La saison 2 reprend la suite logique de la saison 1, avec le procès de Joe Miller. En parallèle, l'affaire Sandbrook dont le capitaine Alec Hardy avait la charge refait surface.
J'avais apprécié la première saison de Broadchurch . Vraiment. Malgré quelques défauts, la sincérité de cette œuvre atypique faisait mouche. Et la fin, sans concession, laissait un goût amer à ses téléspectateurs. Oui mais voilà. La conclusion se suffisait à elle-même et n'appelait pas de suite. Vraiment pas...
Pourtant elle est là. Et elle a du mérite. Chris Chibnall aurait pu choisir la solution de facilité, mettre en scène un nouveau meurtre et changer de casting. Idée simpliste qui aurait tué la série car un nouveau meurtre à Broadchurch n'est pas très crédible. Non, il a décidé de filmer une chose rare qu'on ne voit pas souvent dans une série policière : la vie après la révélation de l'identité du meurtrier. Je ne m'y attendais pas et j'ai été agréablement surpris. Suivre le procès du meurtrier de Danny Latimer pendant huit épisodes est vraiment un choix couillu qui fonctionne plutôt bien car il n'est pas spectaculaire. Il n'y a pas de retournements de situations, le tueur reste tueur, pas d'autres suspects, juste l'avocate de la défense qui utilise la saison 1 pour raconter une autre histoire.
Bref, cette partie de la saison 2 est vraiment réussie. Le problème se trouve dans l'autre composante de cette deuxième salve d'épisodes. L'enquête sur le cas de Sandbrook. Là aussi, l'affaire découle directement de la première saison (brièvement évoquée par un Alec Hardy encore traumatisé). Elle arrive donc de manière naturelle mais souffre pourtant d'un problème de taille : elle n'est pas vraiment intéressante. Les personnages qu'elle nous amène avec elle sont tous des têtes à claques et elle ne requiert pas vraiment notre implication car rien ne nous est donné pour résoudre ce(s) meurtre(s). Vraiment décevant, d'autant qu'elle nous éloigne de Broadchurch à chaque épisode.
Et c'est là, la principale faiblesse de cette deuxième saison. Elle semble écartelée entre ces deux sujets, totalement inconciliables et ne pouvant, finalement, en traiter aucun des deux de manière définitive. C'est dommage, d'autant que le deuxième bien que logique dans cette suite, semble n'être là que pour combler le vide laissé par la révélation du meurtrier, en matière de mystère criminel. Notre petite bourgade étant à présent concentrée sur le procès de Joe Miller.
Bref, Broadchurch 2 vaut le coup d'oeil si vous avez aimé la première saison (sinon, passez votre chemin), mais son impact est amoindri par des imperfections dommageables (Sandbrook). Reste tout de même des ajouts intéressants (les deux avocates), une très belle poursuite du travail entamé en saison 1 sur la difficulté de faire son deuil et des scènes magistrales (Miller qui parle à son fils, l'excommunion, etc...). Par contre (et encore plus que l'an passé), la conclusion semble finale (toutes les intrigues ont trouvé une fin logique), or, une saison 3 est déjà assurée. Au grand bohneur de Chris Chibnall, qui clame avoir toujours voulu faire de Broadchurch une trilogie. Je demande à voir.