dridi et Ariane Ascaride un premier long-métrage italien. L'actrice aura attendu d'avoir 60 ans pour tourner dans ce pays alors qu'elle possède des origines napolitaines lui venant de son père.
L'Amore non perdona est le premier film de Stefano Consiglio à sortir en France.
Pour en savoir un peu plus sur Helmi Dridi
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Interview de Pascal Gaymard du 6 mars 2015 relevé dans Le Petit Niçois :
Faites nous le pitch du film ?
Ariane Ascaride : C’est une femme de 60 ans qui pense que sa vie est terminée, elle a été femme, maintenant elle est grand-mère. Elle travaille comme infirmière et va rencontrer un jeune arabe, Mohamed, et ils tombent amoureux… Une rencontre, fruit du hasard ?
Qu’est-ce que cette rencontre va lui apporter ?
Ariane Ascaride : Une nouvelle sensualité… qui la dépasse. Pendant longtemps, elle va se dire que ce n’est pas possible. Elle va refuser cette relation. Dans le scénario, c’est elle qui n’y croit pas. La vie ne s’arrête pas à 60 ans pour une femme. La société impose l’idée que la femme n’a plus le droit au bonheur, à une sexualité épanouie. Pourtant, le garçon ne cesse de lui prouver son amour. Il est le seul à lutter, elle subit la pression de son entourage, sa fille, son gendre, sa collègue de travail.
Ariane Ascaride : Plutôt de différence culturelle. Ce garçon vient d’ailleurs, certainement de Lampedusa. Est-ce que cela en fait un profiteur ? Le choc culturel existe dans les deux sens. Lorsqu’elle se rend au Maroc, elle aussi est refusée par la famille de Mohamed.
Il faut rester optimiste, presque utopique et vaincre toutes les réticences, l’amour est toujours le plus fort.
Que vous inspirent les tragiques événements de janvier dernier ?
Ariane Ascaride : Je suis une laïque convaincue. Il faut être citoyen avant tout et reconnaître la culture de chacun. À un moment dans le film, elle s’en va, elle n’est plus prête à tout ça mais lui est le plus fort et il parvient à lui faire accepter une situation marginale, ils ont plus de 30 ans d’écart. Il est rejeté plusieurs fois mais par amour, il revient, il est tenace et courageux. L’immigration en Italie est un phénomène nouveau, les immigrés avant c’était nous. L’autre est vécu comme un danger potentiel. Il ne faut jamais avoir peur de la vie
Qu’est-ce que cela vous a fait de tourner votre premier film dans votre langue d’origine ?
Ariane Ascaride : C’est un super cadeau de jouer en italien, ce sont mes racines. En 2006, j’avais déjà amorcé une histoire avec l’Italie en recevant à Rome un prix de la meilleure actrice pour Le Voyage en Arménie de mon compagnon, Robert Guediguian. C’est le premier film de Stefano Consiglio, un critique qui a fait beaucoup de TV avant. Stefano connaissait tous mes films, cela a été une super rencontre à Paris. Quand j’ai lu son scénario, j’ai pensé au film de Fassbinder, Tous les autres s’appellent Ali.
Ariane Ascaride se sentelle "vieille" à 60 ans ?
Ariane Ascaride : Je suis féministe, je refuse qu’on dise que les femmes ont droit à une existence de tel âge à tel âge. Avec ce film, j’essaie d’interpeller les gens. Avec Mohamed, elle se sent revivre, elle se dit qu’elle a droit à une nouvelle chance. Cela faisait un moment qu’elle avait oublié qu’elle est une femme. Pour vous répondre, à 15 jours de l’anniversaire de mes 60 ans, j’ai eu une boule d’angoisse. Maintenant, je n’y pense plus. Moi, je suis chanceuse, j’ai une vie, un travail… Je sais que je ne peux rien y faire, il faut juste vivre en paix avec son âge, avec sérénité.
On vous a vu dans Les Héritiers. Vous multipliez les tournages ?
Ariane Ascaride : Les acteurs vivent beaucoup dans le désir du réalisateur. Les choses se présentent à moi, mes enfants sont grands, j’ai plus de temps pour le travail. Mon métier, c’est une rencontre avec un réalisateur et un scénario.
Quels sont vos projets ?
Ariane Ascaride : Je répète au théâtre "Le Silence de Molière". C’est une oeuvre sur la fille de Molière, la seule qui ait survécu, un très beau texte. On va créer la pièce au mois de mars à Toulon, au théâtre Liberté chez les frères Berling.
Sources :
http://www.lepetitnicois.fr
http://www.unifrance.org
http://www.filmtv.it
Mon opinion
La faiblesse du scénario et la mollesse de la réalisation deviennent secondaires devant le sourire, les pleurs, ou plus beau encore, les éclats de rire d'Ariane Ascaride. Concernant son rôle, l'actrice a déclaré :"La vie ne s’arrête pas à 60 ans pour une femme. La société impose l’idée que la femme n’a plus le droit au bonheur, à une sexualité épanouie".
Trop de situations attendues, un manque de fougue dans la relation amoureuse ou tout simplement de violence verbale, dans certains passages où la relation se heurte à une intransigeance ridicule et archaïque, manquent cruellement pour donner un rythme nécessaire à ce film qui n'arrive pas à décoller vraiment. À défaut de dénoncer ouvertement l'intolérance et un certain racisme primaire, le réalisateur tente le jeu du mélo sans arriver à faire pointer la moindre émotion.
Le couple Ariane Ascaride et Helmi Dridi trébuche sur tout ce que l'on ne voudrait plus voir ou entendre. Les clichés et les incohérences se multiplient, certes. L'amour restera le plus fort et la différence d'âge s'efface quand l'éclatant regard d'Ariane Ascaride tombe dans celui, non moins remarquable de son partenaire, Helmi Dridi.
À eux seuls, ces deux acteurs réunis, ne m'ont fait regretter en rien, ce moment de cinéma.
L'amore e basta réalisé en 2009, un documentaire réalisé par Stefano Consiglio parlait déjà d'amour.
Le film raconte les histoires d'amour de neuf couples gay et lesbiens.
"Les gens savent que l'amour entre deux personnes de même sexe existe, mais, souvent, en ont une idée un peu vague. Ainsi, avec une petite équipe, je me suis mis à sillonner l'Italie pour rencontrer et filmer des couples homosexuels vivant en ménage dans des grandes villes ou de petits centres; des couples qui sont ensemble depuis très longtemps ou un peu moins longtemps. D'âge, d'origine sociale, économique, culturelle et d'appartenance religieuse les plus divers. Un voyage à travers l'Italie, mais en m'autorisant quelques détours par d'autres villes européennes : Paris, Berlin, Barcelone?" confie le réalisateur.