genre: horreur (interdit aux - 12 ans)
année: 1981
durée: 1h23
l'histoire : Un énorme requin blanc sème la terreur dans la petite station balnéaire de South Bay, lors d'une compétition de planche à voile.
La critique :
En 1975, la sortie des Dents de la Mer, de Steven Spielberg, constitue un véritable choc dans le cinéma horrifique. Il inspire également de nombreux ersatz, pas seulement avec des requins par ailleurs. C'est ainsi que sort Piranhas de Joe Dante (1978), puis des films avec des crocodiles, entre autres, Killer Crocodile et Killer Crocodile 2. Succès oblige, une suite, Les Dents de la Mer 2e Partie, cette fois-ci réalisée par les soins de Jeannot Szwarc en 1978, voit le jour.
Bien qu'inférieur à son modèle, ce second chapitre se révèle plutôt satisfaisant, sans néanmoins retrouver la force de l'original. A l'instar du premier épisode, Les Dents de la Mer 2e Partie inspire lui aussi de nombreux avatars.
C'est par exemple le cas de La Mort au Large, d'Enzo G. Castellari, sorti en 1981, qui vient carrément renifler du côté des Dents de la Mer et de sa suite. C'est aussi la raison pour laquelle le film n'est pas sorti en dvd aux Etats-Unis. Considéré comme un véritable plagiat des deux premiers épisodes de la saga, La Mort Au Large reprend à sa manière plusieurs séquences des deux films.
Au niveau de la distribution, le long-métrage réunit James Franciscus, Vic Morrow et Joshua Sinclair. Quant au réalisateur, Enzo G. Castellari, ce dernier est considéré comme le véritable spécialiste de la série B. Il a signé quelques films intéressants, notamment le trop méconnu Keoma.
Il a aussi réalisé quelques nanars de seconde zone, entre autres, Les Nouveaux Barbares. La Mort au Large reste son film le plus connu en Europe. Il est aussi considéré comme un très gros nanar et une parodie involontaire des deux premiers chapitres des Dents de la Mer. Attention, SPOILERS ! Alors que la fête bat son plein, South Bay, une petite station balnéaire américaine est terrorisées par les attaques répétées d'un requin mesurant entre dix et douze mètres.
On retouve donc tous les ingrédients qui ont fait le succès des deux premiers Dents de la Mer. Là aussi, l'action se déroule dans une station balnéaire. Un squale énorme est doté d'un appétit féroce et décime les nageurs locaux.
Série B fauchée, La Mort Au Large doit composer avec les moyens du bord. Premier constat, notre cher poisson vorace ne mesure pas entre 10 et 12 mètres de long. Tout au plus, il fait sept ou huit mètres. La plupart du temps, Enzo G. Castellari insère des images de documentaires animaliers pour filmer son squale de service, ce qui est hélas visible à l'écran.
Mais parfois, le cinéaste doit faire appel à son équipe technique pour les effets spéciaux du film. En l'occurrence, c'est une espèce de maquette articulée qui est utilisée en guise de requin. Là aussi, les choses se gâtent sérieusement ! Surtout lorsque le mastodonte en ferraille dévore des mannequins censés représenter des plongeurs !
Opportuniste, La Mort Au Large cherche clairement à marcher sur les plates bandes et à rivaliser avec Les Dents de la Mer. En l'occurrence, on pourrait parler d'un "Jaws" à la sauce bolognaise, ou plutôt des Dents de la Mer du pauvre. Paradoxalement, ce nanar horrifique finit par devenir terriblement attachant et sympathique. Tout d'abord, il y a ce pauvre James Franciscus, mauvais comme un cochon dans le film, qui tente de réitérer la performance de Roy Scheider, le talent évidemment en moins.
Surtout, James Franciscus semble avoir été choisi pour son physique de bellâtre sur le retour. Avec sa coiffure blonde et son air constipé, il ressemble à une sorte de clone de Robert Redford, là aussi le talent en moins.
Ensuite, la musique du film marche également sur les traces des Dents de la Mer. La bande originale de La Mort Au Large se veut elle aussi terrifiante, anxiogène et angoissante. Hélas, cette bande originale n'est qu'une variation ratée du thème des Dents de la Mer. Enfin, Enzo G. Castellari nous refourgue, à sa sauce, la fameuse séquence de l'attaque d'un hélicopère dans Les Dents de la Mer 2e Partie.
Bref, on "nage" (c'est le cas de le dire...) dans le véritable plagiat. Encore une fois, le film n'hésite pas à renifler du côté des deux premiers chapitres de la saga. Et clairement, ce ne sont pas les séquences nanardes et stupides qui manquent, comme par exemple ce requin capable de propulser un bateau dans les airs avec un simple coup de museau !
Vous l'avez donc compris : La Mort au Large constitue une véritable friandise sur le baromètre du nanar. Personnellement, je le trouve encore plus fun et amusant (malgré lui) que la plupart des parodies actuelles, notamment Sharknado ou encore L'Attaque du requin à deux têtes. Bref, pour les "nanardophiles", une série B horrifique de premier choix ! Pour les autres, merci d'aller faire un petit tour...
Côte: Nanar
Alice In Oliver