Les origines de la « théorie de l’auteur »

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S’ils ne participent pas forcément à l’écriture des scénarios qu’ils mettent en images, les cinéastes sont considérés comme les seuls « auteurs » de leurs films, au grand dam des scénaristes, mais aussi de bien des réalisateurs à vrai dire. Comment et pourquoi en sommes-nous arrivés à cette situation? Je vous propose de visionner un exposé à ce sujet…

Dans les années 30, le cinéma devient parlant. Cet art encore nouveau fait appel, en Europe comme aux Etats-Unis, à des auteurs venus du théâtre ou de la littérature. Le seul nom d’un de ces écrivains suffit à monter un film et, parfois, à en déterminer la carrière. En France, les auteurs phares ont pour noms Jacques PrévertCharles SpaakHenri JeansonMarcel Pagnol ou encore Sacha Guitry… Forts de leur culture littéraire, ils sont à vrai dire plus « dialoguistes » que scénaristes à proprement parler. Certains n’interviennent d’ailleurs qu’à la fin du processus d’écriture. Ils ont la particularité de savoir écrire « sur mesure » pour des acteurs vedettes (Gabin, Raimu, Blier, Arletty, Fernandel…) Ces écrivains de renom sont néanmoins de véritables stars et le public leur attribue souvent l’entière paternité des œuvres filmées. Michel Audiard mettra ainsi « en mots » plus de cent-vingt films ; sa renommée est telle qu’il éclipsera souvent le talent des réalisateurs avec lesquels il collabore.

Mais dans les années soixante, l’émergence de jeunes réalisateurs autodidactes et engagés va changer la donne. Ces cinéastes de la Nouvelle Vague s’érigent contre une façon « industrielle » de concevoir les films. Jean-Luc Godard, François Truffaut, Claude Chabrol, Alain Resnais, Eric Rohmer, Jacques Rivette, Louis Malle, Jacques Demy, Agnès Varda…, se positionnent comme de vrais artistes plutôt que de simples techniciens et entendent bien s’impliquer dans le processus créatif de A à Z. C’est l’avènement du cinéma d’auteur, des films (co)écrits par un réalisateur qui propose sa propre vision du monde qui l’entoure.

Si cette Nouvelle Vague a donné naissance à maints chefs d’œuvres, force est de constater qu’elle va avoir, en France, l’effet d’un tsunami pour les scénaristes. Désormais, le réalisateur sera le « véritable » auteur de son film, même quand il ne participe que de très loin à son écriture. Plus grave encore, on accordera désormais tellement peu de place au scénario que le résultat à l’écran va cruellement s’en ressentir…

Voici un exposé très didactique qui retrace l’histoire du septième art et analyse les racines de cette théorie du cinéaste-auteur.

A noter que dans la plupart des pays, anglo-saxons mais pas que, quel que soit le prestige d’un cinéaste, le travail du scénariste est valorisé (et rétribué en conséquence). Dans la plupart des pays mais pas en France donc. :-(

Références :

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