Quand un loser naïf et un peu geek cherche l’amour, c’est parfois compliqué. Et quand en plus le créateur de la série qui s’intéresse à lui a une imagination débordante c’est vraiment très décalé tout en nous montrant quelques dérives de notre société et de la solitude urbaine. Résultat, Man seeking Woman est une petite série qui a tout ce qu’il faut d’attachant et d’intelligent pour fonctionner auprès d’un public connaisseur.
Car d’un côté Man Seeking Woman assume complètement son côté geek et son héros loser avec des bon nombre de références de qualité et l’irruption d’un univers imaginaire fort dans le quotidien de notre héros (attendez-vous à voir des trolls, des monstres japonais bizarres, des nazis, des voyages dans le temps et bien d’autres surprises) qui rendent toutes les situations que vit Josh bien plus drôles et surtout illustre de manière bien plus appuyée son quotidien, ses dilemmes, ses erreurs et histoires foireuses.
Et de l’autre côté, jouant complètement la carte surréaliste pour représenter tous les travers de la vie amoureuse d’un jeune citadin un peu paumé, la série nous amène régulièrement dans des situation délirantes qui peuvent à la fois faire sourire et en même temps nous faire réfléchir sur nos relations et notre façon de les gérer dans notre société moderne. Ici, envoyer un simple SMS nécessite un conseil de guerre, la mère fait subir un interrogatoire poussé à son fiston pour tout savoir sur sa nouvelle conquête ou un procès se met vite en place pour avertir notre héros qu’il est en passe de tromper sa copine du moment ! La métaphore n’est pas vraiment légère mais fonctionne complètement avec de très bonnes idées qui se renouvellent sans arrêt.
Il faut dire que, même quand les idées les plus graveleuses sont à l’écran, cela passe très bien, notamment grâce au caractère naïf de notre héros loser incarné par un Jay Baruchel qui offre son physique fragile et commun et sa gueule semi-déprissive à ce rôle qui lui correspond complètement. Il se montre attachant, à la fois dans sa quête et dans ses erreurs, rappelant évidemment ce que l’on a pu commettre dans toute tentatives d’approche ou de relation.
Particulièrement bien vue, réalisée avec les moyens qu’il faut, cette série de 10 épisodes de 25 minutes a un format parfaitement adapté à son propos qui reste anecdotique et proche du quotidien à sa manière. Et heureusement, cela a suffisamment fonctionné pour que la chaîne accepte qu’une nouvelle saison soit réalisée, en espérant que le créateur garde toujours cette patte à la fois irrévérencieuse, pleine d’idées et toujours touchante.