Réalisateur : Jim Mickle
: Michael C. Hall, Sam Shepard, Don Johnson, Nick Damici...
: 1989. Texas. Par une douce nuit, Richard Dane abat un homme qui vient de pénétrer dans sa maison. Alors qu'il est considéré comme un héros par les habitants de sa petite ville, il est malgré lui entraîné dans un monde de corruption et de violence.
Critique :
Ça y est, Michael C. Hall laisse enfin tomber la chemise ensanglantée de Dexter pour un rôle qui marquera sa carrière mais tout en restant dans une certaine continuité.La construction de ce film est assez spéciale puisque l'on assiste à trois actes, jusque-là rien d'anormal, mais qui correspondent chacun à un genre cinématographique différent.Le premier acte est un thriller intimiste à la Blue Ruin (un petit thriller génial sortit cet été). Les scènes de tensions sont omniprésentes et on est absorbés durant ces 45 minutes. De plus, Michael C. Hall campe un mec un monsieur tout le monde auquel beaucoup de spectateurs peuvent s'identifier, ce qui amplifie encore cette angoisse permanente (tout comme son excellente B.O. ). A chaque fois qu'il apparaît à l'écran, Sam Shepard glace le sang en tueur psychopathe. C'est d'ailleurs dans cet acte que la photographie bleutée est la mieux exploitée et la plus présente. Cet acte prend ainsi fin suite à un twist scénaristique bien senti et à l'apparition d'un personnage haut en couleurs joué par Don Johnson.
Nous voici maintenant devant un buddy movie, oui un buddy movie, je vous laisse le temps de réagir... Si beaucoup ont souligné la rupture de ton entre le premier et le troisième acte, je trouve personnellement que c'est celui-ci qui brise le plus l'ambiance installée au début du film. Je préfère prévenir, je n'ai rien contre les buddy movies (regardez le très bon Hot Fuzz ou les 21/22 Jump street), mais là, ça arrive un peu comme un cheveux sur la soupe. Le réalisateur maîtrise ce genre et rend cet acte très intéressant et sympa à regarder (d'autant qu'il est ponctué de touches d'humour bien senties). Ce que je trouve dommage, c'est que le personnage froid et psychopathe de Shepard se transforme en figure paternelle un peu bourrue, même s'il est toujours aussi impliqué dans son rôle. Je vous mentionnais plus haut que le personnage de Don Johnson marquait la rupture de ton entre les deux actes, et bien mon avis sur ce personnage est en demi-teinte. Je m'explique, ce personnage est génial (bien écrit, bien interprété, drôle...) et colle donc parfaitement à cet aspect Buddy movie... Et c'est ça le problème, il ne colle absolument pas avec l'atmosphère oppressante du début et c'est bien dommage...
Pour finir, le film, à la fin du 2nd acte, se permet de nous balancer une révélation en plein visage, et là, le film par complètement dans le décor. Bon me faite pas dire ce que j'ai pas dit ça reste bien interprété et somme toute divertissant mais bon, cet acte se révèle assez imparfait. Ainsi, il se divise en deux partie : la préparation des 3 anti-héros pour le massacre final et ce massacre final. Là où le film échoue le plus, c'est dans ce massacre justement. En effet, aucun des éléments de cet acte n'a d'intérêt vis à vis du reste du film. L'hémoglobine coule à flot sans forcement d'intérêt, la violence explicite est en décalage complet avec ce stress permanent qui faisait le charme du 1er tiers, le tout aboutissant sur une morale très douteuse.
Cold in July, c'est un film qui pouvait se révéler comme le thriller surprise de ce début d'année 2015, le résultat : un film juste divertissant, rien de plus, dommage... Il se révèle cependant être une bonne rampe de lancement pour la carrière ciné de Michael C. Hall.