Ça ressemble à un titre d’une émission d’M6, ça donne envie de dégainer la pancarte avec la note zéro dessus, sauf que c’est pire qu’une émission d’M6 ! On pourrait ranger Un voisin trop parfait au rang de téléfilm du dimanche 13h de la TNT, mais à mon avis, même la TNT n’en voudrait pas. À la limite, il faudrait être dans l’état de James Franco dans Every Thing will be fine pour pouvoir se coltiner Un voisin trop parfait.
Un voisin trop parfait est une vaste comédie, sorte de bouffonnerie médiocre où vous êtes le roi des idiots, ni plus ni moins, tant le niveau est élevé. Et dès les premières images vous êtes subtilement prévenus : si vous cherchez des acteurs talentueux, une réalisation particulièrement fine et recherchée, un scénario à vous ronger les ongles, désolé, mais ça ne sera pas dans ce film. Salut !
Je ne sais même pas par où commencer !
Le plus flagrant… je ne peux même pas dire le plus flagrant, tout est négativement flagrant ! Argh ! Je ne sais pas si Adobe Photoshop est un partenaire du film, en tout cas, le visage de Jennifer Lopez est un énorme placement de produit pour le logiciel ! On ne voit que la netteté de sa peau à l’image, alors que les autres acteurs, pauvres mortels, doivent se contenter d’un simple maquillage qui laisse transparaître leurs pores. Donc, à la vue de Jennifer Lopez (normalement, vous ne devriez pas voir le film, à moins d’être maso) pas la peine de frotter vos yeux, votre vue n’est pas floue, c’est juste que le budget effets spéciaux est sur son visage.
Question : qui a dit qu’on pouvait s’improviser acteur ? Personne je crois. Un voisin trop parfait est une belle preuve de talent inexistant où l’émotion est aussi vive que le regard d’un poisson rouge dans un aquarium trop sale (ou que le regard de James Franco dans…. cf. la vanne un peu plus haut). L’œil est vide et le visage mono expressif, *ronflements*. Le scénario a été écrit sur un vieux mouchoir usagé, listant un nombre incroyable de clichés : mon cœur balance entre la pose partiellement dénudée et naturelle de J-Lo à la fenêtre, en pleine méditation/admiration ; le plan retraçant la musculature poisseuse en sueur du beau gosse ; les événements tragi-comiques qui prennent le temps pour se développer, laissant ainsi nos héros le temps de se retourner (ouf ! J’ai presque failli mourir, c’en était moins une).
Deux choix se proposent à vous : soit vous prenez Un voisin trop parfait au premier degré et dans ce cas-là, vous risquez de trouver le temps long. Soit vous le prenez au second degré et vous rirez beaucoup (meilleure manière). Ne le voyez pas comme un mauvais moment à passer, mais comme une suite de clichés et de séquences absurdes qui vous feront mourir de rire.
Sortie en salles le 20 mai.