De : M. Night Shyamalan
Avec: Paul Giamatti ( 12 years to slave, Shoot’Em Up), Bryce Dallas Howard ( Le village, La couleur des sentiments), Jeffrey Wright ( Hunger Games 2, Boardwalk Empire), Freddy Rodriguez ( Six Feet Under, Bad Times).
Genre: z’histoir Komela é dann tan lontan
bébéte , Lé Fénoir , Gazé , Kas’ la blague.
Public: presque zot toute
Synopsis Allociné : Cleveland Heep a tenté discrètement de se perdre à jamais dans les abysses de son vieil immeuble. Mais, cette nuit-là, il découvre dans le sous-sol de la piscine une jeune nymphe sortie d’un conte fantastique. La mystérieuse « narf » Story est poursuivie par des créatures maléfiques qui veulent l’empêcher de rejoindre son monde. Ses dons de voyance lui ont révélé l’avenir de chacun des occupants de l’immeuble, dont le sort et le salut sont étroitement liés aux siens. Pour regagner son univers, Story va devoir décrypter une série de codes avec l’aide de Cleveland… pour peu que celui-ci arrive à semer les démons qui le hantent. Le temps presse : d’ici la fin de la nuit, leur destin à tous sera scellé…
* * *
Ce film date un peu je sais; ce que je sais moins en revanche c’est pourquoi j’ai autant tardé pour le regarder. Surement parce qu’à cette époque (2006), les bons films étaient légion alors je l’ai tout simplement loupé. Il n’y avait pas encore tous ces remakes, préquel et Cie à gogo comme maintenant. Du coup, je peux me rattraper!
Ce que je me souviens par contre c’est que ce film avait été descendu par les critiques. Apparemment, les journalistes n’aiment pas M. Night Shyamalan certainement parce que ses films sortent du star system hollywoodien. En tout cas, les journalistes je les écoute mais de très loin et une fois n’est pas coutume, ils avaient tord.
- ( UNE SUBLIME INTRODUCTION EN PRIME )
En plus de nous proposer des films qui sortent toujours de l’ordinaire, ce réalisateur a le don de créer à chaque fois une galerie de personnages hauts en couleur et surtout, très attachants. Je trouve qu’il arrive ici à magnifier l’ordinaire, à transformer le quelconque en beau et en extraordinaire. Idem pour le quotidien de ses personnages. On suit ici la routine bien établie d’un gardien d’immeuble: Cleveland. Sa vie est monotone, réglée comme une montre et le monsieur en question n’a rien en plus d’un Apollon. Alors, le spectateur se demande quel est l’intérêt de le filmer lui et sa résidence.
La réponse, je l’admets, prend du temps pour arriver mais cela vaut la peine à l’arrivée. Car, Paul Giamatti habitué aux rôles de méchants d’ordinaire et/ ou de mégalo, crève ici l’écran. D’une justesse incroyable, son personnage se révèle extrêmement touchant, modeste aussi mais éclatant, lumineux. Ce n’est pourtant pas le mec sur lequel on se retourne et s’attarde mais il a quelque chose, quelque chose de grand en lui: un immense courage. Alors tout un coup, le banal devient son contraire; et l’intérêt monte crescendo. Et, c’est sans compter les résidents qui l’entourent.
Ces derniers sont d’ailleurs dignes d’un film de Tarantino d’ailleurs en moins frappadingue cela dit. A commencer par Freddy Rodriguez qui incarne un jeune homme qui pour se différencier des autres, ne se muscle qu’un seul bras ( après quelques recherches sur le net, j’ai vu que ça existait vraiment!). Et, que dire du petit garçon qui lit l’avenir sur les boites de corn-flakes? Au fond et Story le dira à un moment, c’est que ces personnes à priori ordinaires ont le pouvoir de tout changer. Certains trouveront l’idée niaise peut-être mais moi l’idée me plait. Elle n’est pas sans rappelée ce que Batman dit au Capitaine Gordon dans The Dark Kight Rises : » Un héros sommeille en chacun de nous, il peut être celui qui met un manteau sur les épaules d’un petit garçon « .
Vu dans Le village, Bryce Dallas Howard n’est pas en reste elle non plus. Elle est au cœur de ce film et son personnage va changer beaucoup de choses dans la vie des résidents. Elle a côté féerique, presque irréel d’ailleurs qui va de pair avec son physique de nymphe. Ce qui m’a étonné en revanche, c’est qu’à aucun moment, personne ne remet en question son existence comme si au final, chacun d’entre eux attendait ou/ et avait besoin de ce moment, d’elle. Story son personnage, apporte beaucoup de poésie, de sagesse,à l’ensemble puisqu’elle a été et est le témoin des temps anciens; et malgré elle, des erreurs des Hommes. Parfois, elle m’a rappelé Lilou multi pass notamment lorsque cette dernière regarde les vidéos et voit la folie des humains. Tout comme sa consœur, Story est synonyme d’espoir, de jours meilleurs.
Malgré ce que je viens d’évoquer, le film a quelques points faibles. Tout d’abord, le rythme est assez décousu par moment. On oscille entre moments intenses et moments de relâchement. Trop long aussi par moment. Avait-on besoin par exemple que Cleveland se trompe dans la répartition des rôles? Je trouve que ce passage a terriblement cassé le rythme de l’histoire. Ensuite, par moment et surtout au début, la façon de filmer peut déranger. En effet, on peut avoir l’impression qu’il a une caméra à l’épaule: ça filme de très près, ça tremblote. En outre, je trouve ça assez risqué de jouer dans son propre film; M. Night Shyamalan s’en sort plutôt bien mais je trouve ça risqué.
Lady in the water n’est pas le meilleur film du réalisateur mais un très bon cru quand même. C’est un de ces films qui nous offre une parenthèse enchantée dans un monde de brutes et qui délivre au final, un beau message si tenté qu’on ne soit pas cynique pour le voir et qu’on ait envie d’y croire tout simplement.