Outcast, tome 1 – Possession

Par Fredp @FredMyscreens

Le nouveau comic book de Robert Kirkman vient de sortir, l’occasion pour l’auteur de proposer quelque chose de différent de Walking Dead avec une ambiance diaboliquement noire et oppressante. Pour ce premier tome d’introduction, Outcast est une vraie réussite !

Avec le succès en librairie comme à la télé de Walking Dead, on aurait tendance à oublier que Robert Kirkman est un talentueux auteur de comic book qui sait toujours écrire des personnages réalistes et attachants avec un sens inné des dialogues percutants et qui sonnent vrai. C’est le cas dans Invincible, mais aussi dans les autres projets qu’il peut mener en parallèle à l’instar du Maître Voleur. Avec Outcast, il s’embarque dans un tout autre récit. Alors que ses zombies sont le prétexte à une étude de personnages devant reconstruire une société, cette fois il s’embarque dans un véritable récit d’horreur.

Le récit se concentre sur Kyle Barnes, qui est impliqué dans des cas de possession depuis son enfance lorsque sa mère n’était plus elle-même puis que sa femme a souffert des mêmes troubles. Depuis, il s’est éloigné du reste de sa famille, solitaire avec pour seul ami, le révérend Anderson qui va lui demander un coup de main pour un exorcisme. Alors c’est le déclic et Kyle va chercher à en savoir plus sur la malédiction qui le poursuit en retrouvant un semblant de sociabilité.

Evidemment, ce premier tome n’est qu’une introduction et doit poser toutes les bases de la série avec son personnage auquel on s’attache très rapidement en comprenant bien par quels difficiles événements il est passé. Son duo avec le révérend est tout de suite crédible, d’autant plus que lui-aussi nous fait tout de suite part de ses doute sur ce qu’il se passe et sur la religion, évitant alors d’emblée au récit d’avoir un côté prêcheur qui aurait été gênant. L’écriture est rythmée et commence déjà à poser de nombreuses questions sur le passé et le rôle possiblement mystique de Kyle et le phénomène des possessions qui semble prendre de l’ampleur dans le voisinage.

Mais surtout, Kirkman a su très bien s’entourer avec le dessinateur Paul Azaceta qui apporte toute la noirceur nécessaire à ce récit d’exorcime. Dès le premier chapitre avec l’exorcisme d’un gamin particulièrement horrible, on est pris dans l’histoire et dans l’ambiance angoissante pour ne jamais s’en échapper. Il y a ici tout ce qu’il faut d’oppression pour se sentir mal à l’aise, tant dans l’articulation du récit et ses personnages inquiétants que dans le dessin, donnant alors à Outcast une identité forte dès le départ.

Bref, la nouvelle série de Kirkman commence très bien et il n’est pas étonnant que ses premières ventes aient été à la hauteur et qu’une série télé devrait déjà voir le jour très vite. Avec ses personnages auxquels on est déjà attaché et les questions posées auxquelles on aimerait bien quelques réponses, il est certain que l’on ne loupera pas le second tome de Outcast pour s’enfoncer encore plus dans cette ambiance glauque qui devrait s’accentuer.