SYNOPSIS
“Cal, 22 ans, champion de France d’échecs et génie immature, combat ses adversaires avec une puissance impressionnante… Mais un adversaire pas comme les autres va changer la donne.”
(Source : Allociné)
LE FILM
Réalisation : Élodie Namer
Scénario : Élodie Namer
Directeur de la photographie : Julien Poupard
Casting : Michelangelo Passaniti, Lou de Laâge, Magne-Håvard Brekke, ..
Sortie française : 29 avril 2015
CRITIQUE
Premier long-métrage de la réalisatrice Élodie Namer, nous n’attendions pas grand chose de ce film qui avait pour sujet un tournoi d’échecs. Comme nous avions tort… “Le Tournoi” est un film français qui redonne confiance dans nos productions et s’avère extrêmement bien !
La première chose à noter est le travail de mise en scène de Elodie Namer pour rendre les échecs “sexy” et intéressant. Au lieu de traiter ce sport comme un vulgaire exercice intellectuel, la réalisatrice fait le choix de le traiter comme des combats. A travers les plans serrés sur des petits détails (l’oeil qui “lit” les différents mouvements), les travellings, le montage dynamique, on est plongé dans l’univers barbare d’un monde qui ne l’est pas.
Mais dans l’ensemble, on sent que la réalisatrice a voulu soigner son film visuellement et cela se ressent. Que ce soit au niveau des idées de plans ou de la lumière, Elodie Namer réussi à construire un réel univers visuel qui lui est propre. Un univers qui regorge d’interprétations et de symbolisme que nous avons apprécié de tenter d’analyser. Un univers qui n’est pas si propre qu’il n’y paraît où la jeunesse intellectuelle des échecs s’amuse, boit et baise.
Le film commence donc comme un simple tournoi d’échecs pour se transformer en traitement sur l’évolution du personnage principal Cal (joué par l’excellent Michelangelo Passaniti). Un personnage qui possède beaucoup au début et qui va graduellement tout perdre, jusqu’à se perdre lui-même dans les couloirs de leur hôtel (une scène qui bouscule les codes du film le faisant aller vers le fantastique). On en vient même à se demander si le combat que Col tient métaphoriquement n’est pas contre lui-même.
De l’autre côté, on suit les personnages secondaires qui manquent clairement de développement (mais le sujet n’est pas là). Mais ceux-ci permettent de rajouter un peu de légèreté dans un récit qui est souvent assez sombre et tendu. Certains vous diront que le scénario est pauvre, mais dans notre cas, il nous a paru simplement classique, mais transcendé par la réalisation.
Quoi de mieux que de finir en vous parlant de la musique de Dombrance qui sublime le film avec ses partitions d’électro, anxiogène par moment. Une bande-originale qui permet de créer de réels beaux moments et qui est une réussite à écouter d’urgence par ici.
Le Tournoi n’est donc pas le film qu’il paraît être. Elodie Namer réussi le pari de réaliser un premier long-métrage très abouti, d’instaurer un univers propre à elle avec une esthétique très léchée et une musique sublime. Bref, les échecs, c’est sexy et allez voir “Le Tournoi”.