Je commence par où ?
Allez, soyons fous, les acteurs. En tête de liste, Katherine Heigl et Patrick Wilson, deux comédiens qui ne font plus grand chose et qui n’ont jamais explosé pour leur talent. Malheureusement, ce n’est pas avec Dangerous Housewife que cela va s’arranger où l’émotion et le jeu sont aussi vifs que le fond d’une eau trouble infestée de crocodiles en pleine Amazonie. Jordana (Punky) Brewster n’a, elle non plus, jamais brillée devant la caméra, heureusement pour elle, elle joue le rôle de la quiche, délicieuse par ses formes, mais ultra fadasse sur le fond. Et pour clore ce festival, Kevin McKidd, connu notamment pour son rôle dans Grey’s Anatomy, revêtant l’habit du drogué écossais au cerveau carbonisé par la métamphétamine (la peau aussi, eurk) et qui est obligé d’utiliser à outrance des mimiques pour montrer à l’image à quel point la drogue, c’est mal.
Sur le scénario, une femme ultra psycho-rigide qui dort entre son mari et son livre créé avec amour « Nos Objectifs » où tout y réfléchit, construit, calculé (la maison, le jardin parfait, le mari, les enfants, les futures vacances de rêve, même les prochaines relations intimes, etc.). Alors forcément, quand son mari, ultra patient et frustré, décide de jouer au docteur avec la nouvelle employée sexy – « Punky » Brewster – et que madame l’apprend, ni une, ni deux : elle lui propose de la tuer, tout bonnement. On ne brise pas une réputation de famille parfaite si durement acquise aussi facilement. Je pense que sur la papier, une femme raide comme un bâton, aussi froide qu’Alcatraz, qui n’a aucun scrupule à se salir avec du sang, ça aurait pu être sympa, encore aurait-il fallu ne pas verser dans la pseudo comédie de bas étage, et s’orienter vers des acteurs plus compétents. J’aurais bien vu Dangerous Housewife traité comme une comédie horrifique, touchant du bout des doigts The Voices, ou assumant carrément le côté série B. Enfin, je ne sais pas, prendre un vrai parti pris et pas une vague comédie noire où finalement rien en ressort, si ce n’est une réaction stérile face à ce néant émotionnel.
Bonus « attention, j’instaure le suspense subtilement » : la musique. Elle est particulièrement gênante, ce mélange entre « j’ai envie de faire peur, mais pas trop, car ce n’est pas un film qui fait peur, car il y a Patrick Wilson et Katherine Heigl, figures de la comédie (euhm), donc je mets une musique un peu joyeuse, mais un peu angoissante quand même ». Bonjour le résultat !
Je vais m’arrêter de refaire le portrait de Dangerous Housewife.
Bonus
– Scènes supplémentaires (7 minutes) : 2 scènes
– Boucherie en banlieue : le tournage de Dangerous Housewife (9 minutes)
– Films-annonces
Sortie en VOD le 06 mai.