Après « Le premier cercle » et « La grande boucle », le réalisateur français Laurent Tuel nous livre son nouveau long-métrage : « Le combat ordinaire ». Nicolas Duvauchelle, révélé grâce à ses rôles dans « Comme dans frères » ou encore « Polisse », tient le rôle principal. Maud Wyler, André Wilms et Liliane Rovère complètent le casting. Laurent Tuel signe le scénario du long-métrage d’après la bande-dessinée homonyme de Manu Larcenet. « Le combat ordinaire » sort dans nos salles françaises le 15 juillet 2015.
Synopsis : Marco est un jeune trentenaire, un brin bourru, mais animé de bonnes intentions et qui, à partir de petites choses, de belles rencontres, d’instants précieux, souvent tendres, parfois troublants, va se reconstruire et vaincre ses vieux démons.
« Le combat ordinaire » est un long-métrage au scénario universel et où chacun peut se retrouver dans les propos et thématiques abordés. En effet, de la famille aux amours compliqués, en passant par l’avenir professionnel ou encore le rapport entre père et fils, de nombreuses pistes sont évoquées. Trop ? Peut-être, tant les une heure et quarante minutes ne suffisent pas à gérer convenablement la place de chacune dans l’intrigue. On y trouve comme une bouffée de sur-enchère dans le scénario de « Le combat ordinaire », qui aurait gagné à se resserrer sur ces thèmes forts (celui du père et des crises d’angoisses, en tête). Néanmoins, le long-métrage se trouve être très rythmé, en trois chapitres, et use savamment d’ellipses, parfois très longues. Malgré une voix-off trop souvent agaçante et inutile, tant elle n’apporte rien, la narration et le scénario, de manière plus générale, sont construits avec intelligence et reflète brillamment de la vie de tous, la vie ordinaire.
Dans le rôle principal, on retrouve Nicolas Duvauchelle, valeur montante du cinéma français. Il faut avouer que le jeune acteur porte le long-métrage avec force, rage et bienveillance. Son personnage, celui de Marco, est extrêmement bien écrit, où tout réside dans les non-dit et les gestuelles dissimulées. C’est une véritable boule de nerf que Nicolas Duchauvelle doit incarner, et l’on peut aisément dire qu’il réussit à merveille, en proposant un jeu d’acteur tout en puissance mais également dans l’économie d’expression. À ses côtés, les différents personnages secondaires sont incarnés par des acteurs, qui offrent l’impression d’être de total amateur. Justement, c’est dans cet amateurisme que « Le combat ordinaire » trouve une qualité non-négligeable : une sincérité sans faille. Du rôle de la mère, à celui de la copine et en passant par le pharmacien, tous ont ce point commun d’émaner une sincérité presque palpable, où la fiction trouve presque une réalité.
À la réalisation, Laurent Tuel amène plusieurs idées de mise en scène intéressantes. Tout d’abord, il y a ces zooms, très grossiers, rappelant celui d’un photographe (métier du protagoniste), et mettant l’accent sur les réactions du personnage principal, incarné par Nicolas Duvauchelle, lors de séquences bien particulières. Si l’essai n’est pas forcément réussi, l’intention est présente. « Le combat ordinaire » est parsemé de ce genre de propositions, parfois réussi et parfois non, mais lui conférant une aura particulière, indescriptible, et rejoignant l’aspect profondément sincère du long-métrage. De même, le long-métrage possède ces courts interludes où les personnages sont présentés sous forme de portraits en noir et blanc. « Le combat ordinaire » se cherche, s’essaye, à l’image de ces cadrages approximatifs, mais toujours à la recherche d’une sincérité dans l’image. C’est sûrement le mot qui correspond au long-métrage : « sincère », à défaut « d’extraordinaire ».
« Le combat ordinaire » est un long-métrage se voulant proche d’une réalité commune. Le scénario explore les désarrois de la vie quotidienne, au travers de l’interprétation sauvage et douce de Nicolas Duvauchelle, et d’une réalisation cherchant la sincérité dans une fiction, aux airs de réalité.
Le combat ordinaire. De Laurent Tuel. Avec Nicolas Duvauchelle, Maud Wyler, André Wilms, Liliane Rovère, Olivier Perrier, Jérémy Azencott, Ludovic Berthillot, …
Sortie le 15 juin 2015.