J'ai honte... Je suis allé voir Fast and Furious 7 au cinéma. Un moment de faiblesse. Parti pour voir Shaun le Mouton , il s'est avéré qu'il n'y avait pas de séance et de toute façon j'avais besoin d'un film bien con. Une chose en entraînant une autre... Et voilà que je me cherche des excuses... Mais reconnaissez-moi l'honnêteté d'assumer mes choix. J'aurais pu le cacher. Mais j'en parle. Et pas forcément en mal en plus...
Dominic Toretto et sa " famille " doivent faire face à Deckard Shaw, bien décidé à se venger de la mort de son frère.
Les guillemets encadrant famille dans le synopsis officiel m'amusent beaucoup. Il faut dire que les personnages utilisent ce mot avec une insistance tellement appuyée qu'il ne semble plus signifier grand-chose dans le film. D'où mon amusement à le voir mis en exergue de la sorte. Mais je m'égare déjà...
Critiquer Fast and Furious pour sa bêtise rance, l'énormité de ses situations, sa misogynie (si j'ai bien compris le principe, à chaque nouvelle menace, on planque Mia, la femme fragile, pendant que les bonhommes vont régler le problème) ou la "finesse" psychologique de ses personnages (The Rock se place là) équivaut à essayer de battre à la course une formule 1 avec une Twingo (pour rester dans le thème). Ça ne sert à rien. Donc je ne m'y abaisserai pas et j'estimerai que vous vous en êtes rendu compte par vous-mêmes.
Non, à la place évoquons les côtés intéressants de Fast and Furious 7 . Oui, oui, il y en a. On a tous besoin de moments où on peut déconnecter son cerveau et se laisser porter par un film où les neurones ne sont pas requises pour comprendre et apprécier le spectacle. Le film de James Wan a la capacité de provoquer chez le spectateur une régression totale, presque enfantine, le poussant à accepter des situations grotesques et créant en lui un désir de destruction explosive. Comme un gosse qui casse ses jouets avec une abnégation qui force le respect. On en est là devant . On en vient à espérer des moments débiles et jubilatoires remplis d'explosions, de combats à mains nues et de répliques qui tachent (The Rock se place là, bis). Et on rit de bon cœur quand le réalisateur (qui n'a hélas pas perdu ses tics de réalisation qui donnent la gerbe) nous offre encore plus qu'on espérait. Traverser des buildings en bagnole, sauter d'un avion en voiture, courir sur un bus qui tombe dans le vide, etc... C'est même presque dommage que toutes ces prouesses grotesques aient été dévoilées dans les diverses bandes-annonces. La découverte en est quelque peu gâchée. Fast and Furious 7
Ce film est en fait totalement anachronique. On se croirait revenu dans les années 90 quand les gros films d'action faisaient la loi du Box-Office. Quand ils inondaient nos cerveaux de combats entre mâles alphas, d'idées misogynes et de méchants cupides et très méchants très vite remplacés par leurs frères encore plus méchants et cupides dans la suite. Bref, cet esprit bon enfant et insouciant qui caractérisait le cinéma hollywoodien de l'époque et que Sylvester Stallone a essayé de raviver (avec moins de réussite) dans ses Expandables . Je ne sais pas si a toujours été cela (je ne le crois pas, mais je ne les ai pas tous vu) mais c'est ce qui ressort de ce septième opus. Et c'est très curieux, cette impression d'avoir voyagé dans le temps une fois le film achevé. Fast and Furious
Fast and Furious 7 est la quintessence de ce que la saga a à offrir. En laissant les défauts de côté (chacun est libre de le faire ou non), on se retrouve face à un spectacle débile et régressif qui peut faire du bien quand on a besoin de s'aérer l'esprit. Oui, je suis le premier surpris de ce que je viens d'écrire.
Note: Je me refuse à noter ça !
Bande-Annonce: