Howard Zinn, une histoire populaire américaine
Réalisé par Olivier Azam, Daniel Mermet
Avec la participation de Howard Zinn, Noam Chomsky, Chris Hedges
Documentaire, France, 2015, 1h46
Date de sortie : 29 avril 2015
Le projet
« Tant que les lapins n’avaient pas d’historiens, l’histoire était racontée par les chasseurs ».
Avec l’énorme succès de son livre Une histoire populaire des Etats-Unis, Howard Zinn a changé le regard des Américains sur eux-mêmes. Zinn parle de ceux qui ne parlent pas dans l’histoire officielle, les esclaves, les Indiens, les déserteurs, les ouvrières du textile, les syndicalistes et tous les inaperçus en lutte pour briser leurs chaînes.
Au début du XXème siècle, les parents d’Howard Zinn, débarquent d’Europe de l’Est à Ellis Island, comme des millions de migrants qui rêvent de terre promise, qui rêvent de fortune, qui rêvent simplement d’une vie meilleure… Ils découvrent l’Amérique.
Le film parcourt l’histoire populaire des États-Unis de de la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale, à travers l’histoire personnelle extraordinaire de Howard Zinn. Les deux réalisateurs l’ont rencontré à Paris et à Boston..
« Ce documentaire constitue non seulement un antidote contre l’oubli, mais il offre aussi les clés de compréhension du système capitaliste dans son laboratoire primordial. » Les Inrockuptibles
Le site du film : ici
A propos du film
Howard Zinn, une histoire populaire américaine est le premier volet d’une trilogie de l’histoire d’Howard Zinn, sur fond d’histoire des Etats-Unis. Le second volet se concentrera sur la crise de 1929, de la grande dépression et de la guerre d’Espagne. Alors que le troisième volet prendra place au moment de la chasse aux sorcières qui a suivi la Seconde Guerre mondiale et se dirigera vers la grande révolte noire des droits civiques.
Le second film ne sera financé que si le premier volet fonctionne au cinéma, car la production sera basée sur les recettes de ce dernier. Il en sera de même pour le troisième film en projet. Howard Zinn, une histoire populaire américaine a été financé grâce au succès du premier film des réalisateurs Olivier Azam et Daniel Mermet, intitulé Chomsky & Cie réalisé en 2008 et toujours produit par Les Mutins de Pangée. Cependant, des souscripteurs ont aussi très largement aidé le projet à se construire.
Le film nous fait découvrir des histoires peu connues, comme celles du 1er mai. Des personnages de légende comme Emma Goldman et Mother Jones, qui nous racontent une autre histoire de l’Amérique a travers leur musique, leurs photos et même leurs films Celle des pauvres immigrés quittant l’Europe pour la terre promise de la liberté. Comme Howard Zinn, les deux réalisateurs parlent de la grande dépossession des Indiens d’Amérique, du pillage colonial, de la spéculation sur les terres, et des immenses fortunes colossales qui en ont résultées..
La violence de l’esclavage au Sud confrontée à la violence de l’esclavage salarié du Nord dressent un portrait sans complaisance du capitalisme américain du début du XXème siècle et de sa frénésie de profit. Les images des luttes contre l’esclavage, des lutes syndicales se superposent aux images du grand récit hollywoodien. Grace à un montage remarquable, lieux de mémoire, interviews de syndicalistes et de chercheurs, photos, chansons, films d’archives font de ce documentaire un oeuvre originale inspirée par « Une histoire populaire des Etats-Unis »
Le film vu par les Inrockuptibles
« Le 4 mai 1886, à Chicago, alors que s’achève un meeting réunissant des centaines d’ouvriers contre la répression dans le cadre de la lutte pour la journée des huit heures, la police lance un assaut brutal contre la foule. Une bombe explose dans la masse des policiers, faisant plusieurs victimes. En représailles, la police tire pour tuer, provoquant le massacre d’Haymarket Square, épisode majeur et pourtant méconnu de l’histoire des EtatsUnis, à l’origine du 1er Mai.
Sous les paillettes du rêve américain se nichent une multitude de luttes politiques de ce type, qui égratignent le mythe de l’harmonie sociale. L’historien Howard Zinn leur a redonné leur place dans son maître livre, Une histoire populaire américaine.
Olivier Azam et Daniel Mermet l’ont rencontré et filmé à deux reprises avant sa mort en 2010. En s’inspirant de la trajectoire biographique et de l’œuvre de cet historien militant, ils donnent à voir dans ce premier épisode d’une trilogie documentaire finement construite la face cachée du Nouveau Monde, de la fin du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale.
A travers des images d’archives, des témoignages d’intellectuels engagés comme Noam Chomsky et Chris Hedges et des scènes filmées sur des lieux de mémoire,une trame occultée de l’histoire des Etats-Unis se dessine. Celle d’une lutte des classes acharnée et solidement refoulée par les élites derrière les premiers mots de la Constitution : “Nous, le peuple américain”. Ses héroïnes sont les ouvrières du textile de Lawrence, les mineurs de Ludlow, les syndicalistes de l’IWW (Industrial Workers of the World) ou encore les infatigables militantes Emma Goldman et Mother Jones.
Ce documentaire constitue non seulement un antidote contre l’oubli, mais il offre aussi les clés de compréhension du système capitaliste dans son laboratoire primordial. » Mathieu Dejean pour Les Inrockuptibles
Howard Zinn
Formé à la lutte des classes dans les rues du New York de la grande dépression des années 30, jeune ouvrier d’un chantier naval, il s’est ensuite engagé dans la Seconde Guerre mondiale comme bombardier dans l’US Air Force, pour combattre le fascisme en Europe. Bouleversé par le bombardement (inutile) de Royan au napalm et par les conséquences de Hiroshima, il va s’engager toute sa vie contre la logique de guerre qui se masque derrière les bonnes intentions.
Dans l’ambiance du maccarthysme d’après-guerre, Howard Zinn décide de se lancer dans des études universitaires d’Histoire, auxquelles il a accès gratuitement en tant que vétéran. Son premier poste de professeur, il l’obtient au Spelman college, une université d’étudiantes afro-américaines du sud des Etats-Unis. Il prend alors part activement dans les mouvements pour les droits civiques des noirs américains, contre la ségrégation raciale. Il prend part à la résistance non-violente des étudiants, les manifestations, les sit-in, les freedom rides, les procès… La pratique de la désobéissance civile traverse les Etats-Unis des années 50 et 60 marque la pensée de Howard Zinn.
De ses souvenirs d’enfant de la « classe laborieuse » dans le New York des années 30 à l’élection de Barack Obama, l’œuvre de Howard Zinn mêle sa propre expérience et l’histoire populaire, une mémoire qui met sur le devant de la scène les acteurs oubliés de l’Histoire officielle et qui restera comme un modèle de référence pour les générations futures.