Genre: horreur, épouvante, fantastique (interdit aux - 12 ans)
année: 1990
durée: 3h12
l'histoire : Une créature sans nom, Ca, répand la terreur et la mort dans la petite ville de Derry. Jusqu'à ce qu'une bande d'enfants mette fin aux agissements du monstre. Trente plus tard, les sept amis se réunissent à Derry : Ca est revenu.
La critique :
John Wayne Gacy Jr, voici un nom tristement célèbre, puisqu'il s'agit d'un tueur en série américain, mort par injection létale en 1994. Stephen King reconnaît s'être inspiré de son parcours criminel pour écrire "Ca", un roman d'épouvante, qui décrit les meurtres atroces d'une "chose" grimée en clown. Ce déguisement était aussi utilisé par Gacy lui-même pour attirer et amuser les enfants.
D'ailleurs, la presse lui donnera le nom de "clown tueur". Le cas de John Wayne Gacy intéresse Stephen King. Mais le maître de l'horreur décide d'écrire un roman plus personnel qui se divise en deux parties très distinctes : une partie adolescente et une partie adulte.
En 1999, Tommy Lee Wallace décide de réaliser une adaptation pour la télévision, soit une mini-série divisée elle aussi en deux parties, et d'une durée de trois heures et dix minutes environ (3h12 pour être précis). L'univers de Stephen King reste une véritable source d'inspiration pour le cinéma et le format télévisuel. On ne compte même plus les adaptations qui ont vu le jour sur grand écran : Christine, Running Man, Dead Zone, Misery, Shining, Stand By Me...
Vient également s'ajouter "Il" Est Revenu. Au niveau de la distribution, cette mini-série horrifique réunit Harry Anderson, Dennis Christopher, Richard Masur, Annette O'Toole, Tim Reid, Tim Curry, Michael Cole, Jonathan Brandis, Seth Green et Emily Perkins.
Pour Tommy Lee Wallace, il n'est pas forcément évident de transposer un roman de plus de mille pages sur grand écran. C'est sûrement pour cette raison que le réalisateur a opté pour une mini-série de plus de trois heures et (encore une fois) divisée en deux parties. Attention, SPOILERS ! Périodiquement, dans la petite ville de Derry dans le Maine, des événements tragiques se produisent.
Des enfants disparaissent, d'autres sont tués, le corps déchiqueté. Six garçons et une fille de onze ans, qui forment un groupe d'amis fidèles, poursuivent cette « chose » abominable qui les traque dans leurs pensées, qui vit dans un réseau d'égouts abandonnés et peut prendre la forme qui lui plaît, y compris celle d'un clown nommé Grippe-Sou, qui attire les enfants avec des ballons de couleur.
Ils croiront être parvenus à anéantir le monstre, mais trente ans plus tard le passé revient. Devenus adultes, les petits héros de 1958 se retrouvent pour affronter une nouvelle fois le mal à l'état pur. Une lutte longue et très périlleuse qui exige l'amour et l'amitié pour vaincre « Ça » qui, lui aussi, peut avoir peur... Premier point positif : cette adaptation télévisée est assez fidèle au matériel original.
Ensuite, la première partie de ce téléfilm ressemble à une version fantastique de Stand-By Me. En effet, le premier acte se concentre sur l'enfance de ses divers protagonistes et de leur rencontre avec "Ca", un clown sorti tout droit des ténèbres. Le téléfilm entretient volontairement le mystère sur la véritable identité de Grippe-Sou.
Toujours est-il que le long-métrage joue sur nos peurs archaïques et enfantines. "Ca" se nourrit essentiellement de nos angoisses primitives. Cette bonne idée de départ est largement exploitée par cette mini-série, tout du moins, dans sa première partie. Ensuite, le long-métrage peut s'appuyer sur l'excellente interprétation de Tim Curry, totalement effrayant dans le rôle de Grippe-Sou.
En revanche, la seconde partie est nettement moins éloquente. Cette fois-ci, retour à l'âge adulte. Nos héros ont bien grandi et ont évolué de façon diverse dans leur carrière respective. Les années ont passé et "Ca" est de retour... Nos amis sont obligés de se réunir pour tuer le clown démoniaque une bonne fois pour toute.
Autant la première partie du téléfilm est réussie, autant la seconde est décevante. Curieusement, on relève de nombreuses chutes de tension et d'intensité. La faute revient principalement aux acteurs et à leurs personnages adultes qui ne présentent aucun intérêt. Pire encore, on relève ici et là des dialogues et des moments ridicules. C'est par exemple le cas lorsque l'un d'entre eux reconnaît qu'il est encore vierge, alors qu'il s'apprête à affronter le monstre dans sa tannière.
Quant à la conclusion finale, elle tourne presque à la parodie involontaire. Grippe-Sou montre enfin son vrai visage, et plus précisément, sa véritable forme. Clairement, Tommy Lee Wallace aurait pu se dispenser d'une fin aussi extravagante.
Les effets spéciaux et les maquillages laissent clairement à désirer, même pour une production destinée à la télévision. Tommy Lee Wallace ne parvient jamais, ou alors rarement, à retranscrire l'angoisse sous-jacente du roman, surtout dans cette seconde partie. Les acteurs sont mal dirigés ou alors peu concernés par leurs personnages. Encore une fois, la star du film, c'est le clown de service.
Tim Curry sauve à lui tout seul cette pâle adaptation du maître de l'épouvante. Sans lui, ce téléfilm aurait probablement sombré dans le navet intégral. Trop inégale, cette mini-série se suit néanmoins sans déplaisir. Mais force est de constater que ce long-métrage a bien souffert du poids des annés (25 années au compteur). D'ailleurs, des rumeurs parlent d'un remake qui serait en préparation. Espérons qu'il soit supérieur à son modèle, ce qui ne devrait pas être trop difficile...
Note : 09/20
Alice In Oliver