C’était un après-midi en semaine, Manureva m’appelle et me dit : « tu voudrais vivre une aventure un peu folle avec moi ? ». J’aime bien le mot aventure, il éveille l’excitation chez moi. Elle me demandait si je souhaitais partir avec elle le 24 mai, pour participer à la cérémonie de clôture du 68è Festival de Cannes (tout compris). Waouh ! Elle a l’art de gagner les concours.
C’est ainsi, que nous avons embarqué le 24 dans le TGV de 7h19, notre tenue spéciale « montée des marches » dans nos valises, direction la croisette. Ce ne fut pas une mince affaire de trouver une tenue adéquate : parce qu’on n’a pas forcément le budget pour aller avec (non Dior n’est pas accessible à tous) et puis surtout, il faut voir grand, glamour, chic. « Trop » ne fait pas partie du vocabulaire cannois.
Je partais avec deux idées en tête : 1. Qui dit beau concours, dit star et qui dit star, dit lunettes de soleil et rien que les lunettes de soleil (pas toute nue non plus !). 2. Voir Jake Gyllenhaal de très très près. Je peux déjà vous spoiler la fin, nous n’avons pas vu mon mari. Au moins, j’étais au même endroit, en même moment et pas très loin, ce qui est toujours mieux que des kilomètres de séparation.
Arrivées à 12h30 à Cannes, nous avons rejoint l’hôtel Gray D’Albion (excusez du peu), afin d’y déposer nos valises et rencontrer les autres gagnants ainsi que l’équipe de choc et de charme d’OCS (c’est eux qui offrait ce grand bonheur). Programme : accréditation temporaire et nominative pour la journée, donnant accès aux « coulisses », à l’arrière du palais et à notre déjeuner au bord de la mer à la plage des Palmes. La plus grande difficulté a été d’éviter les coups de soleil en soulevant la coupe de champagne durant l’apéro. Dur. Un déjeuner délicieux, autour de la bonne humeur. Vent de panique (non, je n’en fais pas de trop. Je vous l’ai dit, on en fait jamais de trop durant le festival) avec l’arrivée d’un énorme nuage gris et de la fraîcheur. Ce n’est pas un nuage qui va gâcher notre montée ! Ensuite, notre duo a fait un détour pour voir le palais vide, l’effervescence des passants, les fameux escabeaux, l’organisation (ça parait simple comme ça devant sa télé) et nous en avons profité pour faire une bise au jeune V., qui a vécu son premier festival comme blogueur et qui allait tenter de dénicher une invitation pour la cérémonie (tout le monde n’a pas notre chance). Il a réussi, pour ceux que ça intéresse, il est tellement débrouillard ce garçon ! Passage à la boutique officielle pour Manureva, faut dire que les cartables bleus distribués à la presse étaient très chouette. Fin de cette petite promenade avec le retour à l’hôtel et la découverte de notre chambre 4 étoiles. Petite frayeur : nos valises ont mis du temps à arriver dans notre chambre, nous faisant perdre de précieuses minutes qui auraient été utiles à nos coiffures. Ah oui, j’ai oublié de préciser, vous ne montez pas les marches quand bon vous semble. Vous avez un créneau horaire. Forcément, 15h30 à la chambre, nous devions être prêtes et présentes dans le lobby à 17h35. Nous avons pu seulement démarrer que vers 16h. Douche + lavage de cheveux + maquillage sophistiqué + tentative de coiffure sophistiquée + tenue + donner des coups de main à l’une et à l’autre, eh bien mine de rien, moins de 2h, c’est court pour se préparer.
Atteindre le tapis rouge
Vous allez sortir dehors, en tenue de soirée/gala/festival/de star, c’est votre première fois, vous êtes magnifique (si si, vous êtes beau quand même, plus qu’en temps normal). Le chemin jusqu’au palais est balisé, la police fait la circulation, il y a des voitures officielles qui arrivent en masse et l’entrée démarre au milieu de la rue (bien plus haut), c’est là qu’il faut montrer pour la première votre sésame, l’invitation. Juste avant ce passage, vous avez un paquet de personnes, essentiellement des femmes en tenue de soirée (de ce que j’ai vu, car vous ne pouvez pas vraiment vous attarder), avec des pancartes, vous demandant si vous n’avez pas une invitation en plus. Avec un peu de chance, on vous râlera dessus (mais j’y reviendrai dans un lance-flammes dédié). Des photographes (le genre de ceux qu’on croise en boite de nuit) nous ont arrêté pour nous prendre en photos. Cette impression d’être connu est exaltante, même si complètement erronée. Une fois le premier passage passé, nous avons marché jusqu’au second, plus près du palais, des gens accoudés aux barrières de sécurité vous regardent, là, on se dit qu’avoir une jolie démarche est un plus, même si on est personne. Deuxième passage. Nous approchons du palais qui est maintenant blindé de photographes, de monde et de gens. Nous n’entrons pas par le bout du tapis (il faut un billet orchestre), mais par l’entrée corbeille (c’est moins bien que l’orchestre, mais mieux que le balcon).
