Une belle fin "Still Life"

Par Cinealain

Joanne Froggatt, Karen Drury, Andrew Buchan, Paul Anderson


Production Britannique, Italienne

Une belle fin a été également primé, entre autres, au Festival de Reykjavic, d'Abu Dhabi et d'Edimbourg. Dans ce dernier prix d'interprétation pour Eddie Marsan .

Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May, un homme solitaire, un brin maniaque, se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c'est à lui de retrouver des proches.

Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus...

Trop scrupuleux dans son travail, son patron le juge trop lent. Licencié, John May doit néanmoins remplir sa dernière mission : trouver des personnes qui assisteraient à l'enterrement d'un certain Wiliam Stoke.

Au cours de ses recherches, il fait son maximum et croise la douce Mary . En cours de route, il se pose lui même des questions sur sa place sur cette Terre...

, cinéaste inconnu en France, metteur en scène et producteur d'un obscur film inédit en France, Sri Lanka national hand ball team, réalisé en 2008, est surtout l'heureux producteur de Full Monty.

L'idée d'Une belle fin est partie d'une interview qu'Uberto Pasolini a lue dans un journal de Londres, sur un employé des pompes funèbres. Intéressé par le sujet, le réalisateur a alors rencontré de nombreux salariés dans cette branche et assisté à plusieurs enterrements pour apporter de la crédibilité à son film.

Le thème principal du film est l'isolement social des gens, qui sévit de plus en plus dans notre société et qu'a voulu dénoncer le réalisateur.

Le titre original d'Une belle fin , Still Life, peut être interprété de deux manières. Il peut signifier "vie immobile", comme celle du héros, pour qui rien n'évolue. Mais il peut également vouloir dire "encore la vie", titre qui serait ainsi le reflet du sujet profond du long métrage.

Pour créer le personnage de John, Uberto Pasolini s'est inspiré de sa personnalité mais également de ses qualités "manquantes". Il explique : "Je me suis un peu inspiré de moi-même pour écrire ce personnage, qui me ressemble, par exemple dans son sens de l'organisation, jusqu'à la maniaquerie. Mais aussi de ce que je sais que je ne suis pas : je n'ai pas sa générosité, ne suis pas prêt à m'ouvrir à de nouvelles relations si je ne l'ai pas décidé, si je ne peux pas les contrôler. C'est aussi sans doute pour corriger ce tort que j'ai fait ce film."

S'il n'a pas voulu imiter son style, le but d'Uberto Pasolini en réalisant Une belle fin était de se rapprocher des films de Yasujirō Ozu, réalisateur japonais connu pour son cinéma modeste et intériorisé.

Séance de rattrapage pour ce film à nul autre pareil.

À la fois, producteur, et scénariste Uberto Pasolini réalise avec brio cette "Belle fin" qui aborde un sujet difficile, douloureux, très loin des sentiers battus.

Un long-métrage sur la solitude profonde. Celle que l'on peut découvrir parfois dans les articles de certains quotidiens, quand des corps sans vie sont retrouvés plusieurs jours, voire plus, après le décès. Des vies solitaires qui s'éteignent sans famille ou amis.

Le scénario, d'une grande simplicité, raconte la vie d'un homme qui assure avec une indéniable minutie, les recherches souvent vaines de quelques membres de la famille ou amis des disparus. Avec un dévouement extrême il assurera de sa présence les moments ultimes, de la cérémonie religieuse à l'enterrement ou la crémation. Une conscience au-delà du professionnalisme. On le verra dans son triste appartement, coller soigneusement les photos de toutes ces femmes et hommes disparus dans une horrible solitude. Un peu comme si son cœur le poussait à devenir un membre de la famille.

La photographie du film, à l'instar du sujet n'est guère engageante. Il faut attendre longtemps pour qu'un brin de vie se laisse deviner. Presque soulagé par ce mince espoir, le spectateur se retrouvera plongé dans les dernières images, d'une simplicité extrême mais à la fois belles, fortes et colorées, au beau milieu d'une émotion que l'on croyait passée.

Eddie Marsan est remarquable de bout en bout dans ce rôle difficile qu'il endosse sans appuyer sur le pathos mais dans lequel son talent éclate de la plus belle des façons.

Un grand rôle pour un grand acteur avec un regard qui poursuit longtemps après la séance.