[Critique] Lessons in love

[Critique] Lessons in love
Réalisé par : Fred Schepisi
Avec :
Clive Owen, Juliette Binoche, Bruce Davison, Navid Negahban, Amy Brenneman, Valerie TianDurée: 1h51min
Budget: -
Distributeur :
L'atelier d'images 3D: Oui - non
Synopsis :
" Jack Marcus, ex écrivain-vedette, est réduit à enseigner la littérature à des élèves accrocs aux réseaux sociaux. Perdu dans son travail et méprisant avec ses collègues, Jack trouve lentement refuge dans l'alcool. L'arrivée de Dina Delsanto, célèbre artiste-peintre handicapée par une maladie, va bousculer sa vie... "
Sortie :
inconnue

[Critique] Lessons in love

Notre avis : C'est ici l'histoire plus ou moins atypique de la formation d'un couple au sein d'un lycée que nous dépeint Fred Schepisi. Deux passionnés de culture et d'art : lui (Clive Owen) croit en l'amour, elle (Juliette Binoche), ne le cherche pas et va longuement repousser les avances de son collègue. Hé bien, on s'ennuie ! On aime bien voir ces deux adultes se chamailler et se disputer alors qu'ils se plaisent, mais ce jeu du chat et de la souris n'est pas très entrainant.

Heureusement, le personnage de Jack Marcus est intéressant. Son humour fait de lui un personnage indispensable pour le dynamisme du film. Ses runnings gags sont volontairement absurdes, mais la finesse d'esprit du personnage les rend inévitablement drôles. De plus, Jack Marcus va tomber dans l'alcoolisme, mais dans Lessons in love, ce problème de boisson est abordé sous un angle très intéressant. Le personnage sait qu'il est alcoolique mais il considère cela comme " un hobbit " et il en rigole. Il rend la chose légère. Il a l'air heureux. Il nous convaincrait presque.

D'autres sujets sont abordés, comme la persécution à l'école grâce au personnage d'Emily (Valerie Tian). La jeune lycéenne est victime d'un dessin la représentant nue. Ce drame dans la vie d'Emily arrive d'une façon inattendue, comme si nous rentrions dans la cour de l'école en même temps que la jeune fille et que nous découvrions ce dessin en même temps qu'elle. Grâce à ce procédé, on se prend une claque. On ressent la violence et le choc qu'entraine ce genre de persécution dans la vie d'une lycéenne pour qui tout allait bien jusqu'à là. Mais cette facette du film disparait presque de façon utopique grâce à l'art plastique et aux dessins qui permettent de trouver le coupable. Emily retrouve, presque sans problème, le sourire avec le soutien de Dina Delsanto, jouée par Juliette Binoche.

[Critique] Lessons in love

Bon. Allons-y. Il est temps de parler du personnage de Juliette Binoche. Cette professeur d'art plastique ne veut pas se résoudre à l'idée que l'amour pourrait faire de sa vie, une vie meilleure. Pleine de stéréotype, Dina Delsanto rend le film mou. Il manque au personnage un trait de caractère qui lui est propre, et qu'il faudrait mettre en exergue. Dina manque de caractère, tout simplement. Elle est la souris du jeu du chat et de la souris. Elle se fait désirer, elle fait courir Jack Marcus mais ... On a vu Juliette Binoche plus convaincante ! L'actrice ne donne pas l'impression de ce donner à fond dans un personnage qui est déjà, pas très dynamique. C'est dommage. Malgré cela, on éprouve très vite de la sympathie pour Dina par rapport à la relation qu'elle entretien avec ses élèves. Elle est une professeur motivante, pleine d'entrain. Elle possède une manière d'enseigner hors nomes. Cela nous fait penser à Robin Williams dans Le Cercle des Poètes Disparus. Et d'ailleurs, la référence est explicitement citée par l'actrice elle-même.

Justement, dans Lessons in Love, on aime toutes ses références littéraires, cinématographiques, et artistiques. Le rapport à la culture est évidemment très présent dans le film, en s'en est un gros point fort. Les poèmes lus sont beaux, les tableaux sont impressionnants, et les citations sur l'art nous font rêver. Les peintures de Dina Delsanto ont toutes été réalisées par Juliette Binoche en personne. On tire notre révérence, le résultat est magnifique !

Lessons in Loves est un beau film, mais il faut s'accrocher pour ne pas fermer les yeux quelques minutes pendant que les deux professeurs se tournent longuement autour. La prestation et le personnage de Clive Owen sont fascinants et heureusement qu'ils sont là ! La beauté de l'art, les élèves et professeurs passionnés et les multiples références culturelles nous fait voyager le temps du film. Dommage que le personnage de Juliette Binoche soit si accablé et monotone.