Jugeant les mœurs de certaines femmes trop légères, un tueur psychopathe les harcèle par téléphone. Se considérant comme un justicier, "Minos" passe à l'action, et tue l'une d'entre elles. Quand le corps de la jeune femme est retrouvé, le commissaire Letellier, toujours obsédé par sa dernière affaire, se charge de l'enquête. Les meurtres s'intensifiant, Letellier en fait alors une affaire personnelle.
Peur sur la Ville - 9 Avril 1975 - Réalisé par Henri Verneuil
Sur D8 vendredi, la chaîne programmait le film de Henri Verneuil « Peur sur la Ville » ! Un film français avec Jean-Paul Belmondo. Le genre de film qui m'agace avant même de le voir. Sauf que petit a petit je me soigne et j'écoute mon entourage, principalement ma compagne, sans qui je n'aurais pas regarder ce film ! Et je l'en remercie grandement car sans ça je serais passer a coté d'un classique du polar français. Ce qui aurait été dommage car c'est une facette du cinéma français que j'aime apprécier.
Le film s'ouvre dans une ambiance noire et angoissante. Un tueur terrorise la ville de Paris. Son mode opératoire est simple, il cible des femmes, il leur téléphone pour leur faire peur et enfin il les tue ! Son nom « Minos » comme l'un des trois juges des Enfers, il statue sur le comportement des femmes qu'il juge, lui, inacceptable et applique sa sentence. Alors que le controversé commissaire Letellier et son adjoint Moissac sont nommés pour se charger de l’enquête, il se fait très rapidement connaître auprès d'eux, en dévoilant son nom et ses intentions. Malgré tout, l'affaire n’intéresse pas Letellier, dont les méthodes musclées semblent en totale contradiction avec un criminel au comportement si complexe. Pourtant Letellier ira au bout de cette enquête, de ses convictions et même si il perdra la face quelques fois, il gardera toujours son humour.
Dans le genre polar qui détonne, « Peur sur la Ville » se pose là ! A mi-chemin entre le polar noir et le film de serial-killer, le film d'Henry Verneuil écrit et réalisé par ses soins propose une histoire particulièrement angoissante. Si le récit fait la part belle au performance physique de Belmondo, c'est aussi avant tout un histoire d'ambiance et la c'est clairement ce que j'ai préféré dans le film.
Verneuil aidé par la musique d'Ennio Morricone met en place une atmosphère électrique. La police est malmenée, la paranoïa s'installe et ce sentiment d'insécurité ne nous quitte jamais. Le point d'orgue viendra de toutes les scènes a suspense entre Letellier et Minos ou bien encore des scènes de meurtres car la partition de Morricone, au combien de circonstance, accentue cet effet de malaise ! A ça il faut aussi ajouter la mise en scène de Verneuil qui ne filme presque jamais le tueur de manière directe, nous plaçant ainsi dans une place très inconfortable, celle de la personne qui ne peut rien faire.
L'autre point impressionnant du film pour l'époque, c'est la capacité d'Henri Verneuil d'accompagner l'action comme il se doit. Il rythme correctement les poursuites, les notions d'espace sont respectés et on n'a jamais l'impression d’être perdu dans les divers décors parisiens. Et les acteurs sont au diapason d'une telle débauche d'énergie, ce que je trouve honnêtement prodigieux car il faut oser le faire ! Et passer des toits de Paris, aux couloirs exiguës du métro jusqu'à une descente d'un Hélicoptère, cela nécessite une bonne condition physique et un sang froid a toute épreuve.
Le casting quant à lui se réduit malheureusement a un mano a mano entre Jean Paul Belmondo et Adalberto Maria Merli. Ce film m'a presque fait aimer Belmondo, bon il faudra encore quelques films de ce genre pour que je l'apprécie mais comme lors de ma découverte des films avec Gabin, j'ai découvert une gueule et un charisme qui capte sans forcer la caméra ! Une aisance qui m'a bluffé tout comme cette manie a faire ses propres cascades. Puis de l'autre coté, on Adalberto Maria Merli, le tueur « Minos », l'incarnation du mal ! Il compose une prestation de choix, flippante a souhait ou son apparence plutôt banale contraste avec le sourire de sadique qu'il arbore par instant.
Au final si on peu regretter une intrigue qui devient trop vite évidente et des seconds rôles réduit au minimum, le film est un exemple de ce que doit être un bon polar français.