Qualifié de " satyre hilarante de la jeunesse sous l'ère Obama ", Dear White People surprend par sa tonalité acerbe et inspirée, se jouant des codes traditionnels des " comédies simplettes pour ados ".
Une métisse engagée, un leader formaté par les aspirations paternelles, un étudiant effacé qui a du mal à s'affirmer et une arriviste prête à tout pour " s'intégrer " dans le monde des blancs : tels sont les portraits de la jeune " élite " américaine subtilement brossés par Justin Simien, tantôt révoltée, tantôt résignée, mais avec un sens de l'à-propos qui fait mouche à chaque réplique.
Simien s'explique : " Le racisme n'est plus le même qu'avant [...] La nouvelle génération ne connaît pas grand chose de notre histoire ségrégationniste. Ils ont grandi avec Beyonce, Jay-Z, Kobe et Oprah. Et ils ont voté pour Obama. C'est comme si le fait qu'il y ait un noir à la Maison blanche avait réglé tous les problèmes et qu'il n'était plus nécessaire de remettre le débat sur la table. Mais justement, cela peut être bon moyen de le relancer, pour les personnes qui ne se sentent pas à l'aise avec le sujet ".
Servi par un casting en tout point parfait, Dear White People est une comédie virulente qui frôle la caricature sans jamais verser dans le cliché, qui dénonce sans victimiser et qui manie aussi bien l'humour que l'esprit.
Le jury du dernier Festival de Sundance ne s'y est pas trompé en lui décernant son Prix spécial. Alors, convaincus?
Sortie le 25 mars 2015.Mettre un commentaire