Critique – Comme un avion

Par Avisdupublic.net @avisdupublicnet

Critique de Comme un avion de Denis Podalydès, un film attachant sur l'hédonisme.

Bruno Podalydès réalise un film assez touchant et rêveur sur un quinquagénaire qu'il interprète dans Comme un avion, une comédie aux airs de road trip grâce à une photographie naturelle et une bande originale agréable. C'est une réflexion sur la crise identitaire face à laquelle chaque adulte se retrouve à un moment précis dans sa vie, excepté que dans ce cas le personnage concerné décide d'en tirer le maximum à son avantage.

Un héros attachant

Comme son titre l'indique, Comme un avion est avant tout un film sur l'envolée, qu'elle soit imagée ou littérale. Le personnage principal Michel, un peu candide et totalement rêveur recherche une passion qui l'animerait et découvre par hasard le kayak.

Il est donc question d'aventure dans Comme un avion, celle d'un homme découvrant ses goûts à la manière d'un adolescent et faisant le point sur sa vie à un moment précis. Mais cela a pour prix l'innocence, qu'il perd un peu plus rapidement qu'il n'avance dans son périple. D'ailleurs cette traversée n'est pas plus réaliste que tous les projets qu'on a tendance à mener puis laisser de côté : tout le monde a déjà commencé quelque chose puis abandonné en cours de route par curiosité pour une autre.

Michel, le héros de Comme un avion, est à la croisée des chemins dans son existence. Aussi se questionne-t-il à propos de divers sujets, comme les relations extra-conjugales et notamment la différence d'âge qui peut choquer entre une jeune fille et un homme plus âgé. C'est un sujet assez polémiquant, il est d'ailleurs souvent abordé dans les films car malgré l'évolution des mœurs dans l'esprit de la majorité, c'est plutôt mal vu, alors quel est l'avis de Michel sur la question?

L'aspect féminin dans sa globalité est traité dans Comme un avion. Toutefois il est un peu décevant de se heurter à des personnages féminins presque tous fragiles, désemparés ou naïfs néanmoins... Mais l'erreur est vite oubliée car l'on se rend compte que les personnages masculins sont tout autant victimes de cette caricature et c'est bien cela qui rend le film si original : des personnages déjantés pour des scènes vraiment drôles qui ne sont peut-être pas un miroir de la réalité mais nous donnent matière à l'appréhender différemment le temps de la séance.

Tout ce folklore autour d'un homme qui n'attend rien de sa vie banale, du quotidien, et décide de tailler la route, n'est pas sans rappeler la vague de bougeotte qu'avait insufflé le film La vie rêvée de Walter Mitty. Alors bien sûr c'est une comparaison un peu surfaite mais il n'empêche que les histoires se côtoient et ayant eu un coup de cœur pour ce film, j'y vois d'autant plus une ressemblance avec Comme un avion qui fait grandir en nous cette idée folle de tout quitter pour partir à l'aventure du monde qui nous entoure.

Comme un avion : un tableau

La bande originale qui accompagne Comme un avion est tout simplement délicate au possible, s'achevant dans les dernières images avec les notes envoûtantes d'Alain Bashung. S'il fallait qualifier ce film par sa musique ce serait sans doute " un film FIP " grâce à sa douceur et son éclectisme, donc comme la radio du même nom.

Les paysages verdoyants nous entraînent dans une atmosphère boisée et humide, comme si l'on quittait un peu la salle sombre de cinéma pour la durée du film.

Comme un avion est une réalisation simple, un scénario qui l'est aussi tout en offrant un visuel attirant donnant une immense envie de voyages et de découvertes et, au moins pour cet aspect, on en sort avec un avis positif comme si l'on avait emprunté la même rivière, avec Michel dans son kayak.

Un autre avis du film Comme un avion sur Télérama.

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