genre: science-fiction
année: 2008
durée: 1h42
l'histoire : L'arrivée sur Terre de Klaatu, un extraterrestre d'apparence humaine, provoque de spectaculaires bouleversements. Tandis que les gouvernements et les scientifiques tentent désespérément de percer son mystère, une femme, le docteur Helen Benson, parvient à nouer un contact avec lui et à comprendre le sens de sa mission. Klaatu est là pour sauver la Terre... avec ou sans les humains.
La critique :
En 1951, Le Jour Où la Terre S'Arrêta, réalisé par Robert Wise, provoque un véritable choc dans le cinéma de science-fiction. En effet, le film joue sur deux hantises majeures qui paralysent le peuple américain depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale : la course à l'armement nucléaire et l'arrivée probable d'ovni ou d'extraterrestres aux intentions bellicistes.
Le film se présente comme une métaphore de l'invasion communiste, mais pas seulement. Certaines critiques y voient même une allégorie chrétienne, avec cet extraterrestre répondant au nom de Klaatu, qui apparaît comme une sorte de prophète, délivrant un message pacifiste aux peuples de la Terre.
Néanmoins, d'autres personnes contestent cette théorie. Toujours est-il que le film de Robert Wise suscite le débat et la polémique. Presque soixante ans plus tard, à l'heure où le cinéma holywoodien ne raisonne plus qu'en termes de remakes, de suites et de préquels, une nouvelle version du film voit le jour. C'est donc Scott Derrickson qui est chargé de réaliser ce remake.
Ce dernier s'est plus ou moins distingué avec L'Exorcisme d'Emily Rose, un film d'épouvante plutôt correct. Au niveau de la distribution, Le Jour où la Terre s'arrêta version 2008 réunit Keanu Reeves, Jennifer Connelly, Kathy Bates, Jon Hamm, John Cleese, Jaden Smith et Aaron Douglas.
La Guerre Froide n'est plus d'actualité. On se demande donc ce que va nous raconter ce remake, d'autant plus que depuis une bonne dizaine d'années, Hollywood a une fâcheuse tendance à brocarder les grands classiques du cinéma de science-fiction. Attention, SPOILERS ! L'arrivée sur Terre de Klaatu, un extraterrestre d'apparence humaine, provoque de spectaculaires bouleversements.
Tandis que les gouvernements et les scientifiques tentent désespérément de percer son mystère, une femme, le docteur Helen Benson, parvient à nouer un contact avec lui et à comprendre le sens de sa mission. Klaatu est là pour sauver la Terre... avec ou sans les humains.
Petite piqûre de rappel.... En 1951, la version de Robert Wise brillait surtout par son irrévérence. Robert Wise ne se contentait pas de signer un pamphlet contre la Guerre Froide et notre capacité à nous anéantir. Les Etats-Unis et leur politique de destruction massive en prenaient aussi pour leur grade. En l'occurrence, Le Jour où la Terre S'Arrêta, de Scott Derrickson, brille surtout par sa cupidité, sa pusillanimité et son esprit marketing. Premier constat, le film joue sur un esprit moderne et consumériste.
Ce remake se veut être une fable écologique moralisatrice sur fond de fin du monde. On reconnaît bien là une idéologie commerciale. Point de subversion ni de réflexion dans ce remake qui ne fâchera définitivement personne et qui ne raconte rien ou presque...
Nul doute que cette nouvelle version fera consensus auprès d'un public peu regardant sur les réelles qualités de ce blockbuster. A cela, s'ajoutent quelques symboliques qui prêtent à sourire. Une mère célibataire blanche, un extraterrestre lui aussi blanc et un jeune gosse noir en manque de paternel. Pourtant, cet enfant "black" va devenir le révélateur de notre humanité aux yeux de notre extraterrestre au regard absent et bovin. C'est ce même gosse braillard qui va sauver notre planète et devenir le nouvel objecteur de conscience de l'humanité toute entière.
Promotion à peine déguisée de Barack Obama, déjà sponsorisé par ce film de propagande. Blockbuster oblige, le film aurait pu éventuellement se démarquer par toute une pléthore de séquences spectaculaires.
En effet, la tendance actuelle à Hollywood est de jouer sur les scénarios catastrophes pour mieux déguiser la vacuité et l'inanité de ses scripts. Là même pas ! Le film se montre étonnament sage, linéaire, superficiel et anecdotique, tant dans son propos que dans les séquences d'action qu'il propose. Pire encore, les effets visuels laissent sacrément à désirer. Le robot du film de Robert Wise a été échangé et estampillé par une nouvelle carcasse en images de synthèse d'une rare laideur.
Dans ce salmagondis filmique, les acteurs sont unanimement médiocres. Keanu Reeves est affreusement monolythique, impassible et peu concerné par ce blockbuster. Au grand dam de l'acteur, sa compagne d'infortune, Jennifer Connelly, ne fait pas beaucoup mieux. Pire encore, ce remake se permet même de nous présenter un Keanu Reeves psalmodier une longue homélie dans un McDonald devant un public conquis à sa cause. Ah... Hollywood quand tu nous tiens...
A défaut de dénoncer quelque chose, ce navet science-fictionnel est la parfaite illustration de l'état du cinéma américain actuel, tout du moins, le cinéma pop corn. Ou le jour où le cinéma s'arrêta...
Côte: Navet
Alice In Oliver