SYNOPSIS
“Dans un futur proche, la population, opprimée par une police entièrement robotisée, commence à se rebeller. Chappie, l’un de ces droïdes policiers, est kidnappé. Reprogrammé, il devient le premier robot capable de penser et ressentir par lui-même.”
(Source : Allociné)
LE FILM
Réalisation : Neill Blomkamp
Scénario : Neill Blomkamp et Terri Tatchell
Musique : Hanz Zimmer / Die Antwoods
Casting : Sharlto Copley, Dev Patel, Watkin Tudor Jones, Yolandi Visser, Jose Pablo Cantillo, Sigourney Weaver, Hugh Jackman
Sortie française : 4 mars 2015
CRITIQUE
Lorsque District 9 était sorti en 2009, le succès critique et public du film était énorme. On annonçait ainsi Neill Blomkamp comme le renouveau de la science-fiction. Mais ces personnes ont vite déchantés en regardant son deuxième film, le très mauvais Elysium qui souffrait d’un gros problème de scénario. Son troisième film, réalisé avec un plus petit budget (49 millions de dollars) permet-il au réalisateur de se racheter ?
N’arrivant pas encore au niveau de son premier film, Neill Blomkamp réalise ici un film de science-fiction de très bonne facture grâce à une histoire intégrant des thèmes récurrents à son univers, une galerie de personnages haute en couleurs et un scénario bien plus soigné. Ce qui fait de CHAPPiE une très bonne surprise.
Dès l’introduction, le réalisateur réussi à nous intégrer dans son univers en utilisant différentes méthodes pour créer un sentiment de verisimilitude. Des images du journaliste Anderson Cooper rappellent la situation, des images avec un certain grain afin de rappeler des images réelles et passées.
Suite à cela sont présentés les différents protagonistes importants du récit : Deon Wilson, un ingénieur obnubilé par la création d’une intelligence artificielle, Vincent Moore qui n’a que pour objectif que sa machine soit utilisée par la police, ainsi que Ninja, Yolandi et Amerika, des petits malfrats qui se retrouvent dans une mauvaise impasse.
Le récit commence vraiment à partir de la création de celui qu’on attend tous : le robot CHAPPiE. Là encore, c’est en le rendant enfantin que Neill Blomkamp réussit à l’humaniser. Un robot qui est interprété par Sharlto Coopley (acteur “fétiche” du réalisateur) au niveau de la capture de mouvements et de la voix. Et c’est aussi grâce à cette très bonne interprétation que CHAPPiE arrive à vivre pour nous : une voix, certes modifiée, mais qui apparaît humaine, qui change en fonction des moments, de ce qu’il ressent, pense, etc. Un énorme travail de production qui se ressent vraiment et une très bonne performance de l’acteur.
Face à CHAPPiE, on retrouve son père et sa mère adoptifs : Yolandi et Ninja. Pour ceux qui ne les connaissent pas, ces deux personnes sont avant tout membres du groupe de musique “Die Antwoods” possédant un univers particulier. Un univers transposé dans le film à travers la musique utilisée, le jeu d’acteurs ainsi que les accessoires du film. Cela permet de créer quelque chose d’excentrique et bizarre. On notera par exemple leur univers très coloré dans des tons joyeux et enfantins (jaune, vert, rose flashy) dans un monde où violence est le maître mot.
Mais ce que nous avons le plus aimé dans CHAPPiE sont bien évidemment les thèmes que le film aborde : l’intelligence artificielle, qu’est-ce qu’être “vivant”, etc. Des thèmes récurrents de la science-fiction qui ne sont pas forcément très poussés ici, mais plutôt bien intégrés et parfois même répondus.
On remarque aussi que le schéma narratif de CHAPPiE ressemble étrangement à celui-ci de District 9. Suivant un personnage ancré dans le problème, qui le résout d’une certaine manière, se faire poursuivre par des personnes ne voulant pas la solution et devenant lui-même à la fin le sujet traité.
Malgré toutes ces qualités, CHAPPiE n’est pas exempt de défauts : des personnages très mal traités. On regrette que Vincent Moore ne soit pas plus travaillé, rendant son personnage méchant pour pas grand chose, ne se rendant pas compte de ce qu’il fait et donc rendant ses actions assez absurdes et sans aucun sens. On regrette aussi que Sigourney Weaver ne soit pas plus mise en avant, la cantonnant à un second rôle remplaçable. Et pour finir, quelques plans symboliques du film qui s’avèrent être un peu cliché au niveau de la mise en scène et des dialogues. Dommage.
Quand on sait que Neill Blomkamp a déjà écrit un traitement pour deux suites de CHAPPiE, on ne peut que se réjouir. Le réalisateur réussi à remonter la barre en offrant un film de science-fiction de très bonne qualité au niveau de son univers, ses personnages et ses thèmes et nous serons au rendez-vous pour la suite (si elle se fait).
BANDE-ANNONCE