SYNOPSIS
“Julien et Marguerite de Ravalet, fils et fille du seigneur de Tourlaville, s’aiment d’un amour tendre depuis leur enfance. Mais en grandissant, leur tendresse se mue en passion dévorante. Leur aventure scandalise la société qui les pourchasse. Incapables de résister à leurs sentiments, ils doivent fuir…”
(Source : Allociné)
LE FILM
Réalisation : Valérie Donzelli
Scénario : Jérémie Elkaïm, Valérie Donzelli d’après l’oeuvre de Jean Gruault
Casting : Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm …
Sortie française le 30 septembre 2015
CRITIQUE
Marguerite et Julien est un film que je suis allée voir à reculons sachant qu’il s’agit d’un genre qui me plaît généralement peu. Je n’ai pas eu tort, mais plus que le genre qui ne me correspond pas, c’est pour moi un film parsemé de défauts.
Malgré un jeu très moyen de la part des acteurs, je pense sincèrement que le film aurait pu être meilleur si Valérie Donzelli s’était moins égarée. On se retrouve avant tout dans un film de style classique qui s’associe bien avec cette histoire inspirée de faits réels. Mais on remarque assez vite les tentatives de la réalisatrice pour donner des effets de style à ce drame. Ces tentatives, faites pour donner un autre visage au film, ne sont finalement pour moi plutôt que des défauts.
Dans un premier temps ce qui m’a le plus troublé est le mélange des époques. Marguerite et Julien est une histoire qui prend place au 17eme siècle, alors pourquoi se retrouver face à à des vêtements de notre époque, un poste de radio ou encore un hélicoptère (et j’en passe) ? Il y a bien évidemment l’envie de rendre cette histoire au sujet fort intemporelle, mais le nombre d’anachronismes est si peu discret que cela en devient dérangeant.
Dans un second temps ce qui m’a perturbé dans ce film de Donzelli, c’est le mélange de genres. Bien évidemment, c’est un film de romance et de drame, mais on fait face à quelques scènes qui touchent à autre chose. On retrouve du fantastique avec nos deux protagonistes qui sont imagés tels des fantôme à un seul et unique moment du film. Il s’agit d’une scène très belle et très poétique et le genre du fantastique aurait probablement fait un beau mélange avec le style classique du film. Mais celui-ci ne se retrouvant pas par la suite et n’étant donc que passager, il finit par faire tâche. Peut-être me diriez-vous que la fin fait également partie du genre et rejoint cette scène, mais pour moi, la fin rejoint plutôt le genre du comte au vu de sa narration qui suit des images de nature comme si celles-ci étaient imprégnées de l’histoire “cruelle” des deux personnages. Une fin qui se veut être belle, mais qui n’était pour moi pas essentielle.
Enfin on fait également face à un épisode “documentaire” où plutôt que de suivre l’action de l’arrestation de Marguerite et Julien, on se retrouve devant un série d’images comme on peut retrouver dans les documentaires parlant d’histoires réelles et où l’on utilise des photos d’archives pour imager les évènements. Ce passage en plus de se détacher du reste du film de part son aspect, coupe également selon moi l’ambiance du film. L’arrestation est un moment fort qui conduit les deux amants vers une fin qu’ils ne pouvaient probablement pas éviter, mais le défilement d’images empêche d’après moi au spectateur de vivre ou de ressentir les sentiments et la tension de l’instant vécu par les personnages.
Vous l’aurez compris, Marguerite et Julien est un film qui ne m’aura nullement émue ou séduite. Il s’agit pour moi simplement d’un film rempli d’essais de styles qui ne conviennent pas ou ne sont pas suffisamment mis à l’oeuvre.