Pendant que la culotte de Sophie Marceau faisait le buzz et que la foule n’avait d’yeux que pour le couple formé par Charlize Theron et Sean Penn, les projections ont commencé dans les salles du Palais, offrant aux festivaliers des sujets de discussion autrement plus intéressants et enrichissants.
Car, comme chaque année, les sorties de salles donnent lieu à des débats animés. Les films enchantent ou font enrager, estomaquent ou laissent de marbre, passionnent et électrisent. Bref, ils divisent les spectateurs. Rien d’étonnant à cela, puisque les films montrés sont aux antipodes les uns des autres, représentant différentes cinématographies, différentes cultures, différents styles de mise en scène.
Il y en a pour tous les goûts et c’est bien ce qui fait la richesse d’une manifestation telle que le Festival de Cannes.
On peut passer de la projection matinale de Mad Max : Fury road , film d’action époustouflant plongeant les spectateurs dans un maelstrom de bruit et de fureur, de sable brûlant et de vapeurs d’hydrocarbure, à celle de Notre petite soeur de Hirokazu Kore-Eda, présenté en compétition officielle, ou du bouleversant An de Naomi Kawase, proposé en ouverture de la section “Un Certain Regard”, deux films japonais intimistes, délicats et subtils comme des fleurs de cerisier.
On peut aussi être propulsés dans l’univers médiéval-fantastique du Tale of tales de Matteo Garrone, également en compétition officielle. Ou encore aller picorer des films dans les sections parallèles, y découvrir le dernier Philippe Garrel, L’Ombre des femmes, film inaugural de la “Quinzaine des réalisateurs” ou voir le couple Tahar Rahim/Adèle Exarchopoulos jouer Les Anarchistes en ouverture de la “Semaine de la Critique”.
Difficile de ne pas trouver son bonheur dans l’une ou l’autre des salles de la Croisette. A condition, bien sûr, d’avoir la chance de pouvoir accéder aux projections…
Rien n’est acquis, car les séances affichent toutes rapidement complet et l’entrée en salle obéit à un ordre de priorité strict, selon une hiérarchie d’accréditations bien définie. Mieux vaut arriver en avance pour ne pas risquer de se retrouver au bout d’une file d’attente interminable, d’autant qu’avec les mesures de sécurité renforcées, la circulation autour du Palais des Festivals est considérablement restreinte. Certains courageux n’hésitent pourtant pas à braver ce magma humain pour tenter de glaner des invitations, sésames indispensables pour assister aux projections de la sélection officielle. Les mouvements de foule, la cohue, cela fait aussi partie du folklore cannois, au même titre que les tenues de gala pour les projections du soir, la montée des marches et son défilé de stars.
Enfin, la vraie star du jour, c’était incontestablement le Mad Max : Fury road de George Miller, qui a électrisé les festivaliers de tous poils, fort de ses scènes d’action d’anthologie, qui ringardisent la plupart des blockbusters sortis en salles récemment.
On laisse refroidir les moteurs et on attaque le troisième jour de projections, avec de nouvelles belles surprises en perspective…