Déjà un mois d’écoulé et déjà le mois d’avril… ah avril, ne te découvre pas d’un film (blague déposée !)
Mais avant de se plonger dans ce mois qui ouvrira la saison des blockbusters à profusion (les Avengers sont prêts à revenir), il est temps de regarder dans le rétroviseur et de se demander comment mars a été vécu dans vos salles de cinéma préférées.
Et le premier constat est le suivant : heureusement que le Printemps du Cinéma est arrivé car sinon ce troisième mois de l’année aurait été une belle catastrophe !
Second constat : il est quand même impressionnant de devoir attendre des événements promotionnels pour que les entrées grimpent en flèche. Il me semble que les exploitants de salles, les distributeurs et l’ensemble des professionnels se penchent sur la fameuse question du prix d’une place de cinéma… ou d’une harmonisation du prix des places car en effet, toutes et tous n’ont pas un cinéma proposant des cartes illimitées près de chez soi. Et puis, même si certaines salles proposent des offres à tarif réduit, on peut quand même en fonction d’une salle passer de 6,50 euros à quasiment 15 euros pour juste voir un film sur grand écran (sans 3D, sans Dolby Surround ou image numérique… et encore je suis gentil !).
Mais revenons à nos moutons (et Shaun n’est pas encore dans ce box-office) après ces petits constats personnels : 52 714 609 entrées en un trimestre en France, soit un petit +0,2% par rapport à la même période en 2014. « Ce qui est bien mais pas top ! » comme dirait les Nuls dans la Cité de la Peur. Maintenant attardons-nous sur ce qui a fait les spécificités de mars dans le détails…
- C’est fait, La Famille Bélier a dépassé les 7 millions de spectateurs. On sait désormais que les 8,6 millions des Choristes seront difficiles à aller chatouiller (8 636 016 pour être précis) mais la belle carrière et surtout la belle tenue auront permis à ce film de 2014 de se maintenir toutes les semaines de mars dans le Top 10. Enfin, « l’effet César » pour Louane Emera aura joué à plein pour le film et le plus remarquable est qu’il aura aussi engrangé des entrées supplémentaires lors du Printemps du cinéma alors qu’il est sorti depuis fin décembre. Un joli succès mérité…
- Dans le genre comédie française un peu plus grinçante, Papa ou maman aura réussi également à continuer à fédérer des familles entières (ou pas). Désormais, ce sont 2 802 797 spectateurs qui ont décidé de prendre parti pour Marina Foïs ou Laurent Lafitte.. et une suite pourrait potentiellement être mise en place. Mais le réalisateur a prévenu : avec la même équipe d’acteurs et d’auteurs.
- Les enfants auront été à la fête finalement puisque les nouveaux héros ont poursuivi leur belle carrière : 1 618 400 têtes blondes ont adoré la première adaptation Marvel en dessin animé pour le grand écran. Et que les familles ont aussi décidé de mettre à l’honneur le dernier loup de Jean-Jacques Annaud, permettant au film de dépasser le million de spectateurs.
- Il est enfin millionnaire : Timbuktu d’Abderrhamane Sissako passe ce fameux cap. On peut y voir bien entendu « l’effet César », mais il faut aussi voir la reconnaissance d’un film bouleversant, un cri de rage et de colère contre tous les fanatismes. Un film de qualité et impressionnant de force.
- Surprises inattendues au pluriel que les deux succès de the imitation game sorti en janvier et qui dépasse désormais le million et aussi de Kingsman : agents secrets. Personne n’aurait misé un dollar (euh pardon un euro) sur ce film d’espionnage quelque peu potache à l’humour so british et décalé… et finalement, on prend un pied incroyable en visionnant ces aventures stylées de Taron Egerton formé par Colin Firth. 1 566 840 mordus d’action movie dans la plus pure tradition du genre, se sont réjouis devant le nouvel ouvrage de Matthew Vaughn. Une suite serait déjà en préparation et ce serait tout à fait normal… mais il ne faudra pas décevoir les fans pour accomplir encore une belle réussite.
- Et en parlant de « prendre son pied », Christian Grey aura connu une débandade certaine. Il est clair qu’après une première semaine où il a réussi à emmener 2 081 638 spectateurs au septième ciel, la chute a été rude. Pour le moment, le film flirte avec les 4 millions de billets vendus (qu’il aura atteint au moment où vous lirez ces lignes) et avec une première place au box-office annuel mais cela devrait vite changer. Et surtout, c’est le passage de la première à la deuxième semaine d’exploitation qui est remarquable dans le mauvais sens du terme : – 56,51% de spectateurs en salles… certes ce n’était plus la Saint Valentin mais cela n’explique pas tout quand même… disons-le, même si l’on rit beaucoup, le film est un peu « cul-cul la praline »… et malgré tout le parfum de soufre qu’il a porté avec lui, les scènes dites coquines ont déçu les attentes de toutes celles et tous ceux qui allaient en salles pour aussi se donner quelques idées pour le retour à la maison ensuite (oui il faut quand même le dire). Bref, c’est la chute et le suites ne devraient pas toutes connaître le même succès désormais, si bien entendu elles sont réalisées un jour car pour le moment, plus personne ne veut en faire partie.
