Vice-Versa, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Présenté à Cannes hors compétition avec des retours merveilleux, le nouveau Pixar est encore une fois une petite pépite. Ce n’est pas étonnant quand c’est le réalisateur de Monstres & Cie qui décide de montrer ce qu’il se passe dans la tête d’une enfant. Vice-Versa est donc rempli d’idées et d’émotions pour un fantastique moment en famille.

Après avoir ouvert la porte du placard pour montrer que les monstres n’étaient pas si méchants, Pete Docter va cette fois ouvrir notre esprit pour comprendre ce qu’il se passe avec nos émotions. Pour en faire la démonstration, il va s’inviter dans la tête de la jeune Riley qui doit surmonter un nouveau chamboulement dans sa vie puisqu’elle emménage avec ses parents à San Francisco. Un bouleversement difficile à gérer à l’approche de l’adolescence, d’autant plus quand la Joie et la Tristesse sont parties faire une balade et que ses réactions ne sont guidées que par la Peur, la Colère ou le Dégoût.

C’est là la grande réussite de Vice-Versa, donner un visage à 5 de nos émotions les plus importantes pour montrer comment elles interagissent pour engendrer certaines de nos réaction. Ici, tout est (un peu trop) expliqué, de manière à ce que toute la famille, de 7 à 77 ans, puisse saisir le concept et suivre l’aventure émotionnelle de Riley mais aussi et surtout le parcours de Joie et Tristesse, perdues dans les méandres du cerveau et de la mémoire. Tout coule de source et nous permet de comprendre le fonctionnement complexe de notre cerveau de manière ludique dans passer de lourdes explications biologiques.

Alors oui, le film n’est peut-être pas le plus abouti au niveau graphique, l’ensemble faisant particulièrement cartoon (en restant tout de même toujours agréable), mais cela nous permet de nous émerveiller sur tous les concepts et notions qu’aborde le film avec une multitude d’idées. Comment sont produits nos rêves ? Pourquoi nos bêtises font partie ce que qui constituent notre personnalité ? Pourquoi on a toujours un vieil air de musique débile qui nous trotte dans la tête ? Qu’est devenu notre ami imaginaire ? Autant de questions et bien d’autres qui trouveront réponses dans le film de manière particulièrement originale et drôle. Et ce genre de réponse (qu’on vous laisse le soin de découvrir par vous-même) devrai parler encore plus particulièrement aux adultes.

Mais comme toujours chez Pixar, les bonnes idées sont aussi au service de l’histoire et des émotions. Entre moments émouvants et d’autres plus drôles, le film alterne régulièrement les sentiments et lorsque les larmes risquent de monter aux yeux, elles seront désamorcées par une bonne dose d’humour. La Joie, la Tristesse, la Peur, la Colère et le Dégoût présents dans tous les personnages forment une équipe de choc pour nous faire ressentir tout cela. Mais surtout, alors que l’on pensait que la Tristesse serait là pour rendre notre vie plus morne, la leçon à en tirer est bien plus positive. En effet, si la joie est là pour veiller à notre bonheur, la tristesse est finalement toute aussi importante pour nous apporter notre humanité et nous faire avancer.

Une leçon magnifique avancée dans l’un des films les plus inventifs du studio qui n’a décidément pas fini de nous surprendre et de nous émouvoir. Merci Pixar.