genre: horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
année: 2009
durée: 1h23
l'histoire: Une mère décide de devenir strip-teaseuse pour gagner de l'argent. Malheureusement, elle va se faire kidnapper par un psychopathe.
La critique :
Au début des années 2000, l'immense succès de Saw et de Hostel au cinéma inspire évidemment les producteurs mercantiles. D'ailleurs, les deux films engendrent respectivement une véritable saga, pour le meilleur, mais surtout pour le pire. Le torture porn se démocratise dans les salles obscures et le public est friand de ce genre de marchandise, souvent calibrée et stéréotypée.
En gros, prenez un groupe de jeunes personnes (des hommes ou des femmes, voire les deux à la fois) et confrontez-les à un odieux psychopathe ou à une nouvelle organisation mafieuse, et vous obtenez de la torture, le tout saupoudré de la mention "histoire vraie". Dans tout ce lot de torture porn, on relève tout de même quelques bonnes surprises, dont The Collector et sa suite, The Collection, font partie.
C'est donc au tour de Penance, réalisé par Jake Kennedy en 2009, de faire ses preuves. Une fois encore, l'argument de base est le suivant : "Inpiré de faits réels", comme si cela devait être un gage de qualité. En l'occurrence, les influences de Penance se nomment bien évidemment Saw et Hostel. Sauf que les deux franchises s'invitent ici chez les putes... Pardon... Chez les stripteaseuses !
Le scénario est pour le moins rudimentaire et se résume en quelques lignes. Attention, SPOILERS ! Une mère de famille, Amélia, décide de devenir strip-teaseuse pour gagner de l'argent. Malheureusement, elle et ses amies vont se faire kidnapper par un psychopathe
Enfermées dans une sorte d'asile psychiatrique désaffecté, les prisonnières vont tenter de s'échapper, en particulier Amélia, qui entretient avec le criminel une sorte de connexion intime... Certes, le point de départ du film est plutôt intéressant. Le film nous entraîne dans le milieu du striptease. Très vite, ce point de départ est délaissé pour le côté psychiatrique et une ébauche de réflexion sur le péché et la foi catholique. Attention à ne pas émoustiller le dieu Phallus !
Tel est le raisonnement de notre nouveau psychopathe de pacotille, sorte de "nazillard" sur le retour, qui martyrise et invective les pauvres filles.
A partir de là, Penance adopte un rythme en dents de scie et pour le moins inégal. Les chutes de tension sont clairement préjudiciables à ce long-métrage, qui n'est même pas sorti en France. Certes, on assiste ici et là à quelques séquences de torture destinées à marquer les esprits. Deux scènes gores et "craspecs" tirent (plus ou moins) leur épingle du jeu.
La première nous montre une séance chirurgicale d'extraction des ovaires. La seconde nous présente une séquence de castration dans les règles. Véritable maniaque du scalpel et littéralement hypnotisé par sa cause, notre psychopathe est aussi un ancien chirurgien, qui se coupe "Monsieur Pénis", uniquement guidé et poussé par ses convictions les plus radicales.
Cette deuxième séquence de torture sombre assez vite dans le grotesque et le ridicule. Le problème de Penance réside essentiellement dans son scénario, qui brille surtout par sa vacuité et son inanité. Que cherche réellement le réalisateur à nous dire et à nous démontrer ? On ne le saura jamais... Ensuite, en dehors de ses deux scènes de boucherie, Penance possède trop peu d'arguments pour convaincre sur la durée. Surtout, le long-métrage souffre de la comparaison avec ses modèles, dont il ne parvient jamais (ou presque) à se démarquer.
Ensuite, même en matière de tripailles, Penance se révèle assez décevant. Il faut bien reconnaître que l'on s'ennuie ferme devant la vision de cet énième torture porn. Surtout que la réalisation reste extrêmement classique et assez linéaire.
Jake Kennedy tarde à planter son décor et à présenter des personnages sans relief, en particulier son héroïne principale (donc Amélia). De ce fait, difficile de partager le calvaire de notre héroïne. Certes, dans le rôle de notre stripteaseuse de service, Marieh Delfino livre une prestation correcte, sans plus. Clairement, on a vu pire, mais on a surtout vu beaucoup mieux, même parmi les direct-to-dvd.
Quant aux autres interprètes, ils sont unanimement mauvais. On se demande ce qu'est venu foutre Michael Rooker dans cette galère. Trop calibré, trop stéréotypé, souvent apathique et sans réel intérêt, Penance a bien du mal à passionner sur la durée, pourtant courte (à peine une heure et 20 minutes de bobine). Bref, vous l'avez compris. Penance n'est rien d'autre qu'un petit navet.
Côté: navet