En octobre dernier, nous faisions un petit tour des nouvelles séries et saisons d’adaptations plus ou moins éloignées de comics à la télé avec un aperçu des premiers épisodes. Maintenant que les saisons sont terminées, il est temps de faire un bilan. Alors qui de Arrow, Flash, ou des Agents du Shield ou de la police de Gotham a remporté le match cette année ? Verdict !
Comme en octobre, commençons donc par la plus ancienne de ces séries, Arrow et sa 3e saison. Alors qu’on avait moyennement adhéré aux 2 premières saisons où il fallait à chaque fois attendre les épisodes finaux pour qu’il se passe quelque chose, cette 3e saison a tout de suite multiplié les intrigues en introduisant de nouveaux statuts quo et de nouveaux personnages comme Ray Palmer ou la menace de Ras Al Ghul et de la ligue de assassins. D’emblée, le rythme est plus soutenu que précédemment, les personnages secondaires prennent plus le temps d’exister avec un Arrow moins mis en avant et les flashbacks inutiles se font bien plus rares alors on se laisse facilement prendre dans le bain.
Et pourtant les scénaristes ne semblent pas vraiment savoir dans quelle direction aller, multipliant les pistes sans vraiment les explorer, multipliant les morts/résurrection/changements de camps aussi souvent que possible pour retirer le plus de crédibilité au show. Mais ce côté too much dans les rebondissements parfois vraiment tirés par les cheveux ajouté aux bonnes scènes d’action n’est pas déplaisant si on laisse de côté notre besoin de vraisemblance. Reste qu’il y a tout de même de gros problèmes dans les traitements de personnages et en particulier celui d’Atom qui ne sert strictement à rien.
En parallèle d’Arrow, Warner a donc lancé la série sur the Flash. Et si les premiers épisodes arrivaient rapidement à faire en sorte que l’on s’attache au héros et à instaurer un mystère intéressant sur le bad guy de la saison, l’ensemble tient plus que bien la route. Contrairement à Arrow, Flash ne s’embarrasse pas de flashbacks, fait sans arrêt avancer ses personnages et nous entraîne dans un véritable parcours d’apprentissage pour notre héros qui commence à apprendre ce dont il est capable et donc ce qu’il doit faire. Au début, nous avons affaire à des bad guys (mention spéciale tout de même au duo d’ex-prison break qui s’éclate) de la semaine mais cette idée devient rapidement secondaire pour se concentrer avant tout sur les personnages.
Alors oui, l’intrigue à l’eau de rose tournant autour d’Iris West peut agacer un peu mais pour le reste, c’est une franche réussite avec ses révélations progressives et son suspense bien dosé jusqu’à un final de saison tout simplement parfait, jouant très justement sur l’émotion, l’action, les révélations et le teasing sur certaines choses à venir. A la fois attachante et trépidante, sans temps mort mais avec de vrais temps forts, the Flash est incontestablement la meilleure série du lot pour cette année et on espère bien que ça va continuer en 2e saison !
Côté Marvel, Agents of Shield a connu de gros déboires lors de sa première saison mais relevait le niveau une fois sa véritable intrigue lancée. Cette fois le show s’oriente vers un peu plus de fantastique en prenant les devants sur les prochains films en entamant une intrigue liée aux Inhumains. Et maintenant que les scénaristes savent où ils peuvent aller en faisant ou non appel aux références des films Marvel, tout est plus clair. Les personnages (avec une équipe plus étendue) sont plus caractérisés, l’intrigue plus maîtrisée et les coups de théâtre mieux sentis avec l’irruption d’un second Shield ou la révélation de l’identité de Skye.
Il est par contre dommage que la série n’arrive plus à retrouver l’esprit « famille recomposée» qui prenait le pas dans la première saison. Ici, les personnages, peut-être trop nombreux, s’éloignent régulièrement les uns des autres sans beaucoup d’explications par la suite, presque comme si chacun allait bientôt viver sa vie dans une intrigue secondaire et il faudrait par exemple attendre longtemps avant que Fitz et Simmons se reparlent de manière touchante comme avant. La série grille aussi malheureusement quelques cartouches d’emblée comme la présence de Lucy Lawless dans le premier épisode ou des adversaires un peu plus coriaces que ces inhumains de seconde zone.
En fait l’intrigue familiale tourne cette saison surtout autour de Skye et de ses parents et cet aspect est sans doute le plus intéressant (alors que Skye avait tout de même tendance à nous sortir par les yeux avant) de la saison (il faut dire que la personnalité de Kyle McLachlan ajoute un plus cette saison) mais il est dommage que l’ensemble de la série manque toujours autant de caractère, que ce soit dans sa réalisation sans personnalité ou ses personnages qui manquent toujours un peu de charisme.
Enfin, sans super-héros, il y a la première saison de Gotham qui nous a bien occupé aussi cette année. Après une entrée en matière intéressante malgré quelques hésitations, la série s’est rapidement transformée en cop-show classique dans un univers qui l’est moins avec son traditionnel méchant de la semaine à plus ou moins tordu suivant l’inspiration du moment. A côté de cela, seule l’intrigue mafieuse autour du Pingouin devenait intéressante alors que Gordon ne faisait que de la figuration et que le jeune Bruce Wayne restait coincé avec son majordome.
Mais petit à petit l’intrigue s’est déroulée, les personnages ont commencé à prendre de l’épaisseur et à se croiser pour obtenir une vraie galerie de personnages liées à des intrigues criminelles et mafieuses de plus en plus intéressante alors que l’univers très comic-book développé par la réalisation a su donner de la personnalité à la série. Alors on pourra toujours juger certaines prestations un peu top théâtrales à l’instar de Jada Pinkett qui en fait des caisses (alors que le Pingouin en fait tout autant mais ça passe beaucoup mieux) mais l’ensemble se tient plutôt bien et devient vraiment intéressant dans sa seconde partie, à partir du moment où Gordon doit regagner ses galons pour assainir la ville et où les bad guys prennent plus d’ampleur (mention spéciale à Milo Ventimiglia). On suivra donc la seconde saison avec beaucoup d’attention car le potentiel est toujours là.