[critique] vice-versa

Vice-versa Aff



Le génie de Pete Docter a encore frappé. Une troisième fois. Chez Pixar, les génies sont légions, certes : Brad Bird pour Les Indestructibles, Andrew Stanton pour Wall-E, John Lasseter pour Toy Story… C’est un fait. Mais Pete Docter est le responsable d’un des meilleurs Pixar à nos yeux (Monstres et Compagnie), et de la plus touchante scène d’intro dans un film d’animation jamais vue (Là-Haut). Avec Vice-Versa, il atteint à nouveau un sommet dans le genre, en abordant le thème de la famille, mais aussi (et surtout) du passage à l’adolescence.

Et ce grâce à un concept simple mais génial : personnifier des émotions. Ainsi, les héros de Vice-Versa se nomme Joie, Tristesse, Colère, Dégoût et Peur, chacun représentant ce qui fait la personnalité unique de Riley, cet enfant de 11 ans qui perd ses repères suite à un déménagement forcé. Ses parents semblent moins proches, ses amis ne sont plus là, et son intégration à sa nouvelle vie est très difficile.

A partir de là, Joie va tout faire pour que le quotidien de Riley, et forcément de ses collègues, devienne moins lourd. Jusqu’à ce qu’elle soit happée dans le monde des vieux souvenirs de Riley avec Tristesse, laissant la petite fille dénuée de sentiments d’une importance capitale.

L’aventure dans laquelle entre le spectateur est haute en couleur : que ce soit sur la complexité relationnelle qu’entretiennent la pétillante Joie et la déprimante Tristesse, la rencontre avec d’autres protagonistes secondaires surprenants, le joyeux bordel dans lequel se retrouve Colère, Peur et Dégoût, ou plus simplement la découverte de cet univers brillant, Vice-Versa offre un déluge d’idées incroyables et inventives (en tête, le tournage des rêves !).

L’humour est bien évidemment de la partie – avec une mention spéciale à Tristesse et Colère – et on s’éclate comme des gamins à suivre cette histoire originale, un élément qui manquait grandement ces dernières années à Pixar. Le subtile mélange entre comique et tendresse dans une épopée aux enjeux puissants revient avec une efficacité redoutable. Le dernier film du studio à la lampe qui nous avait fait autant rêver était Toy Story 3, datant déjà de 2010. Entre temps, le « four » Cars 2, l’Oscarisé Rebelle et l’inutile Monstres Academy ont tenté leur chance, sans grande réussite…

Mais Pete Docter n’est pas n’importe qui. Il est un magicien de l’émotion. Une de ses marques de fabrique des plus énervantes ? Réussir à émouvoir avec une facilité déconcertante. Comme pour ses précédents films, attendez-vous à sortir votre mouchoir discrétos à cause d’une poussière dans l’œil, pour éclater de rire l’instant d’après avec un gag qui détend un chouïa l’atmosphère. Il joue tranquillement avec nos nerfs, sait où piocher pour nous tirer les larmes, et maso que nous sommes, on en redemande encore et encore…


Logo Pour les FlemmardsPOUR LES FLEMMARDS : Avec Vice-Versa, Pete Docter rappelle tout simplement pourquoi Pixar reste le patron dans l’animation : inventivité sans limite, rythme endiablé, émouvant à en pleurer…

NOTE : 4/5



Bande-annonce de Vice-Versa :



FICHE TECHNIQUE

  • Sortie : 17 juin 2015
  • Titre original : Inside Out
  • Réalisateur : Pete Docter et Ronnie del Carmen 
  • Scénaristes : Pete Docter et Michael Arndt
  • Acteurs : Charlotte Le Bon, Gilles Lellouche, Pierre Niney…
  • Compositeur : Michael Giacchino
  • Genre : Pleure, ris, et vice/versa
  • Pays : Amérique
  • Durée : 1h35