Chronique d’une semaine ciné #11

Cher internaute, chère internaute.

Suite à ma dixième chronique, j’ai reçu de nombreux avis positifs, de nombreux partages. Je ne vous en remercierai jamais assez. Ca fait chaud au cœur. Néanmoins, j’ai eu des retours négatifs. Pris en photo, je les gardés avec moi. Mon écriture était édulcorée, anesthésiée car quand j’aime les films chroniqués, je m’endors. Eh bien oui. Petite piqure de rappel, je suis phobique des aiguilles. Mon anesthésie était involontaire. Promis, j’arrête les perfusions quand j’écris. Comme ça, vous ne criez plus.

Bref, pour me réconforter, j’ai regardé The Voices  réalisé par Nikos Aliagas avec Mika, Zazie et Jenifer. Un très bon film qui jongle entre…euh… Pardon. Je me suis trompé. The Voices, réalisé par Marjane Satrapi avec Ryan Reynolds, Anna Kendrick. Encore toutes mes excuses. J’en perds ma voix. Un très bon film qui jongle entre humour noir et horreur. Jerry est un tueur qui parle, la nuit, à son chien « gentil » et son chat roux (et pas gris) méchant qui va l’inciter à faire des crimes. Un dialogue véridique sur la schizophrénie de Jerry, joué par un Reynolds qui tire son épingle du jeu. Le vrai conflit freudien entre le ça (Monsieur Moustache) et le surmoi (le chien) est savoureux à observer. Il ne faut pas réveiller le chat qui dort. Cependant, l’attachement à Jerry qui danse quand le chien n’est pas là et qui devient empathique contrebalance une histoire qui perd en intensité. Et chat, c’est dommage. Miaou.

Remonter le temps a toujours été un fantasme pour l’homme. Referait-il les mêmes erreurs ? Modifierait-il ses choix ? Jouerait-il au loto pour gagner le jackpot ? Assisterait-il à l’extinction des dinosaures ? Voilà, le postulat de base de Projet Almanac. Et aussi ses limites. Filmé en found footage, ou en found footage de gueule, Projet Almanac se veut intelligent mais pète plus haut que son cul pour avoir de la merde aux yeux. Le sujet de remontée dans le temps est toujours difficile à aborder. Malheureusement et même logiquement, Projet Almanac s’embrouille lui-même dans ce scénario risqué amenant à une histoire incohérente et sans réel but. A force de remonter le temps, on s’y perd et le présent qu’on pensait regarder n’est qu’en fait le présent conditionnel du passé correspondant au futur antérieur du subjonctif plus que parfait. Si ça se voulait intelligent et philosophique, c’est raté. Projet Elmarnac.

Pour oublier ce film, je me suis retranché sur Hacker, le dernier film de Michael Mann. Un thriller informatique avec Chris Hemsworth qui interprète Nicolas Hathaway, un pirate informatique en prison libéré pour aider le FBI et le gouvernement chinois à démasquer le coupable d’une cyber-attaque. Un rôle qui permet à Chris de venger un tort. Une phrase complètement marteau. Le film démarre bien, pose les enjeux du film. Si le style de Mann est bien présent, le film finit par devenir long, très long. Les quelques scènes d’actions efficaces permettent de rester éveillé mais ne suffisent pas à maintenir un rythme soutenu pour apprécier l’histoire pourtant bien écrite avec plusieurs rebondissements inattendus. Hacker ne réussit pas là où Collatéral savait doser les scènes d’actions avec les scènes intimistes. Dommage. Pourtant, aimer ce film me tenait à cœur.

Neill Blomkamp à qui l’on doit l’excellent District 9 et le moyen Elysium nous offre son troisième film, Chappie. Il faut savoir que Neill sera le réalisateur du cinquième Alien dont le projet a été officialisé. Il est donc impératif de savoir si Blomkamp a les épaules pour. Et, de peur qu’il en fasse de la charpie, il est donc important que Chappie soit réussi. Et il l’est. Dans un futur proche, des droïdes remplacent les policiers. L’un deux est reprogrammé pour devenir le premier robot capable de penser et de ressentir. On peut reprocher à Neill la redondance de ses films. Chappie est le plus intimiste. L’approche psychologique humanise ses propos et on s’attache à ce robot comme s’il était notre enfant. A contrario, Chappie se tourne moins vers le film d’action comme Elysium pour, in fine, se recentrer sur les relations humaines. Et c’est à en perdre son latin. Le film est juste, drôle, émouvant, perturbant. On peut peut-être reprocher l’écriture des personnages antagonistes un brin caricaturaux mais, que voulez-vous, on peut avoir des moments de faiblesse. N’empêche, je suis fier de ne pas avoir fait de jeux de mots avec Chappie-Chappo, cela aurait été mon moment de faiblesse de la chronique. Et pour ça, je tire mon chapeau.

Et il est temps de se quitter. Malheureusement oui… Mais…mais… que vois-je sur ta joue : une larme ? Mais non, ne pleure pas, cher(e) internaute. Je reviendrai avec une nouvelle chronique. Promis. Et si ça peut t’apaiser, n’oublie pas que tu peux hacker un robot venu remonter le temps avec Monsieur Moustache pour tuer. Car oui, le cinéma est un art qui se ressent, qui s’imagine et qui t’anesthésie le temps du film.

Pringles.

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