Enfant 44, critique

Enfant 44, critique

Malgré son beau casting, Enfant 44 est sorti assez discrètement en salles. Pourtant il n’y a rien de honteux dans ce long thriller se déroulant dans la Russe des années 50.

Enfant 44, critiqueAprès son premier film de commande américain qui n’a pas vraiment obtenu tous les suffrages (Sécurité Rapprochée), le réalisateur scandinave Daniel Espinosa, révélé avec la saga Easy Money, continue en adaptant cette fois le best seller de Tom Rob Smith, Enfant 44. Avec un casting assez prestigieux mené par Tom Hardy et Noomi Rapace, secondés par Gary Oldman et Joel Kinnaman (qu’il avait lui-même révélé dans Easy Money) et des apparitions de Vincent Cassel ou Jason Clarke, le réalisateur s’embarque dans un thriller qui doit tout à son contexte.

Car Enfant 44 se déroule dans l’Union Soviétique de l’après-guerre, dictature dans laquelle le meurtre est ignoré, caché par les autorités. Un agent du MGB va justement commencer à enquêter sur des meurtres en séries d’enfants. Une démarche qui va bousculer son quotidien et mettre en danger ce principe de pays où le meurtre n’existe pas. Entre thriller avec poursuite d’un assassin et récit d’espionnage avec un héros poursuivi par les autorités le film joue habilement sur plusieurs tableaux intéressants, malgré des longueurs.

Enfant 44, critique

En effet, le film prend son temps pour établir un contexte très intéressant. Les méthodes du MGB à l’époque et son aveuglement devant ces meurtres en série pour des raisons politiques et maintenir l’illusion d’un paradis que tout le monde sait perdu depuis longtemps sont passionnantes à suivre. Et si il y a certainement des faits encore plus horribles qui ne sont pas décrits, on ressent bien la paranoïa de la population dirigée d’une main de fer et pour laquelle le moindre écart peut conduire à une vie de souffrance ou à la mort. Un contexte froid et de tension qui règne pendant tout le film et se révèle être un véritable atout pour un récit d’espionnage.

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Et puis il y a aussi l’histoire de ce couple formé par l’agent du MGB campé par Tom Hardy et sa femme Noomi Rapace. Alors que tout les oppose au début du film, l’enquête va leur permettre de se révéler enfin l’un à l’autre, changeant des bluettes habituelles pour révéler des sentiments plus intéressants. Cette histoire qui évolue pendant tout le film se révèle d’ailleurs elle aussi remplie de surprises, bien plus intéressantes que les complots inutiles d’un Vincent Cassel très anecdotique.

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Malgré tout l’intérêt qu’on peu lui porter le film n’est tout de même pas exempt de défauts, à savoir une intrigue qui traîne en longueur et des sous-intrigues qui auraient pu soit être explorées davantage pour avoir une véritable fresque soit complètement supprimées pour ne pas nuire à l’efficacité du récit, un bad guy que l’on nous révèle trop tôt sans vraiment l’approfondir, une réalisation convenue avec des scènes d’action filmées en shaky cam illisible et un accent russe parfois ridicule.

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Au final Enfant 44 est plus porté par son contexte et ses deux personnages principaux que par un réalisateur peu à l’aise avec les intrigues secondaires et les scènes d’action qui nuisent au film. Il en résulte alors un thriller qui loupe le coche pour devenir incontournable mais reste tout de même très intéressant à suivre.