Critique de L'appel de Cthulhu, paru aux éditions Points grâce une nouvelle traduction de François Bon.
Parmi les écrivains d'horreurs, il y a des talents, des génies et des légendes. H.P Lovecraft fait partie de la dernière catégorie. De nombreux écrivains lui ont rendu hommage, et il a inspiré plus d'un auteur contemporain comme le grand Stephen King. La vie de Lovecraft est très sombre et misérable, selon Houellebecq : " Il constitue un exemple pour tous ceux qui souhaitent apprendre à rater leur vie, et éventuellement à réussir leur œuvre. ". C'est cet aspect ténébreux qu'il retranscrit à la perfection dans ses nouvelles, qui forge son univers sombre et réaliste. C'est grâce à ses dizaines de nouvelles/mythes, écrit(e)s avec un réalisme surprenant, qu'il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands maîtres de l'horreur et de la science-fiction.
Craignez l'appel de Cthulhu !
Le but de Lovecraft est de montrer à travers une mythologie synthétique que l'homme est insignifiant face au reste de l'univers. Pour cela il aime bien montrer à quel point des puissances écrasantes peuvent survenir à n'importe qu'elle moment. Il a ainsi créé un monstre : Cthulhu, sorte de seiche avec des ailes de dragon, une monstruosité venue des étoiles qui sommeille au fond de l'abysse et qui ne sort qu'une fois les étoiles alignées ! C'est un récit non linéaire qui se compose de lectures de manuscrit. Le personnage principal est comme nous, ignorant à propos de ce culte et, comme nous, essaye de mener sa petite enquête. Dès le début, on nous prévient que la chose la plus miséricordieuse dans l'humanité c'est l'inaptitude à corréler toute les informations que nous recevons. C'est ainsi que nous allons de témoignage en témoignage, de récit en récit, puis le héros se chargera de corréler les informations pour nous. Le style d'écriture est très réaliste, Lovecraft nous ancre profondément dans son histoire à l'aide de preuves archéologiques et de coupures de presse. On en arrive à ne plus douter de ce qui est écrit et on se laisse emporter par l'histoire.
La nouvelle fait 60 pages, elle se lit (trop) vite. L'œuvre se vante d'être une nouvelle traduction plus détaillée. Effectivement celle-ci est très fidèle au sens du texte d'origine. Même si certaines traductions de mots sont un peu bancales, je pense que c'est voulu pour la simple et bonne raison que Lovecraft à introduit dans Le Culte de Cthulhu un témoin qui narre son histoire en anglais qui n'est pas sa langue natale. Ainsi les erreurs sont là pour plus de réalisme. Comme toujours le talent de Lovecraft vous fait douter de la chose mais en vous laissant toujours un sentiment de doute. Après tout : et si c'était vrai ? C'est ainsi qu'en seulement 60 pages Loveraft posera les bases d'un mythe qui sera repris par de nombreux auteurs et qui tient aujourd'hui une place dans la culture populaire !
L'appel de Cthulhu - H.P. Lovecraft
- L'ambiance sombre
- Le style réaliste
- Le temps de démarrage un peu long
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- Titre : L'appel de Chtulhu
- Année de sortie : 2015
- Maison d'édition: Points
- Synopsis : L'intrigue non linéaire est présentée au travers d'un ensemble de documents retrouvés dans les papiers du défunt Francis Wayland Thurston, un anthropologiste qui a enquêté sur un culte obscur.
- Auteur: H.P. Lovecraft
- Nombre de pages : 96