Bien maintenant, on entre dans le vif du sujet : Mars ! Et vous allez découvrir des Tops attendus et d’autres un peu plus surprenant.
- Marjane Satrapi a par exemple réussi son retour : The voices avec l’excellentissime Ryan Reynolds (oui il peut quand il le veut l’être vraiment… souvenez-vous de Buried). Ce petit film horrifique, gore et terriblement drôle aura su trouver sa place dans les sorties du mois au point d’attirer déjà 281 649 spectateurs soit plus que Poulet aux Prunes. Et croyez-moi, ce n’est pas fini… les 400 000 sont dans le viseur. Et ce ne serait que justice… Je vous propose la bande annonce en vous disant que la fin n’en est que plus savoureuse… restez vraiment jusqu’au bout où Monsieur Moustache pourrait vous en vouloir.
- Un homme idéal : est-ce Pierre Niney ? Toujours est-il que les spectateurs le pensent réellement. Bien sûr, il y a un « effet César » indéniable mais il faut aussi noter que depuis qu’il est apparu au cinéma, il emporte l’adhésion et s’impose sur l’écran. Cet homme idéal signé Yann Gozlan permet également les retrouvailles avec Ana Girardot. 506 519 spectateurs se sont déjà rués dans les salles pour dévorer cette histoire qui rappelle Plein soleil ou encore le talentueux Mr. Ripley… et malgré quelques maladresses de scénario, on est vite conquis.
© Mars Distribution
- Syndrome Hunger Games, la suite : Divergente 2 fait donc beaucoup mieux que le premier volet ! En une semaine d’exploitation Shailene Woodley et Theo James (à qui il faudrait un autre nom que Quatre quand même) ont déjà réuni 1 172 298 fans du livre (soit 2,5 fois plus que le premier volet l’année dernière). Si bien entendu, ce teenage movie a réussi à atteindre sa cible de base, il faut dire que certains parents ne sont pas en reste de part le casting plus mature composé par Naomi Watts ou Kate Winslet… l’histoire ne s’étire pas en longueur même si par moment, on est à la limite du plausible.
- De Divergente on passe à Diversion (et dire que le titre original est Focus) en espérant qu’elle remette en selles monsieur Will Smith ! Et bien oui : certes 371 490 entrées, c’est moins que le démarrage d’After earth mais la côte de l’acteur étant descendu au plus bas, on peut estimer que cette comédie policière lui permet de revenir doucement au premier plan (la présence de Margot Robbie n’est certes pas étrangère à ce regain d’intérêt tout de même, n’est-ce pas messieurs ?!). Il restera à voir comment le film se comportera sur le mois d’avril avec notamment les vacances qui vont arriver.
- Et on termine avec l’histoire d’une jeune fille qui perd sa chaussure ! Cendrillon en live par Kenneth Brannagh fonctionne à merveille ! Décidément, il est excellent dans les films de commandes Sir Kenneth (rappelez-vous, il a mis en scène le premier Thor). 636 418 personnes ont été enchantées par cette adaptation live du conte de Perrault, autrefois mis en images par Disney. Et ça tombe bien car c’est encore une fois Disney qui est aux commandes. C’est un petit mieux que le démarrage de Maléfique (avec Angelina Jolie) autre adaptation live… il restera à voir comment va se comporter la petite souillon dans les semaines à venir. D’autant que les vacances arrivent à grands pas mais surtout que l’interprétation des deux acteurs principaux n’est pas portée aux nues (Lily James et Richard Madden pourtant épatant dans Game of Thrones manquent cruellement de charisme)… heureusement, il reste toujours Cate Blanchett.
Intéressons-nous maintenant à ces films qui ont tout pour plaire mais qui ne rencontrent pas leur public ou s’avèrent être un joli petit succès à la hauteur de ce qu’on attendait d’eux…
- Selma : premier biopic sur Martin Luther King, ou plutôt un épisode de la vie du pasteur américain, cette marche historique pour l’égalité des droits sociaux a conquis le public français. Certes, 341 577 entrées peuvent paraître dérisoires face à l’ampleur du sujet mais il faut reconnaître que ce biopic est arrivé chez nous précédé d’une rumeur flatteuse mais de peu de publicité. C’est donc un succès monstre pour un film d’auteur nommé « film du milieu » et sa carrière n’est pas encore terminée.
