2020 Texas Gladiators (Mad Max version série Z)

Par Olivier Walmacq

genre: action, post-apocalyptique (interdit aux - 12 ans)
année: 1982
durée: 1h31

l'histoire: En 2020, la Terre a été ravagée par une guerre nucléaire. Au Texas, une bande de survivants tente de ramener un peu d'ordre dans le chaos ambiant.

La critique :

Certes, on connaît principalement Joe d'Amato pour avoir sévi dans les genres érotiques et pornographiques. Pourtant, le réalisateur, scénariste, cadreur et directeur de la photographie, est un véritable touche-à-tout. C'est ainsi qu'il versera même dans le western spaghetti et principalement dans l'horreur. Entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, Mad Max et Mad Max 2, réalisés tous deux par George Miller, provoquent un véritable choc dans le monde cinématographique, et inspirent de nombreux ersatz. C'est par exemple le cas de 2020 Texas Gladiators, sorti en 1982.
En l'occurrence, avec cette série Z, réalisée avec les moyens du bord (soit la totalité d'un SMIC albanais), Joe d'Amato se tourne vers le genre post-apocalyptique.

Le scénario de 2020 Texas Gladiators est donc de facture classique et se résume en deux petites lignes. Attention, SPOILERS ! En 2020, la Terre a été ravagée par une guerre nucléaire. Au Texas, une bande de survivants tente de ramener un peu d'ordre dans le chaos ambiant. Au niveau de la distribution, le film ne réunit pas des acteurs très connus.
Seul George Eastman, grand habitué des productions de seconde zone, fait exception. Premier constat, l'affiche du film est mensongère. En effet, on y voit un punk affronter une sorte de cowboy des temps modernes avec des armes à feu dernier cri. 

Pourtant, point de punk dans 2020 Texas Gladiators, ni par ailleurs de cowboy. Pour ceux qui attendent un film de science-fiction, ils risquent d'être un peu déçus. Au niveau des influences, 2020 Texas Gladiators a au moins le mérite de se détacher du fameux Mad Max. Cette série Z oscille davantage entre le film d'action et le western sphagetti.
Au niveau des personnages, Joe d'Amato nous présente une galerie de protagonistes aussi riches que variés : un méchant nazillard, un fermier qui défend la veuve et l'orphelin, des indiens, des "bikers" ou encore un asiatique qui joue les apprentis ninjas. Tout un programme !

Joe d'Amato se paie même le luxe de bouffer à tous les râteliers. C'est ainsi qu'il reprend à sa sauce la fameuse séquence de roulette russe dans Voyage au Bout de l'Enfer, de Michael Cimino. Inutile de tourner plus longtemps autour du pot. 2020 Texas Gladiators est évidemment un nanar qui semble assumer sa bêtise visiblement volontaire.
Cependant, on reconnaît tout de même le style de Joe d'Amato. Les femmes dénudées, les bonnes soeurs violées et les nichons font évidemment partie du menu fretin. Pourtant, impossible de ne pas sourire devant l'amateurisme de cette série Z. 

Par exemple, les bagarres sont trop vite torchées et expédiées. Les coups de poings délivrés passent au moins à 20 centimètres des visages ! Ce qui est hélas visible à l'écran. Ensuite, dans 2020 Texas Gladiators, les armes à feu ne servent à rien ou presque... Alors que les boucliers lasers des méchants mercenaires résistent aux balles de nos héros, elles sont en revanche percées par de vulgaires petites flèches tirées par des indiens. Inutile non plus d'attendre la moindre réflexion écologique ou philosophique sur notre monde en voie d'extinction.
Joe d'Amato préfère largement privilégier l'action. Sur ce dernier point, force est de constater que l'on ne s'ennuie jamais. Hélas, au bout d'un moment, ce spectacle finit aussi par agacer. Dans le genre nanar, je lui préfère tout de même 2019, après la chute de New York, de Sergio Martino. 
Néanmoins, malgré un budget somme toute très limité et de nombreux défauts, 2020 Texas Gladiators reste un nanar tout à fait sympathique. Ce n'est pas forcément le pire étron du genre, ni le pire film de l'ami d'Amato, véritable spécialiste du navet érotique.

Côte: nanar

 Alice In Oliver