genre: science-fiction, post-apocalyptique (interdit aux - 12 ans)
année: 1983
durée: 1h35
l'histoire: Une société se scinde en deux groupes, après une guerre nucléaire. Euraks et Federation sont nées. La Federation emploie un mercenaire pour infiltrer la ville de New York qui est dirigée par la Euraks, afin de venir en aide à la dernière femme fertile de la Terre.
La critique :
On oublie peut-être un peu trop souvent de le dire. Le premier Mad Max, réalisé par George Miller en 1980, a provoqué un véritable électrochoc dans le cinéma d'action. La suite, donc Mad Max 2, qui sortira deux ans plus tard, confirmera tout le potentiel du cinéaste, avec néanmoins davantage de moyens. Evidemment, l'immense succès des deux premiers épisodes inspire de nombreux avatars : Les Nouveaux Barbares, Les Gladiateurs du Futur ou encore 2020 Texas Gladiators, pour ne citer que ceux-là.
Vient également s'ajouter 2019, Après la Chute de New York, réalisé par Sergio Martino en 1983. En l'occurrence, cette série B post-apocalyptique connaîtra un joli succès dans les salles, surtout en Italie et en France.
En résumé, 2019, après la chute de New York fait partie des classiques du genre post-atomique (ou post-guerre nucléaire, vous choisirez). Non pas qu'il soit bon, ça non ! Mais parce qu'il a tout de même bien marché dans les salles de cinéma. Généralement, le film est plutôt apprécié par les amoureux de nanars et du cinéma bis. Il est clair que le film brille surtout par sa médiocrité.
Paradoxalement, ce sont aussi ses défauts qui font ses qualités et le rendent terriblement fun et sympathique à regarder. Au niveau de la distribution, le long-métrage ne réunit pas des acteurs très connus. Seul George Eastman, véritable habitué des bisseries et des productions fauchées, fait figure d'exception.
A la rigueur, les "nanardophiles" reconnaîtront peut-être Michael Sopkiw, qui tournera par la suite dans quelques productions de seconde zone, avant de disparaître totalement des écrans. 2019, Après la Chute de New York n'est pas qu'un simple avatar de Mad Max. En l'occurrence, Sergio Martino bouffe un peu (beaucoup) à tous les râteliers.
Parmi ses influences, le film n'hésite pas à renifler du côté de New York 1997, de John Carpenter, dont il reprend peu ou prou le même scénario. A cela, ajoutez un soupçon de La Planète des Singes et de La Guerre des Etoiles, et vous obtenez une série B certes ambitieuse, mais qui sombre très vite dans le grotesque involontaire.
Attention, SPOILERS ! En 2019, le monde vient d'être ravagé par une guerre nucléaire qui a abouti à l'instauration de la tyrannie des Euraks. New York n'est plus qu'un champ de ruines, peuplé de malheureux humains irradiés. Les Euraks et leurs chasseurs s'y introduisent parfois pour capturer certains de ces mutants afin de les utiliser comme cobayes dans des expériences dédiées à la reproduction.
En effet, l'humanité doit affronter un drame terrible : suite aux quantités délirantes de radiations qui ont été répandues sur Terre, les femmes ne sont plus fertiles... La Fédération, une organisation rebelle, capture Parsifal, un aventurier, et le force à se rendre à New York afin d'y trouver la dernière femme fertile, supposée être cachée quelque part dans cette dangereuse cité...
Certes, le film ne possède pas un budget colossal. Toutefois, les moyens sont tout de même conséquents pour ce genre de production. 2019, après la chute de New York n'est pas non plus une production amateure. On sent qu'un petit effort et un certain soin ont été apportés aux décors. Pour une fois, surtout dans ce genre de série B, le contexte de guerre atomique est assez bien rendu, sans plus.
Evidemment, les décors ne sont pas non plus étourdissants, loin de là. Il faudra se contenter d'usines désaffectées, d'égoûts infectés par des rats voraces et carnivores, ou encore d'anciennes centrales nucléaires, désormais abandonnées. Dans 2019, après la Chute de New York, les principaux personnages ne présentent aucun intérêt.
Il faudra se contenter d'un chevalier des temps modernes, un certain Parsifal, qui se distingue par son joli minois, et surtout un regard bovin. Ce héros est interprété par Michael Sopkiw, qui est loin d'avoir le charisme et la prestance d'un Mel Gibson. A sa décharge, ses compagnons d'infortune ne font pas beaucoup mieux. Pour accomplir sa mission, Parsifal est accompagné d'une sorte de clochard version Capitaine Crochet et d'un mystérieux mercenaire avec un oeil bandé.
A partir de là, le film multiplie les séquences grotesques et d'une bêtise insondable. Tout d'abord, il y a ces permis de tuer alors que tout le monde se fout sur la gueule et s'entretue. Ensuite, il y a aussi ce scénario invraissemblable avec cette femme féconde capable d'ovuler 500 enfants (Oui, vous avez bien lu...).
Et puis, il y a tous ces effets absolument ridicules, entre autres, une femme renégat vêtue de cuir noir et légèrement sadomasochiste, ces hommes singes et leurs maquillages grossiers, ou encore des pistolets lasers qui font "piou piou !". Et sincèrement, je pourrais encore vous citer de nombreux exemples complètement "nazebroques" de ce genre.
Paradoxalement, le film possède un charme bien à lui, une vision très personnelle, mais néanmoins pessimiste sur l'avenir de notre monde. Attention, ne vous attendez pas à une réflexion sur les hommes de notre temps et notre capacité à nous annihiler et à nous anéantir. 2019, après la chute de New York privilégie avant tout l'action.
Sur ce dernier point, le long-métrage se montre particulièrement généreux, proposant même quelques séquences gores assez gratinées. A cela, s'ajoutent des rats qui ont la dalle, des mutants, des nains, des courses de bagnole et même un cyborg avec un oeil bionique en mousse ! Bref, encore une fois, le "nanardophile" devrait en avoir pour son argent.
Les autres sont priés de quitter leur siège et de faire un petit tour. Mais croyez-le ou non : personnellement, j'aime bien 2019, Après la Chute de New York et ça me fait clairement suer de le ranger parmi les nanars !
Côte : Nanar
Alice In Oliver