- Succès impeccable pour l’Oscarisée Juliane Moore. En interprétant une linguiste atteinte d’Alzheimer, elle captive son auditoire et livre une composition surprenante, bouleversante sans jamais livrer dans le jeu à outrance. Still Alice est un morceau de vie simple et magnétique pour laquelle, 69 834 personnes ont déjà eu le coup de foudre.
© Céline Nieszawer
- Et coup de foudre justement pour le film de Jérôme Bonnell : à trois on y va met en scène un triangle amoureux dans une romance inédite plus qu’un drame. Anaïs Demoustier est craquante, Sophie Verbeeck est véritable révélation et Félix Moati juste de candeur et de gaucherie. 66 999 spectateurs pour ce film qui n’est donc pas un succès mais qui pourrait titiller les 200 000 en fin de course, soit l’objectif qui lui était fixé.
- Yolande Moreau a une sacrée côte d’amour avec les spectateurs français. Chacun de ses films attisent une certaine curiosité. Débarrassée des artifices pour interpréter une mère qui doit faire le deuil de son fils et aller récupérer son corps en Chine, elle fait l’apprentissage d’une autre culture, découvre un garçon qu’elle connaissait si peu et qui pourtant se laisse entrevoir dans les souvenirs et traces qu’il laisse. Un film magique qui fait du bien malgré son sujet dramatique : 71 927 entrées pour le premier film du photographe Zoltán Mayer. Il atteindra sans peine les 100 000 spectateurs conquis, en leur proposant une œuvre où les plans sont décalés pour mieux révéler la beauté du paysage.
- En vrac, Liam Neeson se ramasse dans Night run qui peinera à atteindre Non-Stop la précédente réalisation de Jaume Collet-Serra : 462 838 spectateurs en salles, c’est trop peu. Le succès surprise d’Angèle et Tony ne se réitèrera pas pour Alix Delaporte, le dernier coup de marteau accuse le coup et engrange 2,7 fois moins d’entrées. Et Tokyo fiancée avait tout pour être un joli film du milieu à succès mais malgré l’adaptation du livre d’Amélie Nothomb, (ni d’Ève, ni d’Adam), l’habitude de Stefan Liberski et le charme de Pauline Etienne, vous n’avez été que 59 683 personnes à découvrir cette petite friandise… mais néanmoins, ce n’est rien comparé aux flops qui suivent !
Trois auteurs reconnus, trois créateurs d’ambiance, trois faiseurs de bijoux n’ont pas (re)trouvé les grâces de leur public : le génial Paul T. Anderson, l’excellent Tim Burton et le magicien Neill Blomkamp. Trois films très différents mais avec leurs styles et leurs univers qui n’ont pas cette fois réussi à plaire. Pourquoi ? La faute à une attente non comblée ? À un positionnement dans le mois de mars peu favorable (et pourtant le Burton était placé idéalement pendant le Printemps du Cinéma) ? Quoiqu’il en soit, c’est l’échec !
- Le plus douloureux est sans doute celui de Chappie de Neill Bomkamp. Prévu pour être un film à suite comme devrait l’être District 9, le robot doué d’une conscience et à la recherche d’une famille, Chappie, n’a pas réussi à émouvoir suffisamment de spectateurs. Certes, les 600 000 billets seront vendus mais quelle déception face au (pour moi) surestimé Elysium (1 517 597 entrées) et à la claque que fut le fameux District 9 (1 108 053 curieux). Malgré la coupe de cheveux de Hugh Jackman, la folie de Yo-Landi Visser et Watkin Tudor Jones Jr., et bien entendu la présence vocale du compagnon de toujours Sharlto Copley en Chappie, c’est un four cuisant… le film est tout juste rentable à l’international. Il va donc falloir que le réalisateur se remette en selle très vite avec Alien 5 par exemple ?
© Sony Pictures Releasing France
- Tim Burton n’a plus la magie d’antan… après les critiques faites à son manque d’inspiration (Frankenweenie n’est que l’adaptation d’un court-métrage), son manque d’aboutissement dans le scénario (Dark Shadows) et même pour certains son manque de liberté (Alice au pays des merveilles est une commande Disney qui aurait bridé sa créativité), Big eyes qui est un biopic incroyable sur la plus grande histoire de faussaire au monde n’a pas su attirer les masses. Pourtant, Amy Adams et Christoph Waltz font le job, et malgré les nominations aux Oscars, seuls 320 788 fans ont répondu présents au grand Tim… on va dire que c’est un petit coup de fatigue ?!