Moment fatidique
Une fois le troisième passage, nous sommes arrivées doucement sur les marches, hésitantes, puis tout s’est enchaîné à une vitesse folle, au point qu’il est impossible de comprendre ce qu’il s’est passé : on a envie de profiter du moment, mais en même temps de prendre des tonnes de photos. Choses très compliquées pour deux raisons : les photographes, d’une rare gentillesse, qui nous somment de nous pousser (n’oublions pas, nous ne sommes rien du tout) et les pousseurs, ces mecs qui vous disent d’avancer, de ne pas rester dans le passage, de ne pas prendre de photos, de vous pousser, d’avancer, d’avancer, d’avancer. Hey ! Mais laissez-moi le temps d’en profiter bon sang ! Je ne le fais pas tous les jours ! C’est stressant (je ne vous dis pas ma tronche sur les photos). Nous avançons lentement, regardant la tonne de photographes criant et flashant, nous tentons de nous photographier en prenant quelques poses sympathiques et nous essayons d’atteindre le moins vite possible les fameuses 24 marches. Une fois l’escalier atteint, rebelote : pousseurs, tentatives de photos. Et en ce qui m’a parue durer 2 minutes et qui en a durer 10 (enfin je crois), nous étions en haut. Quoi ?! Déjà ?? Une fois dans le palais des festivals, j’ai constaté que le personnel était très poli. Le groupe nous attendait à l’entrée de la salle, nos premières réactions nous sont demandées : « je n’ai pas compris ce qui s’est passé tant c’était rapide. Nous avons essayé de prendre notre temps, mais les pousseurs sont stressants ». Voilà comment j’ai ressenti cette expérience hors normes. Une fois installées dans la salle, nous nous sommes rendues à l’évidence que nous ne verrons que Jake Gyllenhaal (et les autres) seulement de notre place, heureusement, nous étions du côté du jury.
La cérémonie de clôture
Autre moment fort : le début de la cérémonie, cette musique distinctive, le discours de Lambert Wilson, l’arrivée du jury et comprendre que cette année, nous ne la regarderons pas devant notre télévision. Émotions. Nous y sommes ! Nous avons pu remarquer que le jury s’ennuie, qu’en vrai, c’est beaucoup plus émouvant, j’ai failli pleurer avec le très beau discours de Vincent Lindon. Une fois la cérémonie terminée, chacun se félicite et s’embrasse, tout le monde part, les techniciens enlèvent le décor, le film de clôture, La Glace et le ciel est annoncé. À la fin de la projection, l’équipe du film est applaudit.
68è Festival de Cannes – Cérémonie de clôtureEn attendant mon article, la cérémonie de clôture du 68è Festival de Cannes vue de l'intérieur. Mieux qu'à la télévision.
Posted by Miss Bobby on mercredi 27 mai 2015
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- Agnès Varda
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- John C. Reilly
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- Arrivée du jury
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- Laëtitia Casta
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- Michelle Rodriguez
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- Vincent Lindon embrassant le jury
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- Discours de Vincent Lindon
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- La Palme d’Or
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- Photo de groupe
Notre folle journée cannoise s’est terminée au Majestic, au restaurant La petite maison de Nicole, où certaines personnalités sont passées (Maïwenn, Michel Denisot, Leïla Bekhti, Emmanuelle Bercot) pendant que nous nous régalions de notre repas. C’est ici que le rêve s’est terminé, que le groupe s’est divisé et que nous avons remercié OCS pour cette formidable aventure. Nous avons rejoint quelques blogueurs fatigués par leur festival, nous avons tenté d’entrer à LA soirée sur le toit du Marriott, à défaut d’y avoir accédé, nous avons croisé Frances McDormand et Ariane Labed, nous avons pris l’ascenseur avec « l’adorable » Maïwenn aka la malpolie et Emmanuelle Bercot ou l’art d’être une personnalité connue et de te regarder de haut (elles ont certainement oublié qu’un jour, elles n’étaient rien. Elles sont encore loin d’atteindre George Clooney). Nous avons terminé en apothéose en soulageant nos pieds dans un bain chaud (merci les talons). Je vous passe la journée du lendemain, la « farandole de corn flakes » du petit déjeuner, la balade sur la plage, la bonne grosse glace, le cocktail sur une plage privé et le retour.
Un immense merci à Manureva de m’avoir choisie pour cette journée unique ainsi qu’à OCS pour ce très beau cadeau, l’organisation aux petits oignons, les autres participants ultra sympa et à Thierry et Géraldine, deux amours. Grâce à vous, je me suis senti star le temps d’une soirée !