Films Express : Hacker, Suite Française, En Route

Par Fredp @FredMyscreens

Pas le temps de parler de tous les films en détails alors concentrons-nous sur l’essentiel de ces films sortis au ciné ou qui débarquent que nous avons pu voir. Au programme cette fois, un techno-thriller bien troussé, un téléfilm résistant et un film interdit aux plus de 10 ans. On parle donc de Hacker, Suite Française et En Route.

On commence donc avec le meilleur des 3 films qu’on a pu voir, Hacker, qui signe, après le très décevant Public Enemies, le grand retour de Michael Mann. Pourtant les premières images nous plongeant aux cœurs des circuits informatiques font plutôt peur, nous faisant remonter à des souvenirs de techno thriller paresseux des années 80/90 qu’on ne pensait pas revoir. Mais il y a en même temps cette volonté de laisser parler les images avec très peu de dialogues, amenant alors le spectateur à rester les yeux fixés sur l’écran. Assez vite l’histoire se met en place et nous entraîne à suivre le hacker Chris Hemsworth sous controle du FBI à la poursuite d’un terroriste informatique au plan assez retors.

L’histoire de ce hacker en quête de liberté et de rédemption est assez classique et le film a du mal à commencer et à nous intéresser, jusqu’à la première fusillade centrale formidablement orchestrée (on retrouve alors le Mann de Heat) et qui nous permet enfin de voir les enjeux de l’histoire et les personnages se développer, archétypes parfaits des films de Michael Mann avec cette dualité et cette volonté d’évoluer de manière honorable hors du système. Alors, avec sa mise en scène nerveuse et sombre, le réalisateur nous garde sous tension jusqu’à la fin, nous montrant qu’il en a encore sous le capot avec des choses à dire qui restent d’actualité. Alors malgré son début laborieux, ce Hacker se révèle finalement un techno-thriller efficace et aux accents indépendants, plus profond qu’il n’en a l’air.

Prix Renaudot et best seller, il était inévitable que le roman posthume de Irène Némirovsky, Suite Française, soit adapté au cinéma et c’est le réalisateur de the Duchess qui se penche dessus avec un joli casting. Michelle Williams, Kristin Scott Thomas, Matthias Schoenaerts, Sam Riley, Ruth Wilson, Margot Robbie, Lambert Wilson, les noms évoqués ont de la gueule pour évoquer cette histoire de résistance dans un petit village français et la romance interdite entre une réfugiée française et un officier allemand.

Hélas, très vite, tout cela se montre bien lisse avec des personnages propres sur eux, une France où le soleil est toujours là, où les allemands ne savent pas viser, où la romance l’emporte sur les faits et retire alors toute crédibilité à l’ensemble de l’histoire prévisible de bout en bout. Pourtant il y avait matière à créer une belle saga romanesque avec son nombre de personnages important qui ne demandaient qu’à être explorés (celui de Matthias Schoenaerts en particulier). Le potentiel était bien là pour avoir quelque chose comme Un Village Français si on prenait le temps de s’y attarder sur une saga télé, mais ce n’est hélas qu’un film tourné de manière très (beaucoup trop) lisse pour nous emporter et qui n’est destiné qu’à être un téléfilm de luxe pour TF1.

Chez Dreamworks animation, il y a les grands moments d’inspirations comme Dragons, les projets purement commerciaux comme les Pingouins de Madagascar, et les petits film d’animations destinés aux petits à l’instar de Turbo. Le nouveau En Route est à placer directement dans cette 3e catégorie. Ici, on doit suivre Oh dont l’espèce extra-terrestre vient d’emménager sur Terre pour fuir ses grands ennemis. Gaffeur comme pas permis, il doit fuir les siens en compagnie d’une jeune fille débrouillarde doublée par Rihanna qui veut retrouver sa mère.

Imaginez un peu tout un film centrer sur un personnage aussi gaffeur et lourd que Jar Jar Binks avec la voix de Jim Parsons (Sheldon dans Big Bang Theory) et vous obtenez là un film improbable sur un grand loser qui deviendra forcément un héros auquel on est censé s’attacher. L’histoire est bien entendu cousue de fil blanc avec quelques rares idées pour nous faire sourire, ce qu’il faut de trucs mignons pour que les gamins accrochent, une animation au ras des pâquerettes et une BO signée Rihanna. Le tout est donc gentil tout plein mais sans grand intérêt et sans niveaux de lecture différents, essentiellement destiné aux moins de 10 ans, vous êtes prévenus.