Synopsis : " Dieu existe. Il habite Bruxelles. Il est odieux avec sa femme et sa fille. On a beaucoup parlé de son fils, mais très peu de sa fille. Sa fille c'est moi. Je m'appelle Ea et j'ai dix ans. Pour me venger j'ai balancé par SMS les dates de décès de tout le monde... "
Le réalisateur belge aux multiples talents dans ses réalisations les plus variées où on notera Le Huitième Jour (1996) et Mister Nobody (2009) revient pour une comédie des bien plus pensée : Le Tout Nouveau Testament.
Le film place un thème universel au sein de la comédie. Et si Dieu n'était pas qu'un beauf en chaussettes, tong qui s'ennuyait dans son T3 poussiéreux et fumait des clopes toute la journée avant de programmer la vie. En effet, le décor est sympathique à construire. L'architecture est un domaine appréciable entre l'harmonie des mers, et les riches choix que peuvent apporter l'urbanisme. Pour combler ceci, il faut créer les animaux, mais aussi l'humain et surtout l'humanité. Au sein de l'humanité, il ne faut pas oublier de rédiger des règles de vies précises et indispensables telles que " la file d'attente que tu choisiras sera toujours plus longue que celle d'à côté ". En fait, Dieu ne sait pas tellement ce qu'il fait, il se vautre dans l'ennui et se fiche que son fils JC soit parti faire ses affaires ailleurs.
La petite Éa, s'ennuie dans cette famille où mère, passionnée de hockey, ne dit rien, ne fait rien si ce n'est dépoussiérer le fameux trois pièces, et père, passant ses journées sur son ordinateur. Pour se venger, Éa, envoie par SMS les dates de décès de tout le monde et s'enfuit retrouver le monde réel, pour cela elle va aller à la rencontre de six nouveaux apôtres.
Le Tout Nouveau Testament impose de nombreuses réflexions. Que ferions-nous si nous savions la date de notre mort ? Comment réagirions-nous ? Quels serons nos choix ? Ces questions, l'humanité entière se les posent. Dès lors, le sens de la vie prend un tout autre tournant. A quoi bon se morfondre dans une routine métro-boulot-dodo si je meurs dans 43 jours ?
Face à ces questions des plus ardues, Jaco Van Dormael y répond avec brio entre sensibilité et humour. Nous retrouvons des références directes au star-system de notre époque où Jésus Christ, appelé JC est directement assimilé à JC Van Damme. Des situations surréalistes où Catherine Deneuve interprète Martine, femme délaissée par son mari, s'éprend d'un gorille.
Le film parle avant tout d'amour. Mais pas l'amour codifié sous les formes universelles car il existe toute forme d'aimer.
Pour raconter son histoire, le réalisateur n'hésite pas à filmer sous tous les angles. Il alterne entre technique complexe et cadres simples. Il ose avant tout, que cela soit dans son écriture ou sa réalisation, Jaco Van Dormael assume son film jusqu'au bout. Il nous montre des scènes qu'on ne pourrait voir et cette richesse est l'une des plus noble pour satisfaire l'imaginaire du spectateur.
Il est malheureusement difficile de tenir une telle force de réalisation et d'humour sur un film de deux heures, au milieu du film, une petite baisse de tonus se fait remarquer.
La musique occupe une place importante puisqu'elle accompagne chaque personnage. En effet, chaque individu a au fond de lui, sa petite musique qui l'accompagne et reflète sa personnalité. Nous retrouvons une musique qui peut paraitre désuète, entre baroque et vieux standard de variétés mais font référence à des émotions fortes.
Le Tout Nouveau Testament est le conte des temps moderne, surréaliste, qui réécrit l'histoire de l'humanité. La comédie belge de l'année entre rire et larme, le spectateur se verra ému.
"Le paradis, c'est ici et maintenant ; ce n'est pas après la mort. Nous n'allons pas vivre longtemps. Aime et fais ce qui te plaît."