- L’univers de P.T Anderson est particulier mais il met en scène des films dont la force et la puissance sont telles qu’ils deviennent instantanément des chefs-d’œuvre (There will be blood, Magnolia, Boogie Nights entre autres). Inherent vice avait tout pour attirer un public plus grand encore : Joaquin Phoenix a son meilleur, un sujet barré et totalement halluciné, une adaptation bigarrée et colorée d’un ouvrage de Thomas Pynchon pour en faire une comédie dramatique policière. Et pourtant, seuls 119 166 spectateurs sont allés en salles. Certes le film n’est pas totalement compréhensible dès la première vision mais il permet la réflexion et l’envie de se plonger dans l’œuvre foisonnante du réalisateur. Dommage !
- On conclut avec le « petit film à petit budget qui fait peur mais qui est la goutte de trop » : Lazarus effect de David Gelb. Mais n’est pas Annabelle qui veut (et encore… je suis gentil parce que c’était moyen aussi) : 178 325 entrées en salles, soit 9 fois moins que le film précité. On passera sur un scénario vu et revu, des effets spéciaux flippants sans plus et des acteurs qui ont parfois tendance à se demander où ils sont (pourquoi ne pas offrir mieux à Olivia Wilde ?!).
Le générique d’avril a tout pour faire rêver : Shaun le Mouton, le nouveau bijou des studios Aardman (les créateurs de Wallace et Gromit), totalement hilarant et pour toute la famille. Fast and Furious 7 : sans doute pour la curiosité morbide provoquée par la disparition de Paul Walker… parce que ce n’est pas dans la scénario que l’on va retrouver de la teneur. Il y aura aussi du film d’auteurs : Journal d’une femme de chambre qui marque les retrouvailles entre Benoît Jacquot et Léa Seydoux pour une relecture du livre d’Octave Mirabeau. Ou encore Enfant 44 avec un Tom Hardy saisissant. Et surtout la première réalisation de Ryan Gosling : Lost River qui va révéler un acteur incroyable, Iain De Caestecker.
Et aussi, le petit film d’horreur du mois : Ouija qui a a cartonné aux USA (parce que sinon, ce ne serait pas un mois cinéma comme les autres). Ou encore, le premier film en motion capture de France : Pourquoi j’ai pas mangé mon père ? de et avec Jamel Debouzze (et cela promet un spectacle hilarant à souhait) et enfin Caprice, le retour d’Emmanuel Mouret qui fait tourner Virginie Efira.
Donc avril réserve son lot de belles surprises et de films attendus, et si nous devons faire les paris, je mise tout sur une suite qui devrait rencontrer son public même si le premier volet n’a pas tellement cartonné (humour bien entendu) : Avengers 2 : l’ère d’Ultron. Wait and see donc…
BOX-OFFICE FRANCE (AU 4 AVRIL)
Et depuis janvier, comment se comporte les 10 films les plus vus en France ?
RANG TITRE NOMBRE D’ENTRÉES
1 Cinquante nuances de Grey* 3 982 750
2 American Sniper* 2 943 730
3 Papa ou maman* 2 802 797
4 Taken 3 2 614 008
5 Les nouveaux héros* 1 618 400
6 Divergente 2 – L’insurrection* 1 613 361
7 La nuit au musée – le secret des pharaons 1 576 104
8 Kingsman agents secrets* 1 566 840
9 Bis* 1 467 017
10 Bob l’éponge – un héros sort de l’eau* 1 293 957
* film encore en continuation
Sources : http://www.jpbox-office.com/index.php
La conclusion du mois
Mars morose, Mars pluvieux, Mars qui pleure… jusqu’à l’arrivée du Printemps. On le dit souvent, un mars et ça repart (blague déposée) surtout avec la sortie des grosses machines qu’on été Divergente 2 et Cendrillon… et aussi une offre variée qui aura permis la belle embellie de la fin de ce premier trimestre 2015 pour arriver comme je vous l’ai dit dans l’introduction à…….
52 714 609 entrées ! [Et bien ça fait plaisir, il n’y en a que deux qui suivent !]
En tout cas Monsieur Grey aura connu une sévère déculottée (blague déposée également) car ses plus grandes fans lui auront mis une fessée en deuxième semaine d’exploitation tout en lui permettant de rester en tête du box-office France. Il est certain qu’Avril changera grandement la donne et tout va s’accélérer dès que les Avengers seront sur nos écrans pour nous amener à Cannes (et le retour de Mad Max) puis l’été des blockbusters (comme Mission : Impossible – Rogue Nation de Christopher McQuarrie avec Tom Cruise).
Donc d’ici là, et comme toujours : Enjoy !