On the road again !
Avec Junkie XL (Tom Holkenborg dans la vie civile) à la sono, c’est un tout autre kérosène que George Miller s’apprête à verser dans le moteur de son Mad Max. Succédant à Brian May et Maurice Jarre, et préféré à John Powell et Marco Beltrami, l’héroïnomane des infrabasses eu un an et demi pour définir le tracé musical de ce quatrième volet. Bien connu pour ne pas être un disciple de l’économie sonore (cf. Man Of Steel, 300 Rise Of An Empire), il s’arme d’un lourd arsenal de percussions et de modules électroniques afin d’accompagner le plus efficacement possible le carnage mécanique orchestré par le cinéaste. Au final, si cette bacchanal, dans l’air du temps en parant son esthétique de la cape du Dark Knight tissé par Hans Zimmer, s’insère parfaitement dans l’environnement du film (logique lorsque l’on sait que le style du studio Remote Control tend à jouer sur la même portée que les bruitages), elle épuise, en revanche, rapidement nos esgourdes en ayant ainsi le pied lourd sur l’overdrive. On appréciera alors d’autant plus ces courtes et agréables haltes tragiques au cours desquels le compositeur s’approprie l’esprit de l’Adagio For String de Samuel Barber. (3/5)
Brian Tyler, compositeur historique de la franchise Fast & Furious, remet les mains dans le cambouis après avoir laissé son homologue espagnol Lucas Vidal (dont la partition demeure toujours inédit… du moins sur support physique) prendre la direction des opérations sur le précèdent épisode. Loin du rythme brésilienne qu’il imprima au cinquième opus, ce nouveau sprint, gonflé de rifs et de blocs électroniques, s’inscrit dans ce que sa mécanique peut produire de plus massif et de plus enlevé pour le genre. Les rotatives de l’opulence symphonique fonctionne donc ici à plein régime dans une édition opulente qui repousse les limites de la brutalité orchestrale, risquant d’abîmer définitivement la motricité du score. Heureusement, les quelques jolies escapades romantiques disséminées ça et là (Awakening, Homefront, No More Funerals, Family) viennent rompre la fureur d’une composition costaude mais désormais quelque peu dépassée par l’agilité dont fit preuve Nathan Furst sur Need For Speed. (3/5)
On prend les mêmes et on recommence. Thomas Newman remonte de nouveau la route des Indes, mais voyage, cette fois-ci, léger, son nécessaire de couture se trouvant déjà là-bas, sur place, au pied du Marigold Hotel. Il y rejoint son ami cinéaste John Madden, avec lequel il a bien décidé de profiter des plaisirs proposés par ce pays baigné de couleurs et d’épices. En prè-retraite depuis quelques années en entretenant grassement la routine au sein de laquelle s’est enfermé son écriture, Newman se borne ainsi, une nouvelle fois, à raccommoder les anciennes pièces créées lors de son premier voyage sur une paire de nouveaux motifs, tout en y entremêlant une pop indienne dont la qualité de la sélection autorise l’auditeur à les écarter de son plan de visite. Malgré cette oisiveté, d’autant plus aberrante pour les fans du compositeur que l’on sait sa baguette capable de mouvements beaucoup plus éclatants, les vapeurs d’une voix féminine très « couleurs locales » et le parfum s’échappant des instruments hindous permettent tout de même d’y passer un agréable séjour. (2.5/5)