Réalisateur : David Fincher
Casting : Ben Affleck, Rosamund Pikes, Neil Patrick Harris, Tyler Perry, Emily Ratajkowski...
Nationalité : Etats-Unis
Le couple Nick/Amy représente l'archétype du couple parfait des comédies romantiques anglophones. Cependant, alors que leur relation bas de l'aile, Nick rentre chez lui et se rend compte que sa femme a disparue. Il devient ainsi " l'homme le plus détesté d'Amérique ", tout le monde le pensant responsable.
On sait pas trop ce qu'elle lui a fait mais Fincher a toujours eu un différend avec la société. Gone Girl, son nouveau film, entre ainsi dans ce cercle privé de sa filmo, se rangeant au côté de Fight Club, The social network et Millenium.
Les trailers, très mystérieux, nous laissaient présager un film de disparition dont Fincher a le secret. Cependant, il n'en est rien. Enfin si, mais tout est révélé au bout d'une heure (sur 2h30). L'intérêt du film réside dans cette seconde partie, brillante de machiavélisme. Cette dernière partie mène d'ailleurs, sans vous spoiler, à une fin oppressante qui, personnellement, m'a beaucoup fait réfléchir sur les questions que soulève le film.
D'ailleurs, en parlant des questions qu'il soulève, il y a un autre aspect qui le différencie des autres films du genre : sa portée. En effet, il soulève d'énormes réflexions sur la société moderne, à commencer par le mariage. Libre à vous d'interpréter le film mais il m'a parut dénoncer un rapport au mariage trop futile aujourd'hui, presque fonctionnel et intéressé. Quand je dit fonctionnel, c'est notamment pour servir l'apparence, d'ailleurs, c'est la seconde critique du film. Tout le long du film Ben Affleck doit convaincre par sa posture, ses mots et estdescenduu à n'importe quelle erreur. Enfin, le film n'épargne pas non plus les médias. En fait c'est surtout cette société accro à l'info 24/24 qu'il blâme, dans la mesure où elle croit tout ce que les médias disent et que leur opinion est très versatile.
Dans cette optique, le cinéaste aime jouer avec nos ressentis vis à vis des personnages. D'ailleurs, ceux ci sont magnifiquement interprétés par un casting incroyable. Même si Ben Affleck est excellent, c'est Rosamund Pike qui tire son épingle du jeu en jouant sur plusieurs tableaux. D'ailleurs on ressent une forte influence hitchcockienne (physiquement et moralement). On notera aussi l'excentrique Neil Patrick Harris brisant brillament son rôle de Barney Stinnson qu'on lui collait depuis 2005, tout en restant dans une certaine continuité.
Naturellement, il y a un autre domaine dans lequel Fincher excelle, c'est la réalisation et l'ambiance. Associé à un duo de compositeurs (Trent Reznor et Atticus Ross) ainsi qu'à un chef opérateur (Jeff Cronenweth) brillants, il créé une ambiance oppressante même dans les moments les plus joyeux, le tout mené par une importante tension sexuelle.
Sortant des sentiers battus avec ce film très intelligent et mature, Fincher nous fait réfléchir tout en nous divertissant , ce qui est assez rare pour le souligner. En nous plongeant dans une atmosphère glauque, il réalise un film fort, mais à ne pas mettre entre toutes les mains.