En allant passer une semaine à New York, on se devait forcément d’aller faire un tour à Broadway pour passer un bon moment devant l’une de ses nombreuses comédies musicales. Et notre choix s’est porté sur la toute récente Finding Neverland et aucune déception à l’horizon, le spectacle est à la hauteur et les chansons entêtantes comme il se doit être emporté par la magie de Peter Pan.
En 2004 sortait au cinéma Neverland de Marc Forster avec Johnny Depp dans ce qui est sans doute l’un de ses derniers bons rôles et l’un de ses derniers rôles sans maquillage. Le film, d’après le livre de The Man Who Was Peter Pan d’Allan Knee, racontait comme JM Barrie avait créé l’histoire de Peter Pan en rencontrant une jeune veuve et ses quatre enfants. A leur contact il trouve l’inspiration pour sa nouvelle pièce et le jeune Peter va se remettre à retrouver son imaginaire pour faire le deuil de son père. Une histoire largement inspirée de la vie de l’auteur avec évidemment quelques adaptations pour en faire un drame efficace tout en préservant la force d’évocation de l’imaginaire de JM Barrie qui est lui-même, d’une certaine manière, Peter Pan.
C’est donc cette histoire que reprend fidèlement la comédie musicale Finding Neverland qui vient de débarquer à Broadway en avril après quelques passages confidentiels en Angleterre qui lui ont permis de se peaufiner. Et on peut dire que les producteurs pour cette version new-yorkaise ont mis les petits plats dans les grands puisque pour interpréter les chansons écrites par Gary Barlow, ils ont fait appel à rien de moins que Matthew Morrison (le prof de Glee) dans le rôle de JM Barrie, Kelsey Grammer dans celui du producteur de théâtre et du capitaine crochet ou encore Laura Michelle Kelly dans les robes de la dramatique Sylvia Llewelyn Davies, tout cela dirigé par Diane Paulus récompensée pour la reprise de Hair. Autant dire qu’entre l’histoire et les personnes impliquées, il y a de quoi offrir un spectacle de qualité.
Et c’est bien le cas. Entre costumes, décors parfois impressionnants ou d’autres fois plus classiques et intimistes, mélodies brit-pop efficaces pour véhiculer toutes les émotions, une histoire qui comporte ce qu’il faut de touches d’humour et d’émotions, sans oublier le spectacle de l’imagination et des performances qui valent le coup d’oeil, les 2h30 de show passent à une grande vitesse, ne lassent jamais et nous laissent à la fin avec la gorge serrée et les yeux remplis d’étincelles.
Il faut dire que le public réagit aussi très bien dans la salle en étant parfois pris à partie lorsque nous entrons dans les coulisses du théâtre où est répétée la pièce Peter Pan de l’histoire. Les applaudissements sont toujours de la partie pour saluer les performances des acteurs, de Matthew Morrison qui porte beaucoup le show sur ses épaules, en particulier sur un Stronger particulièrement puissant mais aussi les répliques cinglantes de Grammer ou toute la grâce de Laura Michelle Kelly, magique dans sa chanson solo, mais aussi pour chaque passage des enfants que l’on sent bien soudés et qui prennent plaisir à jouer cette pièce qui comporte bien plus de séquences magiques que le film en faisant bien plus appel à l’imagination débordante de Barrie et Peter pour de véritables instants féeriques.
Et côté chansons, si l’hymne Stronger retient évidemment l’attention avec une mise en scène spectaculaire, on retiendra également l’enjoué Believe ou l’émouvant Neverland. Le répertoire est assez varié entre duos reposant sur l’émotion, chansons plus punchy et drôles ou véritables hits qui restent toujours en tête.
Au final, on passe donc un très bon moment devant ce Finding Neverland qui regroupe tous les ingrédients d’une comédie musicale réussie dans une recette appliquée à la perfection par une équipe impliquée qui se donne et communique comme il faut avec le public afin de l’entraîner dans son imagination et sa magie. Féerique.